lundi 27 juin 2011

A L'OMBRE DU PLATANE

Calor y decastamiento. Tel est le résumé express de la tarde Brédoise. Les plages océanes n'avaient pas eu les faveurs des aficionados qui remplissaient copieusement la portatil posée sur le Pré de l'Espérance. Hélas, ils ne furent pas récompensés de leur choix.
La faute au lot de toros du fer d'Adelaïda Rodriguez. Un lot en 3 y 3. Trois premiers légers, aux armures commodes et aux vilaines hechuras. Les trois suivants plus sérieux de tête et de tamano. Décastés les 1, 4 et 5. Aquerenciado le 3. Noblesse niaise pour le 2. Noblesse piquante et allègre sur la droite pour le 6 (né en 01/06) qui reste tête haute et court de charge à gauche. Ensemble discret au premier tiers, excepté pour le 2 et le 5 qui s'employèrent avec quelques ardeurs. Monopique pour tous, sauf le 5 qui reçu une double ration. Où est passé le bétail encasté de Dame Adèle, vu ces dernières temporadas, en novillada, à Vic, Hagetmau ou Mont de Marsan ?

Du mexicain Uriel Moreno "El Zapata", mal servi au sorteo, on retiendra ses poses de banderilles originales et spectaculaires dont "el par monumental" qui débute, deux paires en main, par un quiebro "violiné", enchaîné d'une paire classique.
Diego Urdiales fut, selon mes critères, le triomphateur moral du jour grâce à une première faena centrée et sincère, rematée d'une épée engagée. Dieguito d'Arnedo n'a malheureusement pas retenu l'attention de la plupart des organisateurs du Sud-Ouest (sauf La Brède et Dax). Dommage, d'autant que La Rioja et ses aficionados ne sont pas très éloignés des plazas Aquitaines et Midi-Pyrénéennes !!!
Julien Lescarret jouait à domicile. Il donna satisfaction à son public en s'arrimant face au 3 aquerenciado et en exploitant au mieux, dans un premier temps, la bonne corne droite du 6. Après un passage peu réussi à gauche et un retour à droite ponctué de plusieurs enganchones, la faena ira a menos ne justifiant pas les deux oreilles accordées par un président Biec, égal à lui-même dans son excès de générosité.

Pour conclure, on ne peut que souhaiter très longue vie au magnifique et immense platane qui arrose d'ombre la placita du pays de Montesquieu, y compris une grande partie des tendidos populaires du soleil.

El Zapata : silence - silence
Diego Urdiales : 1 oreille - silence
Julien Lescarret : vuelta - 2 oreilles

jeudi 23 juin 2011

L'AIRE DE RIEN

Les toros des frères Jalabert ont rendu intéressante la corrida Aturine .
De présentation correcte, sans excès ni carence majeure, avec une présence parfois surprenante au premier tiers, sans être, toutefois, démesurée, ils ne furent pas les collaborateurs fades et niais que l'on pouvait craindre.
Mention pour le 5, un bon toro, complet, brave sous le fer (batacazo à la première rencontre après une franche et énergique poussée; légère la deuxième pique, poussée elle aussi avec franchise; une troisième eut été plaisante à voir!!) et qui humilia avec alegria tout au long de la faena malgré une vuelta de campana qui ne diminua en rien son ardeur au combat. Il semblait prêt à offrir beaucoup plus que ce qui lui fut demandé. Avec plus de distance, assurément, il eut été en mesure de s'exprimer réellement. La vuelta posthume fut, à mon goût, quelque peu généreuse. Cependant, elle n'eut pas le caractère scandaleux de celle offerte récemment, à un toro portugais, en terre Vicoise !!!
Le faible 6 s'éteignit rapidement, le 3 développa du sentido sur le côté gauche et fut court de charge à droite. Les 1, 2, et 4 offrirent une noblesse à couper des trophées dont la terna du jour ne profita que partiellement.

Juan Jose Padilla : 1 oreille avec pétition minoritaire très bruyante et 1 oreille avec pétition de seconde. Au premier toro, l'ex-cyclone de Jerez proposa une chiffonnade pueblerina, rematée d'un infâme golletazo. Padilla et ses Padilleries qui plaisent tant à un certain public, amateur de paires à cornes passées et de gesticulations abusives !! Face à son second, quelques séries droitières liées avec temple par un Jean Joseph plus centré. Sur la gauche, deux séries profilées et basta !!

Juan Bautista : silence et 1 oreille avec 1 avis et pétition minoritaire. Le fils-torero du père-éleveur délivra un trasteo initial froid et de peu de transmission avant une seconde faena plus inspirée mais manquant de dominio et de toreo al natural (deux petites séries) face à un toro (le 5) qui offrait tous ses attributs !!

Julien Miletto : silence et 1 oreille avec pétition minoritaire et bruyante. Très souvent en difficulté pour trouver le sitio, le nimoîs montra plus d'envie face à son second opposant.

L'Aire de rien, un cartel peu attractif a généré une tarde agréable. Parfois, il suffit de peu. Quelques toros avec un minimum de caste et un fond de vraie bravoure. Mais c'est déjà si rare !!

Miguel de Burdeos.

mardi 14 juin 2011

LE BIEN ET LE MAL, VERSION VIC

Vic 2011 est terminé. Retour sur le bon et le moins bon de cette édition.
  • Muy bien :
- Les toros de Madame Dolores Aguirre. Dans le type et le comportement de la maison : mansos con casta et de belle présentation, ils permettaient pour qui voulait s'arrimer un minimum.

- Le piquero Tito Sandoval pour ses deux prestations (face au 5° Palha et au Fuente Ymbro de la concours) qui démontrent qu'il existe encore d'excellents acteurs du premiers tiers.

- Sergio Aguilar, auteur d'une grande faena à son second Alcurucen. Sincérité et aguante, rematées par une magnifique série de naturelles, données de face, les pieds joints.

  • Bien :
- Le premier tiers du toro de Flor de Jara qui malheureusement se "dégonflera" au troisième. Un toro qui répond promptement au cite du piquero, qui pousse avec franchise et alegria. La vraie bravoure.

- Le temple de David Mora. Avec un plus de sincérité et un poil supplémentaire de dominio, j'adhère au fan-club.

- L'engagement quasi suicidaire de Fernando Robleno à l'estocade de son premier toro.

- La lidia de Javier Castano face au 5° Palha. Il prend position pour la concours 2012.

- La présentation des lots de Cebada Gago et Alcurucen.

- La vraie bravoure (voir plus haut) des Alcurucen (excepté le 5, plus discret et le 6, manso).

  • Malo :
- La vuelta "offerte" au 5° Palha. Présent sur les deux premières rencontres avec le cheval mais très tardo, hésitant, piqué hors zone à la troisième et éteint au troisième tiers. Un bon toro, mais un toro incomplet et donc, pas un toro de vuelta.

- Le sorteo de Julien Lescarret. Une alimana de Victorino Martin et un Coimbra décasté.

- Rafaelillo et Robleno qu'on a connu guerriers et qui furent petits soldats.

- Luis Bolivar. Une erreur de casting à Vic, aussi longtemps qu'il toréera en regardant le miroir invisible qui semble lui faire face.

- Padilla et ses" Padilleries" qui ont encore leurs supporters. Amateurs de banderilles à cornes passées, unissez-vous !!

  • Muy malo :
- La présentation déplorable du lot de Palha (et du toro de la concours) et les armures astillées du Victorino Martin et du Fuente Ymbro.

- Alberto Aguilar qui a perdu son toreo, son envie, sa générosité. L'effet Casas ?

- Le festayre, plus imbibé qu'une éponge, qui, dans son délire éthylique, se met à insulter les aficionados, très placides, qui sortent des arènes, en leur promettant les foudres de l'enfer pour se délecter de la mort d'un toro.
L'alcool n'a jamais rendu intelligent; les cons ne devraient pas en abuser !!

Miguel de Burdeos

mardi 7 juin 2011

LES FLEURS DE SERGIO

La famille Victorino Martin est entrée dans l'histoire taurine grâce à ses "petits gris" de l'encaste Albaserrada, mais elle élève également des cornus appartenant à d'autres encastes minoritaires. Sous le fer de Monteviejo, des Vega-Villar de la version Cobaleda ; sous le fer d' Urcola, du bétail de cette origine et séparément, d'autres Vega-Villar, ceux de la version Encinas.
Ce sont les représentants du fer d'Urcola que proposait la placita de Captieux pour sa traditionnelle novillada. Qu'elle soit remerciée pour avoir osé proposer autre chose que le sempiternel et, trop souvent, sans grande surprise, sang Domecq.

Trois novillos d'origine Urcola (1, 5, 6), tous colorados et trois Vega-Villar/Encinas (2, 3, 4) dont les deux derniers, "patas blancas", avaient enfilés le traditionnel habit de la maison.
Peu à dire des premiers tiers. Neuf rencontres au total, sans s'employer outre mesure et en se fixant avec franchise au cheval.

Mathieu Guillon n' a pas voulu voir ses opposants. Tel un Javier Conde ou un Morante des "grands" jours, il tenta de faire croire à un public, peu dupe, que les novillos ne permettaient pas.
Si le 4 avait une charge courte qui nécessitait une présentation de muleta adaptée, je cherche encore (et d'autres avec moi !!) les défauts du 1, dont on se saura jamais ce que valait réellement sa corne gauche, faute d'avoir été testée par le montois. Il faudra rappeler à l'apprenti-figurita que les toros ont deux cornes, que le public dépense quelques euros pour acheter une entrée et que l'aficionado a aussi de la mémoire ...

Le mexicain Sergio Flores a coupé un pavillon auditif à chacun de ses novillos, nobles avec une légère faiblesse des antérieurs. Il fut simplement, ce qu'on peut espérer d'un novillero : volontaire, sincère, courageux, inspiré. Le tout avec cette touche de temple et de douceur du poignet (des deux poignets) dans le déplacement du tissu rouge. Egalement à son actif, deux estocades efficaces et de qualité.

Fernando Adrian ennuya face à son premier, court de charge sur la droite et gazapon côté gauche. Le madrilène répéta des passes sans saveur, dénuées de dominio et très au large. En revanche, il s'arrima avec envie, dans un toreo encimista, pour arracher des muletazos méritoires face au piquant sixième, à la charge réduite et dont la tête, restée haute, humiliait très peu.

A noter, le geste de la cuadrilla de Sergio Flores qui, récompensée du prix de la meilleure lidia (face au 5), offrit les 400 € de récompense au jeune mexicain pour, dixit le peon porte-parole : "que Sergio s'achète un capote".
A noter-bis, la zone de pique située à une dizaine de mètres de la sortie du toril et non face à celle-ci. Cela deviendrait-il une "mode" (cf. : Samadet) ? Si quelqu'un peut donner une explication qui, en l'état de mes connaissances, m'échappe !!

Mathieu Guillon : silence - sifflets
Sergio Flores : 1 oreille - 1 oreille
Fernando Adrian : silence - 1 oreille