jeudi 20 mai 2010
BALTASAR, ADOLFO, IVAN ET FERNANDO
Le vent soufflait et il faisait froid sur Alès. Dans ce climat hivernal, tels des Rois Mages de printemps, ils sont venus apporter leurs présents.
Baltasar (Iban) vint avec des toros au remarquable trapio. Bien faits et sans excès. Présents, pour la plupart, dans les trois tiers de la lidia. Excellent, dans sa noblesse encastée, le premier, malheureusement proposé à un Javier Valverde dont les jambes sont encore dans l'arène mais dont la tête est déjà à la retraite, aurait, dans d'autres mains, pu prétendre à une vuelta.
Caste et bravoure pour les 5° et 6°, supérieurs à un Julien Miletto et un Eduardo Gallo, peu convaincants. Au crédit du nîmois, deux grandes estocades ; le salmantin délivrant quelques muletazos bien dessinés mais avec peu de dominio.
Adolfo (Martin) avait avec lui, un lot débordant de bravoure face au cheval. Des toros qui s'employèrent avec puissance et franchise lors du premier tiers (deux vraies piques chacun, batacazo pour les 4, 5 et 6). Des toros cinquenos qui ont vite compris la musique sans avoir envie de jouer la partition. En effet, excepté le 5° et, à moindre degré, le 6°, qui firent preuve d'une certaine noblesse (sans être ni soso, ni tonto), tous devinrent rapidement querenciosos, con genio y sentido. Compliqués pour la terna.
Ivan (Fandino) était apparu très "vert", il y a trois ans, à Labrède et Vic. Visiblement, le fruit a muri.
Il est venu, face aux Adolfos, avec un toreo sincère et sans tricherie. A revoir pour confirmation (il est annoncé à St Gilles et Orthez).
Fernando (Robleno) a apporté cette qualité qui rarement lui fait défaut : le pundonor. Devant les cousins des Victorinos, il a une nouvelle fois démontré que son courage est inversement proportionnel à sa taille. Un de la tribu des guerriers.
Trapio, caste et bravoure pour les toros. Pundonor, courage et sincérité pour les toreros. Une féria peut se construire sur ces valeurs. Celles des gens d'ici. De ceux qui, il y a quelques décennies, descendaient sous la terre en habit de noir et de peu de lumière.
Miguel de Burdeos
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