mercredi 30 juin 2010

ESCOLAR GLISSE

Saint Sever, 27 juin 2010, 6 novillos 6 d'Escolar Gil.
Un lot desigual. Tres y tres.
Trois premiers légers qui humilient sans complications, avec un fond de soseria (surprenant pour ce fer) et qui furent très discrets au premier tiers.
Les trois suivants plus imposants. Le cinquième intéressant. Du trapio et un comportement encasté.
Le quatrième fit illusion au cheval et s'avéra genuido par la suite. Le sixième tardo et sans caste.
Soit, une déception (à l'image de la sortie vicoise) pour cet élevage qui avait habitué à mieux ces dernières temporadas.
Escolar glisse-t-il, à l'image de sa maison-mère, la casa Victorino Martin et fils, vers plus de suavité, plus de toréabilité, plus de modernité ? A ver !!
A la fin de la glissade, la chute pourrait être douloureuse !!
A l'image d'un Brian Joubert, patineur sur glace physico-guerrier par nature, tentant de devenir artistique par intérêt et dont les "gamelles" sont désormais plus célèbres que les médailles.

Miguel de Burdeos

lundi 28 juin 2010

L'ESPRIT DES REGLES


Charles de Secondat, Baron de Montesquieu, né à La Brède, écrivit en 1748 "L'Esprit des Lois", oeuvre ayant inspiré, pour partie, les changements politiques de la France, en 1789.
Alain Biec, président de la corrida brédoise du 26-06-2010, instaura, en ce jour, de nouvelles dispositions réglementaires, non-écrites, et dont on peut craindre qu'elles ne soient reprises par certains de ses confrères à la générosité chronique.
En effet, tel un Louis XVI entouré de ses deux courtisanes, omnipotent décisionnaire faisant fi du règlement taurin en vigueur, il distribua allègrement des trophées que la plèbe, installée sur les gradins, ne demandait que très minoritairement, voire pas du tout. A tel point que l'alguazil fut amené à poursuivre un toro arrastré (le second de Curro Diaz), déjà évacué du ruedo, pour récupérer une oreille, non demandée par le respectable (ici non respecté !!!!), mais exigée à grands cris et gesticulations par la cuadrilla du-dit Curro Diaz dont l'honneur taurin perdit ainsi à mes yeux grand crédit, si tant est qu'il en ait eu un jour !!!!......

Quelle valeur accorder à ces deux oreilles (une et une) offertes au natif de Linares, au toreo trop souvent fuera de cacho pour être réellement honnête et dont les quelques gestes d'inspiration sévillane ne sont que détails attrape-couillon ?!!
Pourquoi deux oreilles (à son second toro) au mexicain Uriel Moreno "El Zapata", bon banderillero, engagé et efficace à l'épée mais faible muletero (sans cesse sur le recul au premier toro, il lia quelques séries au second sans dominio excessif).

Outre ce constat monarcho-dictatorial, la déception viendra des toros. Le fer d'Adelaïda Rodriguez a sorti ces dernières temporadas de gandes novilladas (Mont de Marsan 2005, Hagetmau 2006, Vic 2007) mais aussi de mauvaises corridas (Dax 2006, Mont de Marsan 2007, Vic 2008). La Brède 2010 complètera cette seconde liste.
Un lot dépourvu de caste, genuido et (en partie) querencioso, à la mansedumbre affirmée, à la présentation discutable (pour certains). Monopique et noblesse sosa sin gas. Seul le quatrième se mit en évidence lors d'une pique franche et poussée, suivie au dernier tiers d'une charge avec alegria qui laissait entrevoir un fond de caste. Cependant, l'animal alla a menos.

Il restera de cette tarde la sincérité et l'envie de bien faire de Julien Lescarret, arrachant dans la querencia, quelques passes à son premier toro collé au planches et liant, à son second, des muletazos, construisant ainsi une faena honnête mais mal conclue aux aciers.

Au final, s'il était un mot d'ordre à appliquer pour tenter de freiner certaines dérives, il serait : "Halte aux présidences dont l'esprit dérègle".

Miguel de Burdeos

lundi 21 juin 2010

PUTAIN DE DIMANCHE


Les semaines aux mauvaises nouvelles sont toujours trop longues. D'abord, il y a cet hiver qui n'en fini pas et l'été qui, peut-être, attend le 15 août pour arriver. Ensuite, il y a cette retraite qu'on nous promet de plus en plus éloignée, si bien qu'on peine à simplement l'imaginer. Et aussi, cette équipe de France de foot qui réussi l'exploit de cumuler, à son égard, tristesse, aigreur et dégoût.
Alors quand vient le dimanche et que des toros de Baltasar Iban sont programmés, on pense qu'il y aura du mieux.

On revoit ces novillos lidiés à Arnedo, ces trois dernières temporadas (meilleure ganaderia en 2007 et 2009) et ceux de St Perdon/Mont de Marsan, l'an dernier. On espère un lot de toros, tel celui sorti à Alès, il y a un mois, associant, pour trois d'entre eux, trapio, caste, bravoure et noblesse (les trois autres, manquant de fond et, peut être, de force, s'éteignirent rapidement au troisième tiers).

Malgré un allez-retour inutile le 1er mai (encore merci à l'empresa !!!), je suis revenu à Aire.
J'espérai des toros de Baltasar Iban. Moins de ceux en charge de les affronter.
Un lot homogène (de 525 à 560 kg), de présentation sérieuse avec mention au cinquième pour son trapio.
Tous répondirent présent au premiers tiers avec plus ou moins d'énergie (se mirent en valeur 4, 5 et 6 ; on aurait apprécié pour ce dernier une vrai deuxième pique et non un picotazo nîmois-domecq !!!) et toujours de la franchise dans la charge (excepté pour le 2° qui fit sonner les étriers). On regrettera quelques mise en suerte très négligées !!!
Les 1 et 4 manquèrent de forces et furent vite éteints. Les 2, 5 et 6 humilièrent sans complications excessives ni soseria naïve et permettaient des faenas de qualité. Le 3° reste tête haute avec piquant et mobilité dans ses charges. Un autre lidia lui aurait-elle permis, en l'améliorant, de démontrer ses qualités ? Sans doute. Eut-il fallu, alors, oeuvrer de quelques doblones de châtiment initiaux et laisser de la distance à l'animal.
Quand la lidia s'évapore, il n'est plus besoin de lidiadores !! Et de lidiadores, il n'y eut point !!

Uceda Leal (silence, silence), torero apprécié a Las Ventas, se satisfait du minimum hors du "Temple". A sa décharge, il hérita du lot qui permettait le moins, car de peu de moteur.

Javier Valverde (silence, sifflets), retraité en fin de temporada (en voilà un qui la verra, la retraite !!), est-il encore torero ? Peu d'envie, beaucoup d'enganchones. Deux toros qui servaient, prêts à donner les oreilles. Bajonazo au premier et ridicule pétition d'oreille, fort justement non accordée par Marcel Garzelli. Six pinchazos et un descabello (!!!) au second. Affligeant !!!

Julien Miletto (salut, 1 oreille) aurait pu tirer meilleur profit du 3° en le "doublant" et lui laissant, au moins dans les passes initiales, de la distance. A son second, trois muletazos sur quatre accrochés, peu de dominio, des naturelles approximatives, deux pinchazos et une entière "suffiront" pour couper un trophée plus que généreux. Le fait que l'empresa soit également l'apoderado de Miletto expliquerait-il cela ?

Au final, reste un sentiment mitigé. Celui de penser qu'en d'autres mains ces toros auraient légitimement offerts leurs trophées. Une impression mi-figue, mi-raisin. Ou plutôt, les figues-toros sans les raisins-toreros !!
Il est des putains de dimanches qui ne font même pas oublier les semaines à la con !!
Vivement lundi !!!.....

Miguel de Burdeos

jeudi 17 juin 2010

UN ETE CON TOROS


Entre Montoiseries juillettistes et Dacquoiseries aoûtiennes, sont programmées, dans l'été qui s'annonce, quelques haltes élusates, cérétanes, béarnaises, bayonnaises et des passages à Parentis et Hagetmau.
Et parce qu'ailleurs, si ce n'est pas toujours mieux, c'est souvent différent, des traversées frontalières m'emmèneront outre-Pyrénées. Vers d'autres plazas, d'autres toreros, d'autres aficionados, d'autres toros.
Adolfo Martin à Teruel (08/07), Dolores Aguirre et Palha à Azpeitia (30 et 31/07), Cebada Gago à Tafalla (19/08) et Sanguesa (18/09), Ana Romero à Calahorra (fin août), El Tajo/La Reina et Victorino Martin à Saint-Sebastien et à Bilbao, Fuente Ymbro à Bilbao et une corrida-concours, vendredi 13/08, à Huesca, avec du bétail de Prieto de la Cal, Conde de la Corte, Partido de Resina, Baltasar Iban, Adolfo Martin, Fuente Ymbro.

Il y aura au bord de ces routes estivales, des champs de blé, des éoliennes, des amandiers et multitudes de panneaux invisibles, sur lesquels on devinera deux destinations rarement atteintes : REVE et ESPOIR. Rêves de toros, espoirs d'émotions. Des toros de race, disposant équitablement de caste, bravoure et noblesse. Des émotions nées d'un combat sincère qui saura devenir artistique.
Rêver de nos espérances, n'est-ce pas là, le carburant gratuit et quasi inépuisable de l'aficionado voyageur ?
L'été s'annonce toros!! D'autres le préfèrerons torride ...
A chacun ses rêves .... ou ses espoirs.

Miguel de Burdeos

Photo : Txumina par Dom / Cow Parade - Bordeaux - Place du Chapelet

lundi 14 juin 2010

LANDAISEMENT VOTRE


Sur la dune au sable d'or, les maisons jumelles,
A côté, l'hôtel blanc, plus bas, l'Atlantique.
En ce temps-là mes Landes étaient girondines,
Pour quatre semaines d'été, elles devenaient landaises.
Les vagues de l'océan, les premières copines amoureuses,
Les courses de vaches, les premiers toros à Parentis.
Comme un rite initiatique, des fondations solides.
Fin août, le Carrosse redevenait citrouille.

Des années plus tard, se réouvrira la route taurine.
De Dax au Moun, de Rion à Roquefort, de St Sever à Hagetmau.
La forêt de pins, le Val d'Adour, les coteaux de Chalosse
Et un retour à Parentis, sans passer par Bisca....

Mes Landes ne sont plus girondines,
Comme une amante fidèle, elles deviennent libertines.

Miguel de Burdeos

Photo : La Vache Landaise par Iturria / Cow Parade - Bordeaux - Place de la Bourse

vendredi 11 juin 2010

VACHEMENT ...


Telles les reines de ces encierros anarchiques qu'on rencontre dans quelques pueblos navarrais, riojanos ou d'Aragon, les vaches sont dans la ville. Multicolores, élégantes, assises, debout ou couchées, comme un troupeau éparpillé, ou pire, abandonné, parce que devenu inutile.

Demain, les toros n'auront plus besoin de mères créatrices. La biologie et la génétique suffiront. Hier, les moutons, aujourd'hui, on clone les toros de combat. Lesquels ?
Pablo Romero ? Veragua ? Saltillo ?
Ou bien ceux qui baissent la tête naïvement, à en bouffer le sable du ruedo ? Débordant de cette noblesse exquise espérée par ganaderos, empresas, figuras, aficionados et qui, telle une envahissante algue tueuse, s'en va lentement mais pleine d'assurance, assassiner caste et bravoure.

Dans le campo, dans les labos, dans les despachos ou au palco, dans les penas, dans les plazas et aux comptoirs des bodegas, arrêtez vos "cloneries" !!!!!!

Miguel de Burdeos

"La Cow Parade", dans les rues de Bordeaux, jusqu'au 14 septembre 2010.
Photo : "La femme torero"-Eloïse Vene

lundi 7 juin 2010

LE RIRE DES ECUREUILS


Posé au coeur du village de Captieux, le carrefour offre quatre options. Pour qui vient du nord, à gauche c'est le Gers, Eauze, Aignan, Vic ; tout droit, les Landes, Roquefort, Villeneuve de Marsan, Aire et sur la droite, le panneau indique "Arènes Jean Sango". Une fois l'an, début juin, le clignotant s'agite à droite.
Au milieu de l'airial, attend une placita faite d'un tiers de briques, d'un tiers de bois, d'un tiers de métal, d'un tiers de sable. Cela fait quatre tiers me direz-vous avec raison !! Je n'ai pas tout compris en maths !! Preuve en est, j'ai vu à Captieux, des novillos avec un léger tiers de caste, un petit tiers de bravoure et dix huit tiers de noblesse. Etonnant non ?!!
Le lot de la ganaderia "El Freixo" (d'origine Jandilla par Daniel Ruiz et El Torero via Las Ramblas), propiété d'El Juli (le papa était présent pendant que son rejeton toréait à Barcelone) fut en tout point commode. Pas d'armures qui impressionnent, une certaine faiblesse chez les 2°, 3° et, à un degré moindre, 5° et surtout un comportement plus suave qu'un canelé (1) qui fond dans la bouche en libérant ses arômes.
La terna l'exploita avec plus ou moins de réussite.

Juan Manuel Jimenez (silence, 1 oreille), héritant du meilleur lot, passa largement à côté. Sans sitio, sans dominio, avec des estocades approximatives (entière basse et media basse, atravesada).
Patrick Oliver (silence, 2 oreilles) tira quelques muletazos du faible deuxième avant de réaliser, à son second novillo, une faena aux séries inspirées mais hachées par trop d'enganchones (1 pinchazo, une entière basse et 1 pinchazo, une entière pasada).
Thomas Dufau (1 oreille, 2 oreilles), après une première faena alternant derechazos de qualité et beaucoup d'enganchones, proposa les meilleures séries de l'après-midi avec du temple et de l'inspiration. A chaque novillo, des bajonazos de gala qui ne justifiaient pas l'octroi d'autant de trophées par une présidence fort généreuse, distribuant également, des mouchoirs bleus à volonté. Vueltas aux 4°, 5° et 6° malgré des tercios de piques très légers voire symboliques. Quand noblesse occulte caste et bravoure jusqu'à les rendre anecdotiques !!!
Sur la cime des pins ombrageant la placita, les écureuils en rigolent encore ....

Miguel de Burdeos

(1) pâtisserie bordelaise