jeudi 30 décembre 2010
AU BORD DU LAC
Les eaux de l'étang du Vaccarès font naître nostalgie, rêves et espoir.
La nostalgie d'une année qui s'en va. Une sale année qui aura emporté Adrian Gomez, Luis Antonio Vallejo "El Pimpi", Jean Jacques Baylac et beaucoup d'autres, proches ou inconnus, que notre mémoire tentera de ne point oublier.
Les rêves d'aficionado, éternel insatisfait, à la recherche du toro parfait. Un toro qui aurait du trapio, de la caste, de la bravoure, de la noblesse vibrante.
L'espoir en découvrant, un peu chaque jour, la temporada qui s'annonce à Céret, à Orthez, à Vic, à Saragosse, à Dax, à Arles, à St Martin, à Alès ou à Andorra (Aragon). Des voyages pour entretenir l'espérance.
Que l'année 2011 vous soit bonne et généreuse.
Que les toros soient bien présentés et encastés.
Que les toreros soient sincères et inspirés.
Hasta otrano ......
Miguel de Burdeos
mardi 21 décembre 2010
RETROVISEUR
Fin de temporada. Avec les bilans, restent les émotions. Dernier coup d'œil dans le rétroviseur.
Un Cuadri est passé
Un premier batacazo, rapidement suivi d'un deuxième pour l'équipage de réserve, dont l'équidé fut relevé par le toro lui-même, avant d'être une seconde fois renversé. Deux chevaux et leur cavalier respectif à terre, au même instant.
La troisième rencontre avec la cavalerie fut longue et le châtiment appuyé. Force et puissance, assurément pour ce bicho. Réelle bravoure ou violence passagère ? Manso con casta ou toro débordant de race ? Des questions qui resteront sans réponses.
Faute de lidia efficace et adaptée. Faute de lidiadores d'or ou d'argent.
Un toro des fils de Celestino Cuadri est passé par Sanguesa (Navarre). Il y a laissé des interrogations.
Aranjuez et Thomas
J'aime les matinées Arlésiennes ensoleillées. Et plus encore quand le panorama de la place de la Major laisse entrevoir les pentes lunaires du Ventoux.
J'aime le toreo doux et fluide de Thomas Joubert. Et plus encore quand il n'oublie pas d'y mettre sincérité et profondeur.
J'aime les notes du Concerto d'Aranjuez. Et plus encore quand elles sortent des cuivres de l'Orchestre Chicuelo.
Le soleil brillait, les notes chantaient. L'instant fut beau. Parsemé de naturelles sincères et profondes, il eût été magique et rare.
Alès en Sibérie
Un vent glacial soufflait sur les arènes du Temperas. La veste polaire sur le dos, comme une erreur de casting à la mi-mai.
Six toros de Baltasar Iban. Bien faits. Sans trop, ni trop peu. Avec un moral de guerrier. Des toros de lidia, des vrais. Négligés par trois piétons dépassés. Pas volontaires pour s'arrimer.
Les toros ont gagné. Leur combat, le respect et mon souvenir.
Soir d'été à Vic
Luis Antonio Vallejo "El Pimpi", picador. Tabarly, cheval de piquero de la cuadra Bonijol. Fosforito, toro d'origine Hubert Yonnet, de l'élevage Pages-Mailhan.
Trois êtres pour une quadruple rencontre faîte de respect, d'entrega, de jouissance. Comme un bonheur ultime. Une image gravée.
Merci Fosforito.
Merci Tabarly.
Merci Pimpi. Descance en paz.
Miguel de Burdeos
Un Cuadri est passé
Un premier batacazo, rapidement suivi d'un deuxième pour l'équipage de réserve, dont l'équidé fut relevé par le toro lui-même, avant d'être une seconde fois renversé. Deux chevaux et leur cavalier respectif à terre, au même instant.
La troisième rencontre avec la cavalerie fut longue et le châtiment appuyé. Force et puissance, assurément pour ce bicho. Réelle bravoure ou violence passagère ? Manso con casta ou toro débordant de race ? Des questions qui resteront sans réponses.
Faute de lidia efficace et adaptée. Faute de lidiadores d'or ou d'argent.
Un toro des fils de Celestino Cuadri est passé par Sanguesa (Navarre). Il y a laissé des interrogations.
Aranjuez et Thomas
J'aime les matinées Arlésiennes ensoleillées. Et plus encore quand le panorama de la place de la Major laisse entrevoir les pentes lunaires du Ventoux.
J'aime le toreo doux et fluide de Thomas Joubert. Et plus encore quand il n'oublie pas d'y mettre sincérité et profondeur.
J'aime les notes du Concerto d'Aranjuez. Et plus encore quand elles sortent des cuivres de l'Orchestre Chicuelo.
Le soleil brillait, les notes chantaient. L'instant fut beau. Parsemé de naturelles sincères et profondes, il eût été magique et rare.
Alès en Sibérie
Un vent glacial soufflait sur les arènes du Temperas. La veste polaire sur le dos, comme une erreur de casting à la mi-mai.
Six toros de Baltasar Iban. Bien faits. Sans trop, ni trop peu. Avec un moral de guerrier. Des toros de lidia, des vrais. Négligés par trois piétons dépassés. Pas volontaires pour s'arrimer.
Les toros ont gagné. Leur combat, le respect et mon souvenir.
Soir d'été à Vic
Luis Antonio Vallejo "El Pimpi", picador. Tabarly, cheval de piquero de la cuadra Bonijol. Fosforito, toro d'origine Hubert Yonnet, de l'élevage Pages-Mailhan.
Trois êtres pour une quadruple rencontre faîte de respect, d'entrega, de jouissance. Comme un bonheur ultime. Une image gravée.
Merci Fosforito.
Merci Tabarly.
Merci Pimpi. Descance en paz.
Miguel de Burdeos
vendredi 17 décembre 2010
BILAN TEMPORADA 2010 (3)
Corridas
Le meilleur des 46 corridas vues cette année de Madrid-Vistalegre à Saragosse (San Jorge et Pilar) en passant par Saint-Sébastien, Logrono, Sanguesa, Azpeitia, Alès, Arles (Pâques et Riz), Bayonne (Atlantique), Céret, Dax (Août), Mont de Marsan, Vic, Orthez, Aire, Eauze, Labrède.
Meilleurs lots de toros
Critères retenus : présentation, caste, bravoure, noblesse sans soseria ni tonteria
Meilleurs toros
Meilleurs matadores
Critères retenus : toreo sincère, profond, avec dominio et personnalité affirmée
Un regret : l'excès de triomphalisme quasi généralisé qui fait naître, sans légitimité aucune, des trophées pour les toreros et des vueltas pour les toros.
Une satisfaction : les doubles corridas-concours Arlésiennes et Vicoises, occasions d'apprécier la diversité et le comportement des encastes (quant aux résultats discutables ...!!!).
Un souhait : la confirmation en 2011 de l'amélioration du bétail de Partido de Resina. La fin du bache ? A ver.
Miguel de Burdeos
Le meilleur des 46 corridas vues cette année de Madrid-Vistalegre à Saragosse (San Jorge et Pilar) en passant par Saint-Sébastien, Logrono, Sanguesa, Azpeitia, Alès, Arles (Pâques et Riz), Bayonne (Atlantique), Céret, Dax (Août), Mont de Marsan, Vic, Orthez, Aire, Eauze, Labrède.
Meilleurs lots de toros
Critères retenus : présentation, caste, bravoure, noblesse sans soseria ni tonteria
- Baltasar Iban lidié à Alès
- Dolores Aguirre lidié à Orthez
- Escolar Gil lidié à Céret
- El Pilar lidié à Logrono
- Baltasar Iban lidié à Aire/Adour
- Partido de Resina lidié à Saragosse
Meilleurs toros
- Fosforito, ganaderia Pages-Mailhan, corrida-concours aoûtienne de Vic
- Cuidadoso, ganaderia Escolar Gil, sorti en 5 à Céret
- Remendon, ganaderia Cuadri, sorti en 5 à Saragosse
- Renacuajeto, ganaderia El Pilar, sorti en 3 à Logrono
- Novicio, ganaderia Partido de Resina, sorti en 5 à Saragosse
- Mesonero, ganaderia La Quinta, sorti en 3 à Arles (feria du Riz)
Meilleurs matadores
Critères retenus : toreo sincère, profond, avec dominio et personnalité affirmée
- Rafael Rubio "Rafaelillo"
- Sergio Aguilar
- Diego Urdiales
- Alberto Aguilar
- Ivan Fandino
- Javier Castano
Un regret : l'excès de triomphalisme quasi généralisé qui fait naître, sans légitimité aucune, des trophées pour les toreros et des vueltas pour les toros.
Une satisfaction : les doubles corridas-concours Arlésiennes et Vicoises, occasions d'apprécier la diversité et le comportement des encastes (quant aux résultats discutables ...!!!).
Un souhait : la confirmation en 2011 de l'amélioration du bétail de Partido de Resina. La fin du bache ? A ver.
Miguel de Burdeos
lundi 6 décembre 2010
BILAN TEMPORADA 2010 (2)
Novilladas
Le meilleur des 29 novilladas vues cette année, dans les deux suds, à Madrid (2) et Arnedo (5).
Meilleurs lots de novillos
Critères retenus : présentation, caste, bravoure, noblesse sans soseria ni tonteria
Meilleurs novillos
Meilleurs novilleros
Critères retenus : toreo sincère, profond, avec dominio et personnalité affirmée
Un regret : ne pas avoir assisté à la novillada de Prieto de la Cal, lidiée à Saragosse (je la "sentais" bien et elle est bien sortie !!).
Une satisfaction : les organisateurs qui soutiennent les encastes minoritaires (Céret, Parentis, Orthez)
Un souhait : voir dans les deux arènes de 1° catégorie landaises (Dax et Mt de Marsan) du bétail dont la présentation est en rapport avec le niveau de la plaza.
Miguel de Burdeos
Le meilleur des 29 novilladas vues cette année, dans les deux suds, à Madrid (2) et Arnedo (5).
Meilleurs lots de novillos
Critères retenus : présentation, caste, bravoure, noblesse sans soseria ni tonteria
- El Tajo / La Reina lidié à Garlin
- Javier Gallego lidié à Céret
- Antonio Lopez Gibaja lidié à Samadet
Meilleurs novillos
- Orancundo, ganaderia El Tajo, sorti en 4 à Garlin
- Oye Mucho, ganaderia Fidel San Roman, sorti en 6 à Céret
- Novillo sobrero de Baltasar Iban, sorti en 5 à Arnedo, lors de la novillada de Valdefresno
- Impagado, ganaderia Antonio Palla, sorti en 1 à Arles (feria du Riz)
Meilleurs novilleros
Critères retenus : toreo sincère, profond, avec dominio et personnalité affirmée
- Juan del Alamo
- Saul Jimenez Fortes
Un regret : ne pas avoir assisté à la novillada de Prieto de la Cal, lidiée à Saragosse (je la "sentais" bien et elle est bien sortie !!).
Une satisfaction : les organisateurs qui soutiennent les encastes minoritaires (Céret, Parentis, Orthez)
Un souhait : voir dans les deux arènes de 1° catégorie landaises (Dax et Mt de Marsan) du bétail dont la présentation est en rapport avec le niveau de la plaza.
Miguel de Burdeos
vendredi 3 décembre 2010
BILAN TEMPORADA 2010 (1)
Novilladas sans picadors
Le meilleur des 19 novilladas non piquées vues cette année. La grande majorité dans le sud-ouest, deux en Arles, une à Gimeaux, deux à Saragosse.
Meilleurs lots d'erales
Meilleurs erales
Il sera fait un distinguo entre ceux qui ont été vu à l'œuvre en de nombreuses occasions et ceux qui ont été appréciés sur une seule, mais prometteuse, prestation.
- Vus lors de plusieurs novilladas
Une satisfaction : la novillada-concours (tant pis si la dénomination fait hurler les "puristes"!!) de Castelnau Rivière-Basse qui propose chaque année une tarde de qualité.
Un souhait : que les organisateurs continuent à privilégier les élevages tricolores y compris dans certaines férias de renom.
Miguel de Burdeos
Le meilleur des 19 novilladas non piquées vues cette année. La grande majorité dans le sud-ouest, deux en Arles, une à Gimeaux, deux à Saragosse.
Meilleurs lots d'erales
- Los Manos (encaste Santa Coloma version Buendia par Pablo Mayoral et Bucare) lidié à Saragosse
- Cubero-Buendia (encaste Santa Coloma version Buendia par Bucare et San Martin) lidié à St Sever
- El Freixo (encaste Domecq version El Torero par Las Ramblas et Jandilla par Daniel Ruiz) lidié à Magesq
Meilleurs erales
- Turquay à Gimeaux
- Le Lartet (sorti en 1°) à Mont de Marsan (Madeleine)
- Fernay (sorti en 1°) à Bayonne
- El Palmeral à Castelnau Rivière-Basse
- Alma Serena (sorti en 2°) à Mont de Marsan (40 ans du Club Taurin Montois)
Il sera fait un distinguo entre ceux qui ont été vu à l'œuvre en de nombreuses occasions et ceux qui ont été appréciés sur une seule, mais prometteuse, prestation.
- Vus lors de plusieurs novilladas
- Fernando Adrian (E.T. Arganda del Rey)
- Juan Leal (E.T. Arganda del Rey)
- Juan Ortega (Séville)
- Luis Gerpe (E.T. Madrid)
- Ricardo Maldonado (Valladolid)
- Alejandro Rubio (E.T. Nîmes)
Une satisfaction : la novillada-concours (tant pis si la dénomination fait hurler les "puristes"!!) de Castelnau Rivière-Basse qui propose chaque année une tarde de qualité.
Un souhait : que les organisateurs continuent à privilégier les élevages tricolores y compris dans certaines férias de renom.
Miguel de Burdeos
lundi 29 novembre 2010
RIDEAU
Les toros et novillos y sont d'armures raccourcies, comme l'animal illustrant l'affiche du spectacle. Personne n'ira se plaindre de tromperie !!
Les trophées y sont généreux et auto-décernés par les toreros. Les résultats n'exciteront que quelques statisticiens aigris !!
Les odeurs de grillades y réchauffent la froidure d'un matin de novembre.
La placita de bois me rappellera à jamais des lieux aujourd'hui disparus. St Perdon, dans les flammes d'un mauvais jeu d'écoliers ; Arnedo, sous les bulldozers d'affairistes gloutons.
Les derniers toros de la temporada s'y rendent pour une fiesta campera qui retient un peu le rideau.
Rion des Landes entretient la tauromachie de village. Et rien que pour cela, s'y rendre est comme un devoir.
Deux toros de Jalabert Frères (1 et 3), deux novillos (4 et 5) du même fer et un toro (2) d'Antonio Lopez Gibaja qui offrirent du jeu avec une noblesse piquante, sauf le garbanzo negro du lot, sorti en troisième, plus réservé et genuido.
Le premier, bien lidié par un Stéphane Fernandez Meca, sobre, dominateur et qui pourrait en montrer à plus d'un (!!!), partira par deux fois au galop vers le cheval et poussera franchement mais avec modération. Les autres seront plus discrets au premier tiers.
Juan Bautista offrira une faena construite sur les deux bords avec inspiration. Julien Lescarret, peu puesto dans le muletazo initial, héritera du toro offrant le moins de possibilités.
Les deux novilleros locaux, Mario Guirao et Mathieu Guillon, montreront leur envie, associée à un manque préjudiciable de dominio. Au crédit de Mathieu Guillon, un bon tercio de banderilles et du temple dans la main droite.
Jouées par l'harmonie municipale, les notes de "L'encantada" accompagnent le rideau qui tombe sur l'année taurine. Dans ma tête, résonnent les mots de Nadau :
"Jo tostemps qu'avi sabut
E diser non e diser adiu
Jo jamei n'avi volut
Jamei pregar omi ni Diu"
A chacun ses Dieux !! A chacun sa liberté !! A chacun son hiver !!
Miguel de Burdeos
Les trophées y sont généreux et auto-décernés par les toreros. Les résultats n'exciteront que quelques statisticiens aigris !!
Les odeurs de grillades y réchauffent la froidure d'un matin de novembre.
La placita de bois me rappellera à jamais des lieux aujourd'hui disparus. St Perdon, dans les flammes d'un mauvais jeu d'écoliers ; Arnedo, sous les bulldozers d'affairistes gloutons.
Les derniers toros de la temporada s'y rendent pour une fiesta campera qui retient un peu le rideau.
Rion des Landes entretient la tauromachie de village. Et rien que pour cela, s'y rendre est comme un devoir.
Deux toros de Jalabert Frères (1 et 3), deux novillos (4 et 5) du même fer et un toro (2) d'Antonio Lopez Gibaja qui offrirent du jeu avec une noblesse piquante, sauf le garbanzo negro du lot, sorti en troisième, plus réservé et genuido.
Le premier, bien lidié par un Stéphane Fernandez Meca, sobre, dominateur et qui pourrait en montrer à plus d'un (!!!), partira par deux fois au galop vers le cheval et poussera franchement mais avec modération. Les autres seront plus discrets au premier tiers.
Juan Bautista offrira une faena construite sur les deux bords avec inspiration. Julien Lescarret, peu puesto dans le muletazo initial, héritera du toro offrant le moins de possibilités.
Les deux novilleros locaux, Mario Guirao et Mathieu Guillon, montreront leur envie, associée à un manque préjudiciable de dominio. Au crédit de Mathieu Guillon, un bon tercio de banderilles et du temple dans la main droite.
Jouées par l'harmonie municipale, les notes de "L'encantada" accompagnent le rideau qui tombe sur l'année taurine. Dans ma tête, résonnent les mots de Nadau :
"Jo tostemps qu'avi sabut
E diser non e diser adiu
Jo jamei n'avi volut
Jamei pregar omi ni Diu"
A chacun ses Dieux !! A chacun sa liberté !! A chacun son hiver !!
Miguel de Burdeos
lundi 22 novembre 2010
LE SAUT, LES SOTS ET LES SOSOS
Les "espécialistes", comme disait ma grand-mère, soulignent unanimement la grande temporada 2010 de Julian Lopez "El Juli" et lui décernent multiples récompenses. Par ici, les clubs taurins Paul le Jaune du sud-ouest. Par là-bas, les clubs taurins Paul le Jaune du sud-est. Heureusement, les clubs taurins Muscadet de l'ouest et Jus de Houblon du ch'nord ne votent pas !!
Qu'ont-ils récompensé ?
Un toreo poderoso qui s' "esthétise", rematé par des estocades spectaculairement efficaces, le tout face à du bétail à la désespérante fadeur "enniaisée".
Retour sur la dernière corrida Goyesque du Riz Arlésien. La "triomphalité" du Juli s'y résuma à merveille. Qu'a-t-on vu ? Du toreo de capote suave et plaisant, un monton de derechazos liés, templés pour certains et parfois avec dominio, des rares séries de naturelles toujours profilées (cinq au total, face à trois toros !! deux séries au 1° et 2°, une seule et unique au 3° ; l'ouvrage fut récompensé de cinq oreilles, une par série gauchère !!).
Où est le toreo sincère, le toreo al natural, le vrai toreo dominateur ?
Pour clôturer ces "chefs d'oeuvre", des estocades "Juliesques" d'effet rapide, caractérisées par un saut latéral précédant le coup d'épée, démontrant de la sorte autant de sincérité que Zébulon 1er, Prince de la nouvelle Gaulle, déclarant comprendre les marcheurs des rues, grévistes défendant leurs acquis sociaux.
L'estocade libérale est née !!
Celle où importe plus le résultat que la manière employée pour l'obtenir. Où importe plus le toro qui tombe vite que le "corto y derecho". Comme importe plus les comptes en banque bien remplis que les dégâts collatéraux qu'ils génèrent. Tant pis pour ceux qui crèvent. De faim, de dégoût, de désespoir.
Et le bon peuple du toro, dans sa grande majorité, valide le seul résultat, démontrant son infinie ignorance.
Les sots de l'aficion ne font plus la différence entre le bling-bling superficiel et la sincérité profonde. Les mêmes s'en iront applaudir l'arrastre et solliciter des vueltas pour des animaux à la noblesse "fadasse", dégueulant d'insipide soseria.
Les toros sosos ont l'avenir devant eux.
Nous les reverrons en 2011. Les Domecq du sous-encaste Haribo. Les Daniel la Mouise, les Victoriano de la Rivière, les Garcimore le Grand, les Dimanche Hernandez, les Nunez du Cul Vrillé. Et les Santa Coloma "décastéinés" de la Cinquième !!
Dans la pena des mouilleuses de culotte au premier redondo inversé ou dans le club taurin des éjaculateurs de la naturelle profilée fuera de cacho, les sots de l'aficion en redemandent. Vaya aficion !!
Demain, les sauts du Juli, les sots de l'aficion, les toros sosos et quelques autres sottises entraîneront la tauromachie au fond du ... seau !!!
Miguel de Burdeos
Qu'ont-ils récompensé ?
Un toreo poderoso qui s' "esthétise", rematé par des estocades spectaculairement efficaces, le tout face à du bétail à la désespérante fadeur "enniaisée".
Retour sur la dernière corrida Goyesque du Riz Arlésien. La "triomphalité" du Juli s'y résuma à merveille. Qu'a-t-on vu ? Du toreo de capote suave et plaisant, un monton de derechazos liés, templés pour certains et parfois avec dominio, des rares séries de naturelles toujours profilées (cinq au total, face à trois toros !! deux séries au 1° et 2°, une seule et unique au 3° ; l'ouvrage fut récompensé de cinq oreilles, une par série gauchère !!).
Où est le toreo sincère, le toreo al natural, le vrai toreo dominateur ?
Pour clôturer ces "chefs d'oeuvre", des estocades "Juliesques" d'effet rapide, caractérisées par un saut latéral précédant le coup d'épée, démontrant de la sorte autant de sincérité que Zébulon 1er, Prince de la nouvelle Gaulle, déclarant comprendre les marcheurs des rues, grévistes défendant leurs acquis sociaux.
L'estocade libérale est née !!
Celle où importe plus le résultat que la manière employée pour l'obtenir. Où importe plus le toro qui tombe vite que le "corto y derecho". Comme importe plus les comptes en banque bien remplis que les dégâts collatéraux qu'ils génèrent. Tant pis pour ceux qui crèvent. De faim, de dégoût, de désespoir.
Et le bon peuple du toro, dans sa grande majorité, valide le seul résultat, démontrant son infinie ignorance.
Les sots de l'aficion ne font plus la différence entre le bling-bling superficiel et la sincérité profonde. Les mêmes s'en iront applaudir l'arrastre et solliciter des vueltas pour des animaux à la noblesse "fadasse", dégueulant d'insipide soseria.
Les toros sosos ont l'avenir devant eux.
Nous les reverrons en 2011. Les Domecq du sous-encaste Haribo. Les Daniel la Mouise, les Victoriano de la Rivière, les Garcimore le Grand, les Dimanche Hernandez, les Nunez du Cul Vrillé. Et les Santa Coloma "décastéinés" de la Cinquième !!
Dans la pena des mouilleuses de culotte au premier redondo inversé ou dans le club taurin des éjaculateurs de la naturelle profilée fuera de cacho, les sots de l'aficion en redemandent. Vaya aficion !!
Demain, les sauts du Juli, les sots de l'aficion, les toros sosos et quelques autres sottises entraîneront la tauromachie au fond du ... seau !!!
Miguel de Burdeos
lundi 15 novembre 2010
DU BON BUENDIA
Sur le sable de l'ovale de Morlanne, quatre erales au trapio plus imposant que celui de la plupart des novillos lidiés cette année, dans les deux arènes de première catégorie landaises. Quatre erales encastés qui demandent à combattre. Certains humiliant avec une noblesse piquante, d'autres gardèrent le frontal à mi-hauteur. Tous permettant des faenas en offrant des charges allègres, plus ou moins longues, à condition de présenter des "papiers" en cours de validité. Un lot intéressant et encourageant pour le nouveau fer de Javier Buendia.
Après la vente de la ganaderia Bucare, Javier Buendia est reparti avec quelques vaches et novillos de son ancien cheptel, auxquels il ajouta des vaches de San Martin (origine Santa Coloma-Buendia). Si les futurs produits ressemblent aux novillos de Bucare vus à Saint Sébastien (2007), Céret (2008) et Mont de Marsan (2008), il est un nouvel élevage à ne pas perdre de vue.
Les quatre erales ont remporté aux points le combat les opposant à une terna très terne !!
A retenir, quelques derechazos de Juan Leal et des séries droitières liées et templées de Juan Ortega. Celui-ci, peut-être victime d'une perte de mémoire conséquence d'une sérieuse voltereta, oublia (??!!) de toréer de la main gauche à moins qu'il n'affirme ainsi son désir de suivre les traces de quelques figuras qui n'ont aucun remords à triompher sans toreo al natural !!
Le madrilène Francisco Jose Espada délivra des naturelles de qualité mais fit preuve, comme le Colombien Juan Viriato, d'une grande verdeur dans le toreo et le maniement des aciers.
Après les Coquilla de Mariano Cifuentes l'an dernier, la pena Jeune Aficion de St Sever a, une nouvelle fois, proposé de la qualité et de l'innovation. Merci à elle. Il est des chemins qu'il fait bon de suivre...
Après la vente de la ganaderia Bucare, Javier Buendia est reparti avec quelques vaches et novillos de son ancien cheptel, auxquels il ajouta des vaches de San Martin (origine Santa Coloma-Buendia). Si les futurs produits ressemblent aux novillos de Bucare vus à Saint Sébastien (2007), Céret (2008) et Mont de Marsan (2008), il est un nouvel élevage à ne pas perdre de vue.
Les quatre erales ont remporté aux points le combat les opposant à une terna très terne !!
A retenir, quelques derechazos de Juan Leal et des séries droitières liées et templées de Juan Ortega. Celui-ci, peut-être victime d'une perte de mémoire conséquence d'une sérieuse voltereta, oublia (??!!) de toréer de la main gauche à moins qu'il n'affirme ainsi son désir de suivre les traces de quelques figuras qui n'ont aucun remords à triompher sans toreo al natural !!
Le madrilène Francisco Jose Espada délivra des naturelles de qualité mais fit preuve, comme le Colombien Juan Viriato, d'une grande verdeur dans le toreo et le maniement des aciers.
Après les Coquilla de Mariano Cifuentes l'an dernier, la pena Jeune Aficion de St Sever a, une nouvelle fois, proposé de la qualité et de l'innovation. Merci à elle. Il est des chemins qu'il fait bon de suivre...
vendredi 29 octobre 2010
EN APARTE
Une porte métallique au fond d'une froide impasse, balayée par les rafales d'un vent descendant des Pyrénées. Les habitués locaux, un couple de Britanniques, une jolie brune d'Aragon, les Nîmois du club des amis et la queue qui s'allonge. Attendre une heure parce que les recortadores sont dans la place.
Et la porte qui s'ouvre. Chacun prend sa place. Silence. Ils arrivent. Fiers, beaux, armés.
Quelques trop courtes secondes à les admirer, à les imaginer au combat, à les espérer débordant de caste.
Les toros de Partido de Resina/Pablo Romero ressemblent à des toros de lidia. C'est con à dire !! Encore plus à écrire. Con ou triste ? Peut-être les deux. Enfin, je pense ...
Tellement il y a de bestioles à quatre pattes et deux cornes qui ne ressemblent à rien et qui font croire que ...
Miguel de Burdeos
P.S. : Saragosse, midi (ou à la fin des recortadores), apartado, gratuit. Attendre devant la porte métallique cachée par les camions de la télé, côté opposé à la taquilla.
Et la porte qui s'ouvre. Chacun prend sa place. Silence. Ils arrivent. Fiers, beaux, armés.
Quelques trop courtes secondes à les admirer, à les imaginer au combat, à les espérer débordant de caste.
Les toros de Partido de Resina/Pablo Romero ressemblent à des toros de lidia. C'est con à dire !! Encore plus à écrire. Con ou triste ? Peut-être les deux. Enfin, je pense ...
Tellement il y a de bestioles à quatre pattes et deux cornes qui ne ressemblent à rien et qui font croire que ...
Miguel de Burdeos
P.S. : Saragosse, midi (ou à la fin des recortadores), apartado, gratuit. Attendre devant la porte métallique cachée par les camions de la télé, côté opposé à la taquilla.
Libellés :
apartado,
partido de resina,
saragosse
mercredi 20 octobre 2010
UN MANTEAU D'ESPERANCE
Sur la scène du paseo Independencia de Saragosse, les Celtas Cortos reprennent en castillan le "Fiesta" de leurs lointains cousins celtiques Les Pogues. Il y a une vingtaines d'années, ces derniers offrirent à la salle des fêtes du Grand-Parc de Bordeaux un des concerts les plus déjantés de l'histoire musicale bordelaise. En ces temps-là, les toros revenaient à Bordeaux, dans la défunte plaza Goya de Floirac. Vingt ans plus tard, restent des souvenirs. De jeune con, on devient vieux con ...
Il y a vingt ans, ils s'appelaient Pablo Romero. Aujourd'hui, c'est Partido de Resina. Cependant, la beauté unique de ces toros cardenos est restée la même.
Dernière des corridas pédestres de la feria del Pilar 2010, six ex-Pablo Romero pour J.J. Padilla, Alberto Alvarez, Ivan Fandino.
Malgré, pour certains, une légère faiblesse au premier tiers, l'ensemble fut digne d'intérêt. Proches des six ans pour quatre d'entre eux (1,3,5,6), nés en novembre ou décembre 2004. Léger le 2, gordito le 4 (624 kg) Du trapio et de belles armures pour les 1,5 et 6. De la présence face au cheval pour les 3 et 5. Des côtés droits exploitables pour les 2, 3 et 5, qui se révélèrent plus compliqués sur la gauche en développant du sentido. Noble avec peu de transmission le 1. Décasté le 4.
Une terna à la lidia souvent déficiente et au niveau technique insuffisant ne permit pas de faire ressortir les qualités des meilleurs de lot (2, 3, 5) qui permettaient de construire des faenas droitières à qui voulait toréer avec sincérité.
Après le bon toro lidié, en ces mêmes lieux, lors de la corrida-concours printanière, l'espoir revient pour Partido de Resina/Pablo Romero.
Au pied de la Vierge du Pilar, un manteau de fleurs multicolores comme autant d'offrandes de remerciements ou de voeux. Sur le manteau, il y avait du bleu céleste et blanc...
Miguel de Burdeos
vendredi 8 octobre 2010
CHAUSSURES A SES PIEDS
Dans la nouvelle Arnedo Arena, au confort appréciable, à l'esthétisme extérieur discutable, quinze novilleros venaient conquérir le Zapato de Oro, trophée de la ville de la chaussure, récompensant la meilleure des faenas de la feria.
Lundi 27 septembre.
La Quinta (origine Santa Coloma-Buendia) : noblesse avec fond de caste pour les 1, 2, 3, 6. Blando le 4. Manso con casta le 5. Bravoure anémique. Belle présentation de l'ensemble.
Cristian Escribano : fait des passes en regardant un invisible miroir qui reflèterait son image!!
Thomas Dufau : toreo au profil extrême, sin dominio. La copie-collée habituelle!!
Damian Castano : agréable surprise, car ne m'avait jamais convaincu en non piquée. Utilise les qualités de charge des novillos et les met en valeur en donnant de la distance. Ligazon, temple, toreo profond, main basse, dominio. Oreille au premier (généreuse vu le placement de l'épée), oreille méritée au second avec un grand coup d'épée, pétition de deuxième oreille et double vuelta.
Mardi 28 septembre.
Piedraescrita (origine Nunez del Cuvillo) : noblesse et faiblesse y punto !!
Angelino de Arriaga : a perdu le sitio et le temple. Visiblement pas rétabli de sa grave blessure de fin de temporada 2009.
Jose Arevalo : de l'envie, de l'excès, toreo bullidor.
Victor Barrio : très malheureux au sorteo. S'arrime pour arracher quelques derechazos au manso perdido aquerenciado sorti en 6.
Jeudi 30 septembre.
Baltasar Iban : présence sans excès au premier tiers. Comportements divers. Bon novillo le 2, à la noblesse encastée. Idem le 1, mais un ton en-dessous. Genio pour le 5. Servent les 3, 4, 6 en s'éteignant rapidement.
Jimenez Fortes : du bon et sincère toreo par instant. Très profilé par moment. Abus de redondos inversés.
Juan del Alamo : classique et sincère dans sa première faena (derechazos suivis de naturelles et sans aucun redondos. Merci !!), justement récompensée d'un trophée.
Jose Miguel Valiente : le moins bien servi par le bétail. De la verdeur.
Vendredi 1er octobre.
El Cubo (origine Murube avec un apport de vaches Domingo Hernandez) : mansedumbre y genio.
Arturo Saldivar : quelques derechazos de qualité au premier.
Sergio Blanco : de l'envie et de la verdeur.
David Galvan : hérite du plus mauvais lot. En difficulté avec l'épée (une media, 19 pinchazos et 3 avis), il n'a pas su résoudre les problèmes posés par l'ultime manso perdido de ce mauvais
encierro.
Samedi 2 octobre.
Hnos Fraile Mazas (1, 2, 3) et Valdefresno (4, 5, 6), soient les deux fers de Nicolas Fraile (origine Atanasio Fernandez-Lisardo Sanchez) : bien présentés. Faiblesse qui limite la présence au premier tiers. Mobilité (sauf pour le 6, très vite arrêté). Noblesse version tonteria avec charge courte. Vuelta ridicule pour le 3. Le meilleur novillo de la tarde (et, pour moi, de la feria) fut le sobrero de Baltasar Iban sorti en 5 qui s'employa généreusement lors des deux rencontres face au piquero (la deuxième avec le cheval de réserve) et développa une noblesse allègre des deux bords.
Esau Fernandez : des hauts et (surtout) des bas. Quelques derechazos de qualité. N'a pas su utiliser au mieux son second opposant qui demandait de la distance et non un toreo encimista de peu d'intérêt.
Miguel de Pablo : il me serait surprenant qu'il devienne un grand torero. Approximations et accrochages. Est passé à côté du bon cinquième.
Alberto Lopez Simon : de l'élégance et du temple, de l'envie et de l'originalité dans la construction de sa première faena (2 oreilles). Mais aussi, un certain manque de dominio avec du toreo fuera de cacho. Plus croisé et plus sincère devant son second novillo pour arracher avec difficulté des muletazos à un animal arrêté. En additionnant le meilleur des deux faenas, le résultat eût été excellent !!
Les prix du Zapato de Oro 2010
- Zapato de Oro : Alberto Lopez Simon
- Meilleure estocade : Alberto Lopez Simon
- Meilleur toreo de cape : Juan del Alamo
- Meilleur élevage : Baltasar Iban
- Meilleur novillo : "Cubanero" de La Quinta, lidié en 6.
Le toreo sincère et n'hésitant pas à mettre en valeur les novillos proposé par Damian Castano pouvait prétendre au Zapato.
L'élégance, le style, l'originalité d'Alberto Lopez Simon ont convaincu le jury. Avec plus de sincérité et de dominio, j'adhérai également. Là, je reste dubitatif...
Alberto Lopez Simon devient le premier novillero à avoir remporté la même année le Zapato de Plata (réservé aux novilleros sin caballos) et celui de Oro. En voila un qui sera chaussé pour l'hiver !!
Miguel de Burdeos
mercredi 6 octobre 2010
LE BLE EN EBRE
Apéritif de la Feria del Pilar, la Plaza de la Misericordia de Zaragoza proposait une fin de semaine avec deux demi-finales de novilladas sans picadors.
Le samedi 25/09, le bétail de la ganaderia voisine des Hnos Marcen Romero (origine Contreras) n' a pas facilité la tache des jeunes apprentis toreros. Sentido et mansedumbre caractérisant le lot. Seul le 1 (faiblot) et le 3 (au trapio imposant, à la noblesse allègre et applaudi à l'arrastre) furent des opposants de qualité.
Chez les bipèdes, Martin Campanario (Huesca) fit étalage de toute sa verdeur, tout particulièrement dans l'utilisation des aciers (un total de 26 descabellos, 18 et 8).
Alvaro de Miguel (Alicante) a démontré son envie et ses limites techniques.
Luis Miguel Castrillones (Colombien dirigé par J.A. Campuzano et récent vainqueur de la finale des non piquées Dacquoise) coupera l'oreille de son premier novillo en délivrant des muletazos esthétiques mais souvent au large et sans réel dominio.
Dimanche 26/09, les erales d'origine Santa Coloma-Buendia de l'élevage aragonais Los Manos ont été d'un niveau bien supérieur. Mobiles et donnant du jeu (avec parfois une légère faiblesse), les 1,2,4 et 5 démontrèrent leur noblesse encastée. Salut justifié du mayoral en fin de course.
Curro de la Casa (Guadalajara) a eu la malchance de tirer le lot le plus compliqué (3 et 6) car rempli de sentido. Otra vez sera.
Juan Bellido "Chocolate" (Madrid) développa un toreo poderoso y con ganas. Avec une entière engagée, il fit tomber l'oreille de son second adversaire.
L'agréable surprise du jour sera l'oeuvre de Ricardo Maldonado (Valladolid). De la maîtrise technique, de l'inspiration, de l'élégance, du temple, du dominio, de la planta torera. Une oreille au premier, une simple vuelta au second à cause d'un échec aux aciers. Dans les larmes qui l'accompagnaient tout au long de son tour de piste, se lisait la déception du jeune homme, venu sur les bords de l'Ebre pour triompher.
Miguel de Burdeos
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mardi 21 septembre 2010
EN SUIVANT LES RIOS
Les jours de RTT ne servent pas qu'à réduire le temps de travail, ils permettent aussi de Rallonger la Temporada Taurine et de s'offrir de longs week-ends en Navarre, Rioja ou Aragon.
Sangüesa (Navarre), samedi 18 septembre, 17h30.
Posée à proximité du Rio Aragon, la placita de briques et de bois attend six toros des fils de Celestino Cuadri. Un lot en "tres y tres". Les trois premiers plus légers, les trois suivants, bastos, typés Cuadris. D'une présentation correcte pour une troisième catégorie. Monopique et service minimum pour les trois premiers. Double ration, sans s'employer exagérément, pour les 5 et 6. Le 4 renversera les deux chevaux (au sol en même temps, petit vent de panique dans le ruedo) et restera fixé sur le réserve qu'il relèvera, avant de le renverser à nouveau. Force et puissance. Il recevra lors de la troisième rencontre un long puyazo. Il est regrettable que Javier Valverde n'ait point voulu voir ce toro (sans doutes les effets secondaires d'une retraite annoncée !!). Une minute (montre en main) de chiffonnade chasse-mouche, avant une mise à mort laborieuse. Bronca. Peut-être, est-on passé à côté d'un grand toro.
Salvador Cortes (1 oreille et 1 oreille) utilisera la noblesse de ses deux opposants pour tirer des séries droitières liées et voyagistes. Toreo al natural aux abonnés absents (une série au premier, zéro au second !!).
Ivan Fandino, très prudent, ne semble pas remis de la blessure survenue à Bilbao. De plus, il ne fut pas très heureux aux aciers. Double silence.
A Olite (Navarre), dans la soirée, le bétail court les rues et les automobilistes de passage se débrouillent tant bien que mal avec d'aléatoires déviations pour tenter de traverser le pueblo.
A Arnedo (La Rioja), le lendemain matin, c'est journée portes ouvertes à la Arnedo Arena, nouvelle plaza de béton et de tôles qui remplace l'antique placita, aujourd'hui détruite pour construire des appartements. "Habiter dans votre ancienne plaza" est écrit sur l'affiche, devant le trou béant, en attente de béton armé. Chacun vient repérer sa future place pour l'ouverture du Zapato de Oro 2010 (27 septembre).
Logrono (La Rioja), dimanche 19 septembre, 18h00.
Le long du Rio Ebro, la plaza de La Ribera semble sortie d'un film de science-fiction, telle une soucoupe volante venue à la rencontre de nouvelles contrées et en panne de carburant pour re-décoller.
Des six toros gris d'Escolar Gil, on retiendra la présentation de qualité et la présence sans excès au premier tiers (deux piques chacun, la seconde étant un picotazo symbolique sauf pour le 6 qui s'employa aux deux rencontres). Un lot genuido sauf le 6, encasté.
El Fundi assure le minimum. Double silence.
Sergio Aguilar propose à son premier une faena de qualité d'où surgirent des naturelles sincères et maîtrisées. Un pinchazo, une entière placée avec engagement. Vuelta avec pétition d'oreille. Il n'insistera pas à son second.
Alberto Aguilar s'arrime pour arracher quelque muletazos à son premier. Il démontra de l'envie face au second, mais fut brouillon dans la construction et la réalisation de son ouvrage. Double silence.
Logrono, lundi 20 septembre, 18h00.
Une bonne surprise avec un lot de qualité d'El Pilar, présent à des degrés divers, dans les trois tiers. Braves sous le fer (deux piques chacun, trois pour de 5), avec mention aux 3 et 5 ; un ton en-dessous les 4 et 6. Noblesse encastée avec alegria et transmission pour les 1, 2 et 3. Genuido le 4. Encasté con sentido de 5. Noble et faible le 6.
Morante n'a qu'à lever le petit doigt pour que sortent les "olés" !!! Heureusement, le ridicule ne tue point. Il y aurait hécatombe sur les étagères !! A son crédit, un superbe quite par chicuelinas, rematé d'une media au sixième toro, lidié par El Cid et qui répondit lui-même, par trois véroniques fort joliment dessinées.
Diego Urdiales est passé à côté d'un triomphe sur ses terres. Mauvais usage des aciers. A deux reprises, il fut à quelques secondes d'entendre le troisième avis. Ses deux faenas furent allurées avec sincérité, ligazon et entamées par des cites à mi-distances mettant en valeur les qualités de charge des bichos.
El Cid a retrouvé son poignet gauche et le temple qui va avec. Des naturelles de qualité, la muleta au fil des cornes, sans accrochages. Des estocades en place et efficaces. Deux fois une oreille. Avec un léger plus de sincérité et de réel dominio (en allant sur le terrain du toro), c'eût été encore mieux!!
Une tarde agréable, comme souvent quand la caste est au rendez-vous.
Du Rio Aragon au Rio Ebro, entre sud-Navarre et nord-Rioja, les pueblos s'appellent Tafalla, Olite, Peralta, San Adrian, Calahorra, Arnedo ou Lodosa. En ces terres, les toros courent les rues et les ruedos. Souhaitons qu'il en soit longtemps ainsi ...
Miguel de Burdeos
Photo : placita de Sangüesa
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mercredi 15 septembre 2010
ILS EXAGERENT
Entre Alpilles et Camargue, dans un pays qui respire le toro, il fait toujours bon revenir errer dans les ruelles Arlésiennes, le long du Rhône, sur la place de la Major.
Arles, Feria du Riz 2010.
Vendredi 10 septembre, 17h30.
Un lot de La Quinta semblable à ceux qu'a proposé ce fer en cette temporada. Présence discrète au cheval. Peu ou pas de transmission. Peu ou pas de complications majeures. Manque de caste. Soseria. Seul le bon troisième, à la noblesse encastée et partant à trois reprises vers le châtiment de la pique, sans toutefois s'y employer outre mesure, rappellera certains de ses frères appréciés à Mont de Marsan ou Vic, il y a deux saisons. Il sera primé d'une vuelta fort généreuse. Tels les deux trophées offerts par ce toro, à Alberto Aguilar. Un seul semblait opportun et mérité pour le nouveau protégé de la "casa Casas". Début des exagérations !!
Samedi 11 septembre, 17h15. Corrida Goyesque.
Six toros de Daniel Ruiz sans surprises. Bravoure anémiée, noblesse à revendre. El Juli et Juan Bautista, récoltant chacun cinq oreilles, seront accompagnés à hombros par le mayoral. Les exagérations continuent !!
Comment, quand on est figura del toreo, peut-on se satisfaire, lors de sa faena, d'une seule ou de deux tout au plus, séries gauchères et être aussi "grassement" primé ? Les toros avaient deux cornes (pas compliquées l'une et l'autre), les toreros avaient une seule main, le public était aveugle, la présidence complice.
Dimanche 12 septembre, 11h00.
Les deux premiers novillos d'Antonio Palla (origine Jandilla), bravitos et plein d'alegria devant le chiffon rouge, laissèrent entrevoir une matinée des plus agréables. Hélas, la suite fut tout autre. Faiblesse, manque de transmission et novilleros peu inspirés. Thomas Joubert, après hésitation et sur les "conseils" de sa cuadrilla fit, au second novillo du lot, une vuelta en conclusion d'une faena quasi droitière (deux petites séries à gauche, comme les "grands" !!), d'un golletazo (coup d'épée dans le cou de l'animal) et de sept (!!!) descabellos. Suite des exagérations !!
Dimanche 12 septembre, 17h00. Corrida concours d'élevages tricolores.
- Tardieu frères : belle présentation. Trapio. S'élance par trois fois vers le cheval avec alegria et en allongeant, à chaque départ, la distance. S'emploie peu sous le fer. Charge courte au troisième tiers. Algo genuido.
- Gallon : beau jabonero. Faiblesse, à tendance chronique chez ce fer.
- Christophe Yonnet : Faible et décasté.
- Astarac : présent face au cheval. Batacazo à la première tentative de pique, pousse fort avec franchise à la deuxième, part à mi-distance et au pas à la troisième, très peu poussée. Charge courte. Manque de caste.
- Margé : 1° pique : hésite à partir, cabèce, ne pousse pas, sort seul. 2° pique : très tardo, part de près, pousse modérément avec franchise. 3° pique : très tardo (Gabin Réhabi -prix du meilleur piquero- sortira de son terrain pour, en franchissant la ligne de démarcation, provoquer la charge du toro), part de près, pousse avec franchise. Charge courte face à la muleta. Tardo. Humilie des deux bords.
- Piedras Rojas : belle présentation. Trapio. Trois départs vers le cheval sans enthousiasme débordant. Eteint dès les premiers muletazos.
Le prix du meilleur toro me semblait être desierto. Or, le jury (Jean Jacques Baylac, Pascal Mailhan, Alain Bonijol) l'attribua, sous les sifflets du public, au Margé. Fin des exagérations !!
S'il fallait absolument décerner le prix à un vainqueur, le Tardieu, mieux fait et plus complet (bien que n'étant pas parfait, loin s'en faut), en était le légitime destinataire.
Le Margé bénéficia de la volonté et de la sincérité du Mexicain Israel Tellez (1 oreille) qui lui arracha, sur les deux bords, quelques séries de qualité. Son comportement lors du premier tiers ne fut en aucun cas celui d'un toro vainqueur d'une corrida concours.
Exagérations Méditerranéennes ? Possible. Petits arrangement entre amis ? Pas impossible !!
Mentions spéciales :
- à Ena Swansea, décoratrice de la piste lors de la Goyesque. Une piste bleutée, comme un ciel nuageux orné de cent toros noirs. La beauté d'une oeuvre éphémère comme une naturelle sincère et profonde ...
- à l'orchestre Chicuelo, pour sa magnifique interprétation du Concerto d'Aranjuez lors de la première faena de Thomas Joubert. Dommage qu'il n'y ait eu, en cet instant, de naturelles sincères et profondes ...
Miguel de Burdeos
lundi 6 septembre 2010
AU BONHEUR DES JEUNES
Feria de l'Atlantique. Fin de temporada Bayonnaise, pour un week-end qui incitait plus à côtoyer les plages qu'à s'asseoir sur le chaud béton de Lachepaillet. Deux llenos pour deux corridas de figuras et une bonne assistance pour la finale des novilladas sans picadors en matinée dominicale.
Samedi 4 septembre, 17h30.
Six toros marqués du fer de La Quinta (c'est le seul point commun avec les sujets de qualité proposés, par la famille Conradi, à Mont de Marsan et à Vic, en 2008 !!), dépourvus de caste, transparents face au cheval et à la désespérante soseria. Une déception supplémentaire offerte par ces Santa Coloma version Buendia. A trop mettre "d'adoucisseur" ...
El Fundi semble remonter, très lentement, une pente qui l'avait entraîné vers d'obscurs abysses fort éloignés du toreo sincère et guerrier dont il était un des éminents membres. Du mieux, si l'on se réfère à la prestation Vicoise.
El Juli a fait du (mauvais) Juli. A son crédit, quelques derechazos (deux séries) remplis d'une exquise profondeur. Au débit, un manque de dominio sincère, une carence de toreo gaucher, des échecs aux aciers. Quand le vif salto latéral ne fonctionne pas, l'estocade "Juliesque" défaille !!
Juan Bautista a offert les meilleures naturelles de la tarde à son premier toro. Deux estocades efficaces (avec engagement au deuxième animal) seront récompensées chacune d'une oreille. Les deux faenas, bien construites et fort agréables à l'oeil, furent parfois "voyagistes", ne pesant pas réellement sur la charge (ou ce qui y ressemblait !!) des toros.
Dimanche 5 septembre, 17h30.
Six toros de Torrealta (origine M.I. Ybarra, Marques de Domecq, Torrestrella, Jandilla) s'employant (sauf le 6) à des degrés divers au premier tiers. Ils laisseront ainsi, espérer de bonnes dispositions pour la suite de la lidia. Or, excepté le bon 3 et l'intéressant 4, à la noblesse encastée (un ton en dessous pour le 4), tous s'éteignirent très rapidement au début du troisième tiers, perdant mobilité et transmission.
Les deux figuras présentes au cartel, Enrique Ponce et Sébastien Castella, assurèrent moins que le minimum syndical. Henri 1er de Valence semble préparer sa pré-retraite en délivrant des muletazos très au large et pauvres en dominio. Sébastien de Biterre, peut être préoccupé par sa future paternité, en oublie qu'il a aussi une main gauche (aucune naturelle à son troisième toro !!!.... deux séries gauchères à chacun des deux autres). Au final, match nul, tendance nullissime !! Une oreille(tte) chacun.
Dimanche 5 septembre, 11h00 (début 11h15, "bouchons" à la taquilla!! Mauvaise habitude qui n'incitera pas les éternels retardataires chroniques à faire l'effort d'être respectueusement à l'heure !!).
Du bétail de chez Fernay (les 1 et 4 du fer Fernay, les 2 et 3 marqués Virgen Maria - élevage où sont associés Olivier Fernay et Jean-Marie Raimond), mobile et donnant du jeu. Tous sortirent avec une devise aux couleurs jaune et noire (celle de Fernay) alors que les couleurs de Virgen Maria sont bleu ciel et blanc. C'est aussi au respect des petits détails qu'on reconnaît les grandes arènes !!
Bon novillo le 1, avec une noblesse allègre (primé d'une vuelta). Faible le 2. Nobles 3 et 4 avec plus d'alegria pour ce dernier. Sortie a hombros d'Olivier Fernay en compagnie des deux jeunes finalistes, Fernando Adrian et Juan Leal tous deux élèves de l'école taurine d'Arganda del Rey (Madrid), plus connue sous le nom de Fondation El Juli (papa Lopez était présent dans le callejon).
L'esprit de competencia anima les deux apprentis toreros qui rivalisèrent lors de quites par chicuelinas, gaoneras, tafalleras et autres saltilleras ainsi qu'aux banderilles. Ils proposèrent au public enthousiaste un quite en collera (et non al alimon, comme trop souvent dénommé, par erreur, y compris par des "référents" taurins) par chicuelinas, chacun employant son propre capote (al alimon, les deux protagonistes utilisent une seule et même cape qu'ils tiennent par les extrémités). Adrian (2 oreilles et 2 oreilles) profita de la noblesse généreuse du premier eral en mettant de la profondeur, du ligazon et du temple dans son toreo. L'Arlèsien Leal (1 oreille et 1 oreille) tira de son premier des naturelles sincères et de suaves derechazos générés par la douceur d'un poignet affirmé.
Petits toreros deviendront (peut-être) grands !! C'est tout le mal que l'on peut leur souhaiter. Et de garder leur envie, leur fraîcheur et leur générosité.
Miguel de Burdeos
lundi 30 août 2010
SANS PARDON
Assis sur le béton du Plumacon, j'entends le craquement des vielles planches, je sens quelques effluves de résine libérées par la chaleur du soleil.
Un rêve qui passe.
Qui, aujourd'hui, pleure la disparue placita boisée de Saint Perdon ?
Sans pardon pour les "décideurs", élus locaux ou membres influents d'un mundillo tricolore peu reconnaissant, qui rayent un pueblo de la carte taurine !!
Miguel de Burdeos
JUAN EST DE RETOUR
Ces derniers mois, il semblait s'être égaré dans les méandres d'un toreo approximatif et superficiel, parfois racoleur. Très loin de l'agréable découverte d'une matinée dacquoise d'août 2008, confirmée lors de la temporada 2009. Juan del Alamo a retrouvé, face au sixième novillo de Baltasar Iban, son toreo profond et sincère, son sitio, son temple, son ligazon, son dominio. Il délivra trois séries initiales de derechazos qui, à elles-seules, "firent" la faena. Enganchée à gauche et dans d'ultimes redondos inversés, nullement nécessaires, la composition ira a menos. Un pinchazo, une entière tendida, un avis et une oreille méritée. Juan est revenu avec son toreo et sa personnalité. Pourvu que ça dure !!
Thomas Dufau est resté fidèle à ce qu'il montre cette saison. De l'à peu près, du superficiel, des faenas copiées-collées, sans inspiration, sans dominio, sans personnalité. Comme une leçon récitée. Il hérita de deux novillos (3 et 5) qui permettaient de réaliser du bel ouvrage si on leur donnait un minimum de distance (ce que fit JDA) et non cet abus de toreo encimista. Au final, pour le torero, une oreille et une oreille, offertes par une généreuse (mais peu cohérente) présidence à un public demandeur d'où s'élevèrent toutefois, quelques légitimes contestations.
Le lot de Baltasar Iban fut intéressant sans être exceptionnel. Présents au premier tiers (tous prirent deux piques, plus ou moins bien dosées), certains s'employèrent en vrais braves (4, 5, 6). Mansitos et querenciosos, les 1 et 2. Nobles sans soseria, les 3 et 5, fort mal exploités et peu mis en valeur. Le 6, le plus complet avec bravoure affirmée au premier tiers et noblesse encastée au troisième. Une vuelta pas imméritée si l'on analyse l'ensemble de la lidia. Présent dans les trois tiers, il gardera son agressivité offensive jusqu'à l'estocade ; si la faena fut a menos, la responsabilité en incombe au novillero, point au novillo. Excessive, en revanche, la vuelta a hombros du mayoral ; un salut eut été plus opportun.
Un grand dommage pour le Mexicain Sergio Flores. Blessé à la main, au début de sa première faena, il quitta le ruedo pour ne plus y revenir. Pour sa troisième sortie de l'année, il n'a pu confirmer les espoirs entrevus à Céret.
Baltasar Iban est, actuellement, une ganaderia à suivre, Juan del Alamo est redevenu celui qu'on appréciait, la pena Al Violin de Samadet interprète divinement "Al Cid de Salteras" et "En er mundo", mais Saint Perdon reste sans arène !!
Miguel de Burdeos
Thomas Dufau est resté fidèle à ce qu'il montre cette saison. De l'à peu près, du superficiel, des faenas copiées-collées, sans inspiration, sans dominio, sans personnalité. Comme une leçon récitée. Il hérita de deux novillos (3 et 5) qui permettaient de réaliser du bel ouvrage si on leur donnait un minimum de distance (ce que fit JDA) et non cet abus de toreo encimista. Au final, pour le torero, une oreille et une oreille, offertes par une généreuse (mais peu cohérente) présidence à un public demandeur d'où s'élevèrent toutefois, quelques légitimes contestations.
Le lot de Baltasar Iban fut intéressant sans être exceptionnel. Présents au premier tiers (tous prirent deux piques, plus ou moins bien dosées), certains s'employèrent en vrais braves (4, 5, 6). Mansitos et querenciosos, les 1 et 2. Nobles sans soseria, les 3 et 5, fort mal exploités et peu mis en valeur. Le 6, le plus complet avec bravoure affirmée au premier tiers et noblesse encastée au troisième. Une vuelta pas imméritée si l'on analyse l'ensemble de la lidia. Présent dans les trois tiers, il gardera son agressivité offensive jusqu'à l'estocade ; si la faena fut a menos, la responsabilité en incombe au novillero, point au novillo. Excessive, en revanche, la vuelta a hombros du mayoral ; un salut eut été plus opportun.
Un grand dommage pour le Mexicain Sergio Flores. Blessé à la main, au début de sa première faena, il quitta le ruedo pour ne plus y revenir. Pour sa troisième sortie de l'année, il n'a pu confirmer les espoirs entrevus à Céret.
Baltasar Iban est, actuellement, une ganaderia à suivre, Juan del Alamo est redevenu celui qu'on appréciait, la pena Al Violin de Samadet interprète divinement "Al Cid de Salteras" et "En er mundo", mais Saint Perdon reste sans arène !!
Miguel de Burdeos
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jeudi 26 août 2010
TOROS Y PLAYA
Sur le sable d'Illumbe, les six gris de la casa Martin et fils ont confirmé le bache que traverse cet élevage. Un concentré de ce que furent les sorties 2010 auxquelles j'ai pu assister (Saragosse, Vic, Dax). En vrac, de la faiblesse, peu de bravoure (des secondes piques symboliques et présentes pour respecter le règlement !!), peu voire pas de transmission, mobilité réduite, noblesse en version soseria, decastamiento. Problèmes liés à la sélection "adoucie", à l'alimentation, aux contraintes sanitaires qui imposent multiples "manipulations" du bétail ?
Sur le sable d'Illumbe, un cyclone essoufflé, un zébulon énervant, un torero.
J.J. Padilla n'est plus qu'une légère brise marine sur l'échelle des valeurs du toreo guerrier.
Antonio Ferrera pose quelques rares belles banderilles (deux paires por dentro de qualité) et une majorité à cornes passées, dépassées et repassées !! Et tout ce complique avec le chiffon rouge, souvent agité, rarement maîtrisé.
Diego Urdiales ne recule pas, fait face avec sincérité, s'arrime pour arracher quelques improbables muletazos et tue avec engagement. Le petit Diego d'Arnedo est devenu grand.
Sur le sable de la Concha, les belles de Donostia entretiennent avec grâce le teint hâlé de leur estival bronzage océanique. Certaines brunes au regard noir paraissent plus encastées que les gris de Victorino. Ici s'arrête le parallèle taurin. Le reste est une autre histoire ...
Miguel de Burdeos
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jeudi 19 août 2010
A LA MI-AOUT
Quand arrive le 15 août, les choix sont multiples pour l'aficionado. Cette année, ce fut un camp de base à Dax et des détours par Roquefort et Vieux-Boucau.
Samedi 14 août.
11h15, Dax.
La novillada d'El Pilar (le vrai fer, pas la tromperie Montoise !!) est sortie très noble avec un fond de caste et, pour certains novillos, une légère faiblesse. Du bétail qui a "servi" au troisième tiers avec beaucoup de mobilité. Le premier tiers (neuf rencontres au total) n'a pas généré d'enthousiasme délirant. Normal pour cette plaza !!
Thomas Joubert et Juan del Alamo semblent stagner dans leur toreo (voire régresser pour le second). Il est peut-être temps pour eux d'aller voir à l'étage supérieur. A retenir le courage de Thomas Joubert qui, victime d'une luxation de l'épaule gauche en chutant dans le callejon après la réception de son premier novillo au centre du ruedo, termina la lidia et revint affronter ses deux autres novillos, après des soins à l'infirmerie.
18h00, Dax.
Un lot de Victorino Martin, léger dirent certains (tous, à plus ou moins 500 kg), que j'ai trouvé, pour ma part, dans le type de l'encaste. Au risque de me répéter, quoi de plus ridicule et "détypé" qu'un Victorino de 600 kg !! Les 3, 5 et 6 proposeront noblesse et caste légère. Les autres, décastés (2 et 4) ou genuido (1). Chacun partit à deux reprises vers le cheval sans s'y employer exagérément. Vuelta généreuse pour le 3. Normale pour cette plaza !!
Temple, ligazon et deux estocades sincères, c'est le bilan, très positif, de Diego Urdiales (1 oreille et 1 oreille), offrant deux faenas de qualité et majoritairement gauchères.
Le toreo d'Alberto Aguilar, plus "vibrant", portera efficacement sur le public (1 oreille et vuelta). A l'inverse d'Urdiales, ses faenas furent quasi exclusivement droitières. Facilité quand tu nous tiens ...
Dimanche 15 août.
11h00, Roquefort.
Les erales de La Quinta se révélèrent compliqués pour Antonio David et Roberto Blanco. Leur noblesse piquante, sans excès de caste, fut mal exploitée par manque de technique, d'envie et trop de verdeur chez les deux apprentis toreros.
18h00, Dax.
Les espoirs qu'avaient fait naître "Joyero", sobrero et dernier toro de la feria 2009, s'évaporèrent dans un lot du Conde de Mayalde décevant dans son comportement (très correct de présentation), dépourvu de caste, manquant de transmission et se révélant dans l'ensemble très soso (excepté le 4).
Rafaelillo, toujours aussi sincère et engagé dans son toreo, perdra l'oreille de son second après un usage déficient des aciers.
Sergio Aguilar, coupa au premier (surtout grâce à une bonne épée), alors que sa seconde faena, bien plus sincère et méritoire, ne porta pas sur le public Dacquois faute de transmission de la part du Madrilène. Normal pour cette plaza !!
Lundi 16 août.
11h15, Dax.
Novillada non piquée, qualificative pour la finale du lendemain. Fernando Adrian (Ecole taurine d'Arganda del Rey / El Juli) et Luis Miguel Castrillon (1 oreille), Colombien de Medellin, dirigé par Jose Antonio Campuzano tirèrent leur épingle du jeu devant un lot du Conde de Mayalde duquel ressortirent les 1, 4 et 5.
18h00, Dax.
Le bal des sobreros. Pas moins de neuf toros sortis en piste. Cinq titulaires d'El Pilar, un de Moises Fraile, un sobrero (en 5) de Moises Fraile, lui-même remplacé par un Banuelos et un dernier sobrero (en 6) du Conde de Mayalde. D'une homogène médiocrité, décastés pour les uns, très vite éteints pour les autres.
Il restera de cette tarde, la muleta planchada et le temple exquis du Cid à son second toro. Un peu plus de dominio aurait pleinement justifié, à mon goût, la deuxième oreille quelque peu généreuse. Normale pour cette plaza !!
21h30, Vieux-Boucau.
Six erales de Virgen Maria, querenciosos et genuidos dans l'ensemble, compliqués pour la terna qui s'est arrimée avec ganas et sincérité.
Juan Leal, volontaire, généreusement récompensé de trois oreilles.
Roman, jeune franco-espagnol de l'école taurine de Valence, malheureux aux aciers écoutera un double silence et quelques sifflets des touristes qui souhaitaient des mises à mort rapides.
Luis Gerpe, de l'école taurine de Madrid, montra sa maîtrise technique, son temple et ses qualités dans l'utilisation de l'épée (3 oreilles). A revoir.
Mardi 17 août.
11h15, Dax.
Finale de la novillada non piquée. Entre un Luis Miguel Castrillon (1 oreille et 1 oreille) au toreo plein d'envie mais parfois brouillon et à la muleta très souvent accrochée et un Fernando Adrian (silence et 2 oreilles), plus posé, avec du temple et du dominio, le jury présidentiel opta pour le premier. Le public valida. Mon choix allait vers le second.
18h00, Dax.
Curro Diaz, El Juli, Miguel Angel Perera face aux Santa Coloma de La Quinta. Un lot sans complications aucune, pas même chez le premier qui mit en déroute le senor Diaz dès les capotazos initiaux. De la noblesse à revendre, une embestide plus claire que le torrent Pyrénéen qui donne naissance à l'Adour voisine. Parfois un manque de transmission, souvent une carence de caste. Excepté chez le 6, qui suivrait encore la muleta de sa charge allègre s'il n'avait été estoqué et qu'il aurait été agréable et judicieux de voir dans une deuxième pique après le batacazo initial.
Suite à la débandade évoquée plus avant, Curro Diaz tira quelques muletazos toujours très élégamment dessinés et, comme habituellement, sur le voyage !!
El Juli (1 oreille et 2 oreilles) et M.A. Perera (1 oreille et 1 oreille) rivalisèrent dans le ligazon et la profondeur des muletazos. Ma préférence ira au second dont la muleta, jamais à plus de 10 centimètres des cornes et jamais accrochée, montrera la qualité du temple (surtout face à son second toro). Ce sixième qui fut primé d'une vuelta "à la Dacquoise", récompensant une énormissime noblesse mais oubliant un premier tiers réduit à sa plus simple expression. Normal pour cette plaza !!
Une feria 2010 mettant en valeur l'encaste Santa Coloma à travers les lots de Victorino Martin et La Quinta qui firent étalage de toute leur suave noblesse, dénuée de problèmes insolubles. Toutefois un surplus de caste n'aurait pas été mal venu.
Dax va-t-elle ainsi devenir un fief des encastes mineurs et passer outre les références "Domecquisantes" ? L'aficion torista doit-elle s'en réjouir ou s'en inquiéter ? Verra-t-on des Escolar Gil, des Adolfo Martin, des Coquilla, des Luis Fraile, des Flor de Jara lors des tardes 2011, sur les bords de l' Adour ?
Miguel de Burdeos
P. S. : Message aux quelques uns qui dans les gradins supérieurs soleil nord s'autorisent irrespect et arrogance envers (comme ils disent) les touristes, les Parisiens, les Bordelais avec pour "suprême" argument un nauséeux "on est chez nous" lorsqu'il leur est demandé de baisser le volume de leurs inutiles et insipides commentaires culino-taurins.
Depuis quand le Sud-Ouest, la Gascogne, les Gascons rejettent ceux qui ne sont pas d'ici ? Les touristes ne seraient-ils bienvenus que pour acheter des pastis ou du foie gras ?
Ainsi, Messieurs, moi qui suis Bordelais de résidence et natif des Landes Girondines, avec assurance et respect je vous l'affirme, de Gascon, vous n'avez hérité que la seconde syllabe !!!
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mardi 10 août 2010
LE BONHEUR EST DANS L'APRES
L'horizon orangé d'un jour d'été qui se meurt sur les coteaux gersois. Les Calientes Dacquois qui célèbrent leur demi-siècle de musique dans l'autoradio. Au retour de la corrida-concours franco-française de Vic, naît un sentiment où se mélangent incompréhensions et bonheurs.
Incompréhension pour le partage du prix de l'élevage vainqueur, alors qu'il ne semblait pas y avoir nécessité de photo-finish pour désigner le plus sérieux prétendant.
L'allègre noblesse suave associée à une anémique bravoure (3 piques très légères, peu ou pas poussées) du toro de Margé ne faisait pas le poids devant la noblesse encastée, complétée d'une généreuse bravoure (4 piques, les trois premières poussées fortement avec franchise, la 4°, très légère, en partant, à mi-distance et au galop / grand tercio du "Pimpi") proposée par le Pages-Mailhan.
Incompréhension devant des trophées (mouchoirs blancs ou bleus) trop généreusement distribués.
Le Margé était assurément un toro de vuelta à .... Dax ou Nîmes, voire d'indulto à Palavas ou St Gilles, mais pas digne (au vu du premier tiers) d'être ainsi honoré dans la plaza Vicoise.
Si Julien Lescarret eut le grand mérite de mettre en valeur (surtout à droite, dans des séries citées à mi-distance et avec ligazon) la noblesse du Margé, sa faena, carencée en toreo al natural (2 petites séries gauchères, en partie enganchées), n'était pas de deux oreilles (une était légitime).
Quant à Julien Miletto, très en dessous et souvent débordé par le Pages-Mailhan, l'extrême bonté d'un public estival et d'une présidence "en vacances", firent tomber deux oreilles aucunement méritées.
Incompréhension d'un palco présidentiel (Marc Amestoy et ses assesseurs) qui oublie de faire sonner les avis et fait jouer la musique qui ne s'imposait nullement (justement et dignement refusée par Lescarret à son premier toro). En d'autres temps, cette plaza se voulait sérieuse ...
Bonheur de voir des toros français à la présentation indiscutable. Les cornus marqués du fer d'Hubert Yonnet et des frères Tardieu avaient le trapio qu'on espère (souvent en vain!!) d'un toro de combat.
Bonheur de voir un grand toro, complet et présent dans les trois tiers. Bravoure affirmée et noblesse encastée qui ne s'en laisse pas compter. Vuelta méritée. Merci Messieurs Pages et Mailhan.
Et pourquoi pas, en 2011, une corrida complète de Pages-Mailhan. Pour de futurs bonheurs, il suffit d'oser...
Miguel de Burdeos
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mardi 3 août 2010
A UN METRE PRES
Azpeitia, Guipuzcoa, Pays-Basque espagnol, dans une vallée entre Saint-Sébastien et Bilbao.
Ici, on parle Basque, on cause d'indépendance, on va voir les toros combattre et mourir dans l'arène.
Les deux premières tardes de la feria 2010 proposaient des lots de Dolores Aguirre et Palha qui eurent des comportements, en partie, similaires. Naviguant entre un léger fond de caste et un genio affirmé. Des lots compliqués, comme une équation à plusieurs inconnues.
Les Dolores, mansos sous le fer (excepté le 1), à la charge très courte, développant rapidement du sentido. L'agressivité défensive du genio (2, 3, 4) prenant le pas sur un soupçon de caste (1 et 6).
Les Palhas, présents avec force, face au cheval, sauf le 4, très discret et le 6, manso. Une illusion de bravoure qui retomba vite lors du troisième tiers. Certains mirent la tête, mais manquant de caste et de fond, ils allèrent a menos. Le 6, manso con casta, s'avéra le plus intéressant, surtout à droite. Inutilement ridicule, la vuelta du 4, bon sur la corne droite, du sentido à gauche et très vite éteint.
Des toros équilibristes, sur le fil frontalier entre caste et genio, entre attaquer et se défendre. La différence entre les deux : 100 cm (environ). Le mètre qui fait naître la qualité ; de la charge, du toro, de la corrida.
Face aux Dolores Aguirre,
Morenito de Aranda : silence, silence avec un avis
Ivan Fandino : salut, silence
Miguel Angel Delgado : silence avec un avis, silence
Une terna qui manqua de poder dans son toreo pour dominer ce bétail.
Face aux Palha,
Rafaelillo : salut (blessé après une voltereta lors de sa première faena, il estoquera le bicho et partira à l'infirmerie)
Alberto Aguilar : silence avec deux avis, 1 oreille, 1 oreille
Javier Cortes : silence avec un avis, silence
Les oreilles du courage et de la sincérité pour Alberto Aguilar, sévèrement bousculé en estoquant son second.
Miguel de Burdeos
mardi 27 juillet 2010
AVEC OU SANS
En ce dimanche orthézien, étaient affichés deux fers qui parlent à l'aficion a los toros. L'antique Saltillo et le mythique Dolores Aguirre pour une journée annoncée authentique.
La novillada matinale de Saltillo laissera le souvenir d'un lot décevant.
De la bravoure en dose très limitée (excepté chez le 5°), car partir au cheval à trois reprises est une chose, la manière d'y partir et de s'y comporter en est une autre. Plus que la quantité de piques distribuée, je m'attache à apprécier la qualité du comportement de l'animal avant, pendant et après le puyazo. Et s'il y eut un nombre de piques conséquent (14 au total pour les cinq novillos), rarement les qualités de réelle bravoure (énergie et franchise dans la charge) furent présentes.
La noblesse fut absente. Genio, sentido, derrote, peu ou pas de charge, la tête qui reste haute furent le dénominateur commun des quatre premiers novillos. Le cinquième humilia dans une charge courte qu'il ne répétait pas et avec algo de sentido.
Un manque évident de caste expliquera ces carences. La Formule 1 a besoin de carburant, le voilier a besoin de vent, le toro a besoin de caste. Faute de quoi, la F1 fait du surplace, le voilier n'avance pas et le toro est à l'arrêt. Et des cornes démesurées n'y changeront rien !! A ce sujet, je fus très surpris de ne point entendre les protestations des maîtres ès-pitones, ingénieurs en cuernas ou autres agrégés en astas lorsque les 2° et 4° novillos se retrouvèrent affublés d'une défense escobillée au sortir d'un remate. Là où, habituellement, fusent les "afeitado", ici, un silence religieux. Etonnant !! Alors, afeitado ? arreglado ? ou autre chose ? Par exemple, des cornes fragilisées lors de la trilogie embarquement/transport/débarquement ou dans les corrales, comme il est fréquent et ce, quelque soit l'encaste. Hormis ces "défauts", la présentation du bétail fut plus que correcte. Le comportement du cinquième laisse entrevoir une lueur d'espoir pour l'avenir de cet élevage.
L'après-midi, la corrida proposée par Dolores Aguirre a fait honneur à sa propriétaire (présente en tribune). Et pourquoi donc ? Parce que la caste était au rendez-vous. Y compris chez certains des toros mansos (4° et à un degré moindre 5° et 6°) qui sortirent seuls du cheval.
Manso con casta, c'est le type même de la casa Aguirre (origine Conde de la Corte-Atanasio Fernandez). Ce qui fait la richesse, la complexité et l'intérêt de ce bétail. Du toro encasté avec, pour certains (1, 3, 4 et 6), de la noblesse permettant des faenas de qualité. Le troisième fut primé d'une vuelta posthume trop généreuse (encore un président- B. Dussarat- atteint de "bleuïte" aigüe !!), ne se justifiant aucunement (sauf à ne retenir de l'ensemble de la lidia que le tercio de piques, dont la quatrième al regaton) car l'animal s'éteignit très vite face à la muleta.
Le sixième, un magnifique castano chorreado (tigré) en verdugo, fut le plus complet avec une charge allègre et répétée jusqu'à l'estocade. Il s'employa sous le fer en sortant seul des 2° et 3° piques (son seul point négatif).
Des toros à la présentation et au comportement qui nous font sortir des arènes le sourire au lèvres.
Avec de la caste, une tarde des plus agréables ; sans la caste, une matinée ennuyeuse.
Des cinq toreros de la journée, Javier Herrero (silence, silence et vuelta, le matin) et Alberto Lamelas (vuelta avec pétition minoritaire et 1 oreille, l'après-midi) firent face avec envie, courage et dignité sans toutefois atteindre les sommets du toreo. Le novillero Juan Carlos Rey et le matador Julien Miletto avaient "oubliés" les papiers pour se confronter à ce type de bétail. Ivan Fandino fut décevant, n'insistant pas à premier et écourtant les débats, après une voltereta, à son second. La bonne prestation Alésienne n'est pas confirmée.
Manqua à cette tarde, une cuadra à la hauteur (sans jeu de mots, parce que la hauteur, ces chevaux-là, ils n'en ont que trop !!). Habitué au caviar Bonijol, le surimi El Pimpi est difficile à digérer. Des chevaux-tanks, trop lourds, trop peu mobiles, trop peu "joueurs".
Il fallait bien que tout ne soit pas parfait .... pour être meilleur l'an prochain !!
Miguel de Burdeos
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lundi 26 juillet 2010
LE RETOUR DE MARIO
Une première novillada piquée début février 2009, à Samadet et depuis, rien !!
Dix-huit mois ont passé. A Garlin, Mario Guirao a remis l'habit de lumière et retrouvé place dans le ruedo. Merci aux organisateurs. Merci, car Mario a pu montrer ses qualités et son envie de bien faire. Tout n' a pas été parfait (comment pourrait-il en être autrement quand on torée si peu ?), mais il a été supérieur à ses deux compagnons de terna, bien mieux servis que lui quant au nombre de contrats.
Arturo Saldivar, mexicain alluré, donne l'impression de toréer face à un miroir en se satisfaisant de l'image qu'il y voit, soit du toreo au large et "sur le voyage".
Juan del Alamo, au talent évident vu en d'autres lieux, a offert moins que le minimum dans un toreo souvent superficiel jusqu'à en devenir pueblerino dans l'espoir de couper quelques oreillettes de pacotille.
Le toreo sincère avec algo de dominio fut proposé par Mario Guirao dans des séries où il mena avec assurance l'embestide du novillo. A l'heure de penser aux cartels 2011 ou à l'instant d'assurer un remplacement de fin de temporada, puissent les organisateurs ne pas l'oublier, lui qui n'est pas apodéré par une "casa(s)" de renom !!
Des six novillos du Conde de Mayalde, de présentation correcte, on retiendra, pour leur noblesse encastée le 1° bis (sobrero, remplaçant le titulaire très faible) et le 4° (mal exploité par Saldivar). Les 2 et 3, faibles, s'éteignirent rapidement. Dommage qu'une monopique, souvent donnée avec négligence, ne permit pas d'apprécier les réelles dispositions de ce bétail.
Miguel de Burdeos
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mercredi 21 juillet 2010
LES MONTOISERIES DE MADELEINE
Vendredi 16 juillet
Il y avait des Miuradas. Il y a désormais des Miuradecqs !! Tel ce lot sorti, à Mont de Marsan, en ouverture de la Madeleine. Du bétail au trapio très ordinaire (loin du Miura digne de ce nom) qui s'agenouille exagérément et qui a laissé sa fiereza au campo. Des six Miuras montois, seul le cinquième fut fidèle à son fer ; compliqué sans être impossible. Les 1 et 2 offrirent une noblesse "Miuresque", prenant le muletazo sans trop humilier, se livrant avec retenue et comprenant rapidement le piège qui leur était tendu. Rafaelillo fit face avec sincérité à ses deux opposants (2 et 5), se permettant à son premier quelques belles séries de naturelles (de face et p'alante). Le petit Rafael fut grand. Des mises à mort laborieuses empêchèrent un triomphe mérité.
Julien Lescarret hérita d'un lot de puta madre qui n'avait aucune possibilité, dont un Jose Vazquez à la surprenante présence comme sobrero d'une Muirada, sauf à se débarrasser d'un toro de bientôt six ans ayant écumé tous les corrales de la casa Casas and Co.
Samedi 17 juillet
La ganaderia Garci-Haribo-grande présentait du bétail au goût suavement acidulé (excepté le 4°, querencioso) et offrant des oreillettes obtenues sans péril pour des triomphes sans gloire. Ponce fit du Ponce à son premier et s'arrima avec mérite pour toréer, dans la querencia son second, avant de le tirer vers le centre. Aux deux, il tua mal.
Juli fit du Juli. Toreo poderoso et estocades "Juliesques"(léger salto décalé de l'axe, suivi d'une entière efficace). 2 oreilles et 2 oreilles. Pourquoi pas !!! Mais pourquoi ces naturelles plus que profilées (si c'est possible !!), là où il n'y avait aucun danger à citer et toréer de face (au pire de 3/4 face).
Je suis loin d'être un anti-Juli primaire, juste dépité devant un public aveuglé, sollicitant bruyament des trophées acquis avec trop de suffisance.
Dimanche 18 juillet
Un lot sur-côté (à mon sens) en 2009. Une déception en 2010. Une présentation correcte. Sans caste. Sans bravoure. Sans noblesse. Une terna fade, peu inspirée, peu dominatrice. Toros de Fuente Ymbro pour Sergio Aguilar, Luis Bolivar, Arturo Macias. Un petardo !
Lundi 19 juillet, matinée
Les landais régalent les landais. 4 novillitos de Cesar Rincon, fer d'El Torreon, nobles dans l'ensemble (sur la réserve le 2, intéressant par sa charge allègre le 3) mais au moteur de petite cylindrée et donc s'essoufflant rapidement (tous a menos).
Thomas Dufau (2 oreilles et 2 oreilles) est en tête de l'escalafon. Les contrats sont là; la qualité du toreo, moins. Approximatif, souvent enganché, des épées basses ou très basses (mais entières et d'effet rapide, elles satisferont le public !!).
Mathieu Guillon (salut et 2 oreilles) fut plein d'envie et malchanceux. Son premier permettait peu ; son second se cassa la corne gauche au sortir du tercio de banderilles. Une faenita droitière suivie d'une entière basse d'effet rapide offrit, là aussi, deux oreilles.
Au mois de juillet, il est des Pères Noël qui passent par la cheminée du Plumacon !!
Lundi 19 juillet, soirée
Etait annoncée une corrida mixte (1 cavalier et 2 piétons), typiquement nîmoise (!!), avec un lot d'El Pilar pour les bipèdes. Furent annoncés, avant leur sortie en piste, des toros d'El Pilar (encaste Domecq via Aldeanueva). Sortirent des toros du fer de Moises Fraile (encaste Atanasio Fernandez via Lisardo Sanchez), ci-devant propriétaire d'El Pilar. Quatre toros laids, pauvres d'hechuras et de trapio, dénués de caste et de mobilité. Le représentant de la commission taurine déclarant, le lendemain, dans la presse locale, que les toros d'El Pilar et de Moises Fraile, c'est la même chose !! Méconnaissance des encastes (j'en doute) ou volonté de dissimuler un mensonge connu d'avance ? Petardo bis.
Mardi 20 juillet, matinée
4 erales du Lartet, de belle présentation avec du piquant dans le jeu, dénotant un fond de caste intéressant. Juan Ortega offrit les meilleurs muletazos dans un toreo posé et avec du temple.
Mardi 20 juillet, soirée
Dans la continuité d'une feria qui va a menos, des toros faibles, décastés, sans mobilité (excepté le 6), sans bravoure, avec peu de noblesse et de présentation commode. Le fer de Victoriano del Rio est-il, comme annoncé dans le programme du jour, une des trois meilleures ganaderias actuelles ? On peut en douter et/ou en rire !! Petardo ter.
Il est des questions auxquelles il faudra répondre. Les responsables oseront-ils ?
Madeleine s'en est allée, un bouquet d'hortensias à la main ....
Miguel de Burdeos
jeudi 15 juillet 2010
LE PEUPLE DU TORO
Un mur. Une chaîne.
D'intolérance et d'ignorance.
La ruse et la fourberie.
Le mensonge médiatisé.
La liberté qui recule.
Des eco-terrotristes.
Nos traditions. Notre culture
Un plaisir assumé.
Un toro, une arène, un torero.
La simplicité d'un bonheur.
Miguel de Burdeos
"Le peuple doit être vigilant, il ne doit pas se laisser provoquer ni massacrer mais il doit défendre ses acquis." Salvador Allende.
lundi 12 juillet 2010
LES BELLES CERISES
Au pied du Canigou, sous le soleil Catalan de Céret, après le temps des cerises, vient celui des toros. Le programme 2010, proposant deux novilladas et deux corridas d'encastes très distincts, avait un avant-goût original et agréable de féria-concours.
Samedi 10 juillet, 11h00. 4 novillos de Javier Gallego Garcia (encaste Veragua). Les trois premiers jaboneros, au comportement identique, dans le type de l'encaste, soit, de la présence au premier tiers mais qui, par la suite, diminue jusqu'à s'éteindre. Le quatrième, (garbanzo) negro, s'avéra muy genuido. Un lot avec du trapio mais peut être en sur-poids, ce qui influa négativement sur sa mobilité.
Le mexicain Sergio Flores montra à son second, tout son pundonor. Après avoir été violemment touché dans la partie sensible de sa masculinité, il partit vers l'infirmerie d'où il ressortit rapidement pour tuer d'une entière engagée et placée qui lui valut une oreille.
Mario Alcalde m'avait toujours convaincu l'an dernier, lors de ses sorties en non piquée. Pour son passage à l'étage supérieur, il a conservé son toreo sincère et p'alante. A revoir.
Samedi 10 juillet, 18h00. 6 toros d'Assuncao Coimbra (encaste Conde de la Corte). L'agréable surprise de 2009 se transforme en déception 2010. Un lot manso, genuido, con sentido. Le premier se mis en évidence car il avait face à lui un Rafaelillo toujours aussi guerrier et volontaire qui ne refusa pas le type de combat que proposait le bicho. Aussi, ai-je du mal à comprendre ceux qui, dans le public, ne veulent plus de Rafael Rubio à Céret ; confortés qu'ils sont en cela par la presse locale, qualifiant le lidiador (et ici le terme prend sa signification première : combattant) de "catcheur ouzbèque". J'aimerai, dans bien des tardes, voir plus de catcheurs ouzbèques cojonudos et moins de danseuses andalouses ou mexicaines effarouchées !!!!!
L'ensemble de la course alla a menos pour terminer par un manso perdido de gala. Huit rencontres avec le cheval dont sept sorties en solitaire !!
Dimanche 11 juillet, 11h00. 6 novillos de Fidel San Roman, ex Guardiola Dominguez (encaste Villamarta). Une novillada lourde. Trop ? Pourquoi ne pas indiquer le poids des novillos (idem la veille) ? Peut-être parce qu'ils dépassaient grandement les 500 kg, limite imposée par le règlement français (en Espagne, 540 kg en 1° catégorie, 515 kg en 2°, 470 en 3°) ? Demander l'application stricte du règlement au premier tiers est très louable et j'y souscris à 200 % ; ne pas respecter ce même règlement dans d'autres domaines entraînera vers des dérives néfastes (ex. : du bétail détypé).
La terna quant à elle, se montra très verte. De peur, d'inexpérience ou les deux cumulées ? Les trois novilleros furent dépassés par leurs opposants. Seul le Mexicain Arturo Saldivar, face à son premier, rendit une copie acceptable en liant quelques muletazos. Il n'insista guère à son second.
Vu la qualité de son jeu de jambe latéral et en arrière, Paco Chaves peut espérer une reconversion tennistique.
Jose Maria Arenas gacha le 6° du lot, primé d'une vuelta après quatre piques suivant un galop allègre et une poussée franche et généreuse. Ce novillo permettait assurément une grande faena. Se serait-il encore grandi face à la muleta comme on l'espérait ? Nul ne saura jamais. Dommage !!
Dimanche 11 juillet, 17h30. 6 toros d'Escolar Gil (encaste Albaserada), allant du noble suave 4°, au noble encasté 5° (un bon toro), en passant par l'alimana maison sortie en 2°. Un ensemble intéressant, relevant le niveau de ce fer que l'on sentait partir sur des (mauvais) chemins de traverse.
Face à eux, un vainqueur aux points : Fernando Robleno (1 oreille et 1 oreille), héritant du meilleur lot dont il tira profit avec sérieux et sincérité, et un vainqueur moral : Alberto Aguilar (vuelta et deux vueltas), plein d'envie et de courage. Attention toutefois à ne pas tomber dans un toreo racoleur et nauséeux à la Padilla, Ferrera, Savalli et consorts ...
Agrémenté de quelques belles cerises, le gâteau cérétan n'en fut, cette année, que plus digeste. Hasta otrano.
Miguel de Burdeos
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mardi 6 juillet 2010
LE BAL DES MANCHOTS
Au sortir de la novillada matinale élusate, me vient à l'esprit une idiote interrogation. Puisque les novilleros ne veulent plus (ne peuvent plus ?, ne savent plus ?) toréer de la main gauche, à quoi bon élever des toros à deux cornes ? Une seule, la droite évidemment, fera l'affaire !! Et pourquoi pas des toros mutants, issus de l'accouplement avec une licorne !!
La paire de Thomas (Dufau et Joubert) "brilla" par l'absence de toreo al natural.
Pour Dufau (salut - 2 oreilles), quelques détails de qualité (doblones initiaux et séries droitières templées) et deux (!!!!!) muletazos gauchers accrochés au premier novillo ainsi qu'une seule et unique série de la main gauche au second.
Pour Joubert (1 oreille - 1 oreille), décevant car peu appliqué et superficiel dans l'ensemble, aucune série gauchère à son second.
Sera-ce suffisant pour faire de vous des figuras ? Le public d'Eauze a-t-il moins d'intérêt pour vous que celui des arènes de première catégorie ? Les naturelles n'étaient-elles pas prévues au contrat ?
Côté novillos, Patrick Laugier avait envoyé deux exemplaires de chacun de ses deux fers. Sortis en 1 et 2, les Dos Hermanas (origine Domecq par Javier Sanchez Arjona) s'employèrent peu au premier tiers et furent nobles dans la muleta avec une charge allègre pour le deuxième.
En 3 et 4, les Piedras Rojas (origine Marques de Domecq), également discrets sous le fer, montrèrent tous deux de la faiblesse et, pour le quatrième, dont la longueur de charge diminuera au fil du combat, de la noblesse suave et quelque peu fade.
A Eauze, le novillero en tête de l'escalafon (Dufau) et celui dont les qualités naturelles (poignet de velours et temple) permettent d'exprimer un toreo de niveau supérieur (Joubert) n'avaient pas apporté leur main gauche.
Au bal des manchots, présentez leur des danseuses unijambistes !!!...
Miguel de Burdeos
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lundi 5 juillet 2010
L'AME SEREINE
A Castelnau, la rivière est basse et les Pyrénées sont hautes (le village est situé dans le 65). Début juillet, la placita locale accueille une novillada non piquée, baptisée concours (n'en déplaise aux "puristes" !!), car mettant au cartel six élevages distincts. Cette année, les six fers représentaient chacun des six éleveurs du sud-ouest. Par ordre de sortie :
- EL PALMERAL (origine Atanasio Fernandez) : répond au cite à mi-distance avec alegria dans la charge, humilie avec un fond de caste. Peu vu sur la corne gauche (1 série) alors qu'il n'y présentait pas de complications (?). Novillo intéressant. Applaudi à l'arrastre.
- LE LARTET (origine Cebada Gago) : du trapio et des pitones défectueux (raccourcis et éclatés en rematant). De la caste à revendre. Trop chère pour un Juan Leal dépassé et peu fortuné techniquement (bien que récompensé d'une oreille très généreuse). Le novillo qui demandait des papiers en cours de validité, permettait et méritait mieux qu'une chiffonnade insipide et sur le reculoir. Applaudi à l'arrastre.
- MALABAT (origine Atanasio Fernandez) : belle présentation, certains utreros nîmois sont moins sérieux de tête. Offrit des possibilités que Mojales Balti, pas assez mûr, pas toujours sûr, ne pu exploiter. Applaudi à l'arrastre.
- ALMA SERENA (origine Domecq par Miranda de Pericalvo) : humilie avec alegria, sans la moindre complications et sur les deux bords. Novillo à la grande noblesse qui sert et re-sert et recommence !! Vuelta plébiscitée et accordée. Un animal que ma voisine de tarde qualifiera joliment et justement de "con-con"!! On pourra également dire tonto.
- CAMINO DE SANTIAGO (origine Marques de Domecq) : passe sans transmission, ni complications. Le "con-con" très con !! Ou le tonto soso.
- CASANUEVA (origine Domecq par San Pedro via Gallon) : passe sans transmettre. Blando et soso.
La "domecquisation" gangrenante a de beaux jours devant elle !!
Fernando Adrian : vuelta, 2 oreilles
Juan Leal : 1 oreille, vuelta avec un avis / Prix du meilleur banderillero pour son grand tercio, sincère et engagé, à son premier novillo
Mojales Balti : salut avec un avis, silence avec deux avis
Miguel de Burdeos
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nsp concours
mercredi 30 juin 2010
ESCOLAR GLISSE
Saint Sever, 27 juin 2010, 6 novillos 6 d'Escolar Gil.
Un lot desigual. Tres y tres.
Trois premiers légers qui humilient sans complications, avec un fond de soseria (surprenant pour ce fer) et qui furent très discrets au premier tiers.
Les trois suivants plus imposants. Le cinquième intéressant. Du trapio et un comportement encasté.
Le quatrième fit illusion au cheval et s'avéra genuido par la suite. Le sixième tardo et sans caste.
Soit, une déception (à l'image de la sortie vicoise) pour cet élevage qui avait habitué à mieux ces dernières temporadas.
Escolar glisse-t-il, à l'image de sa maison-mère, la casa Victorino Martin et fils, vers plus de suavité, plus de toréabilité, plus de modernité ? A ver !!
A la fin de la glissade, la chute pourrait être douloureuse !!
A l'image d'un Brian Joubert, patineur sur glace physico-guerrier par nature, tentant de devenir artistique par intérêt et dont les "gamelles" sont désormais plus célèbres que les médailles.
Miguel de Burdeos
Un lot desigual. Tres y tres.
Trois premiers légers qui humilient sans complications, avec un fond de soseria (surprenant pour ce fer) et qui furent très discrets au premier tiers.
Les trois suivants plus imposants. Le cinquième intéressant. Du trapio et un comportement encasté.
Le quatrième fit illusion au cheval et s'avéra genuido par la suite. Le sixième tardo et sans caste.
Soit, une déception (à l'image de la sortie vicoise) pour cet élevage qui avait habitué à mieux ces dernières temporadas.
Escolar glisse-t-il, à l'image de sa maison-mère, la casa Victorino Martin et fils, vers plus de suavité, plus de toréabilité, plus de modernité ? A ver !!
A la fin de la glissade, la chute pourrait être douloureuse !!
A l'image d'un Brian Joubert, patineur sur glace physico-guerrier par nature, tentant de devenir artistique par intérêt et dont les "gamelles" sont désormais plus célèbres que les médailles.
Miguel de Burdeos
lundi 28 juin 2010
L'ESPRIT DES REGLES
Charles de Secondat, Baron de Montesquieu, né à La Brède, écrivit en 1748 "L'Esprit des Lois", oeuvre ayant inspiré, pour partie, les changements politiques de la France, en 1789.
Alain Biec, président de la corrida brédoise du 26-06-2010, instaura, en ce jour, de nouvelles dispositions réglementaires, non-écrites, et dont on peut craindre qu'elles ne soient reprises par certains de ses confrères à la générosité chronique.
En effet, tel un Louis XVI entouré de ses deux courtisanes, omnipotent décisionnaire faisant fi du règlement taurin en vigueur, il distribua allègrement des trophées que la plèbe, installée sur les gradins, ne demandait que très minoritairement, voire pas du tout. A tel point que l'alguazil fut amené à poursuivre un toro arrastré (le second de Curro Diaz), déjà évacué du ruedo, pour récupérer une oreille, non demandée par le respectable (ici non respecté !!!!), mais exigée à grands cris et gesticulations par la cuadrilla du-dit Curro Diaz dont l'honneur taurin perdit ainsi à mes yeux grand crédit, si tant est qu'il en ait eu un jour !!!!......
Quelle valeur accorder à ces deux oreilles (une et une) offertes au natif de Linares, au toreo trop souvent fuera de cacho pour être réellement honnête et dont les quelques gestes d'inspiration sévillane ne sont que détails attrape-couillon ?!!
Pourquoi deux oreilles (à son second toro) au mexicain Uriel Moreno "El Zapata", bon banderillero, engagé et efficace à l'épée mais faible muletero (sans cesse sur le recul au premier toro, il lia quelques séries au second sans dominio excessif).
Outre ce constat monarcho-dictatorial, la déception viendra des toros. Le fer d'Adelaïda Rodriguez a sorti ces dernières temporadas de gandes novilladas (Mont de Marsan 2005, Hagetmau 2006, Vic 2007) mais aussi de mauvaises corridas (Dax 2006, Mont de Marsan 2007, Vic 2008). La Brède 2010 complètera cette seconde liste.
Un lot dépourvu de caste, genuido et (en partie) querencioso, à la mansedumbre affirmée, à la présentation discutable (pour certains). Monopique et noblesse sosa sin gas. Seul le quatrième se mit en évidence lors d'une pique franche et poussée, suivie au dernier tiers d'une charge avec alegria qui laissait entrevoir un fond de caste. Cependant, l'animal alla a menos.
Il restera de cette tarde la sincérité et l'envie de bien faire de Julien Lescarret, arrachant dans la querencia, quelques passes à son premier toro collé au planches et liant, à son second, des muletazos, construisant ainsi une faena honnête mais mal conclue aux aciers.
Au final, s'il était un mot d'ordre à appliquer pour tenter de freiner certaines dérives, il serait : "Halte aux présidences dont l'esprit dérègle".
Miguel de Burdeos
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lundi 21 juin 2010
PUTAIN DE DIMANCHE
Les semaines aux mauvaises nouvelles sont toujours trop longues. D'abord, il y a cet hiver qui n'en fini pas et l'été qui, peut-être, attend le 15 août pour arriver. Ensuite, il y a cette retraite qu'on nous promet de plus en plus éloignée, si bien qu'on peine à simplement l'imaginer. Et aussi, cette équipe de France de foot qui réussi l'exploit de cumuler, à son égard, tristesse, aigreur et dégoût.
Alors quand vient le dimanche et que des toros de Baltasar Iban sont programmés, on pense qu'il y aura du mieux.
On revoit ces novillos lidiés à Arnedo, ces trois dernières temporadas (meilleure ganaderia en 2007 et 2009) et ceux de St Perdon/Mont de Marsan, l'an dernier. On espère un lot de toros, tel celui sorti à Alès, il y a un mois, associant, pour trois d'entre eux, trapio, caste, bravoure et noblesse (les trois autres, manquant de fond et, peut être, de force, s'éteignirent rapidement au troisième tiers).
Malgré un allez-retour inutile le 1er mai (encore merci à l'empresa !!!), je suis revenu à Aire.
J'espérai des toros de Baltasar Iban. Moins de ceux en charge de les affronter.
Un lot homogène (de 525 à 560 kg), de présentation sérieuse avec mention au cinquième pour son trapio.
Tous répondirent présent au premiers tiers avec plus ou moins d'énergie (se mirent en valeur 4, 5 et 6 ; on aurait apprécié pour ce dernier une vrai deuxième pique et non un picotazo nîmois-domecq !!!) et toujours de la franchise dans la charge (excepté pour le 2° qui fit sonner les étriers). On regrettera quelques mise en suerte très négligées !!!
Les 1 et 4 manquèrent de forces et furent vite éteints. Les 2, 5 et 6 humilièrent sans complications excessives ni soseria naïve et permettaient des faenas de qualité. Le 3° reste tête haute avec piquant et mobilité dans ses charges. Un autre lidia lui aurait-elle permis, en l'améliorant, de démontrer ses qualités ? Sans doute. Eut-il fallu, alors, oeuvrer de quelques doblones de châtiment initiaux et laisser de la distance à l'animal.
Quand la lidia s'évapore, il n'est plus besoin de lidiadores !! Et de lidiadores, il n'y eut point !!
Uceda Leal (silence, silence), torero apprécié a Las Ventas, se satisfait du minimum hors du "Temple". A sa décharge, il hérita du lot qui permettait le moins, car de peu de moteur.
Javier Valverde (silence, sifflets), retraité en fin de temporada (en voilà un qui la verra, la retraite !!), est-il encore torero ? Peu d'envie, beaucoup d'enganchones. Deux toros qui servaient, prêts à donner les oreilles. Bajonazo au premier et ridicule pétition d'oreille, fort justement non accordée par Marcel Garzelli. Six pinchazos et un descabello (!!!) au second. Affligeant !!!
Julien Miletto (salut, 1 oreille) aurait pu tirer meilleur profit du 3° en le "doublant" et lui laissant, au moins dans les passes initiales, de la distance. A son second, trois muletazos sur quatre accrochés, peu de dominio, des naturelles approximatives, deux pinchazos et une entière "suffiront" pour couper un trophée plus que généreux. Le fait que l'empresa soit également l'apoderado de Miletto expliquerait-il cela ?
Au final, reste un sentiment mitigé. Celui de penser qu'en d'autres mains ces toros auraient légitimement offerts leurs trophées. Une impression mi-figue, mi-raisin. Ou plutôt, les figues-toros sans les raisins-toreros !!
Il est des putains de dimanches qui ne font même pas oublier les semaines à la con !!
Vivement lundi !!!.....
Miguel de Burdeos
jeudi 17 juin 2010
UN ETE CON TOROS
Entre Montoiseries juillettistes et Dacquoiseries aoûtiennes, sont programmées, dans l'été qui s'annonce, quelques haltes élusates, cérétanes, béarnaises, bayonnaises et des passages à Parentis et Hagetmau.
Et parce qu'ailleurs, si ce n'est pas toujours mieux, c'est souvent différent, des traversées frontalières m'emmèneront outre-Pyrénées. Vers d'autres plazas, d'autres toreros, d'autres aficionados, d'autres toros.
Adolfo Martin à Teruel (08/07), Dolores Aguirre et Palha à Azpeitia (30 et 31/07), Cebada Gago à Tafalla (19/08) et Sanguesa (18/09), Ana Romero à Calahorra (fin août), El Tajo/La Reina et Victorino Martin à Saint-Sebastien et à Bilbao, Fuente Ymbro à Bilbao et une corrida-concours, vendredi 13/08, à Huesca, avec du bétail de Prieto de la Cal, Conde de la Corte, Partido de Resina, Baltasar Iban, Adolfo Martin, Fuente Ymbro.
Il y aura au bord de ces routes estivales, des champs de blé, des éoliennes, des amandiers et multitudes de panneaux invisibles, sur lesquels on devinera deux destinations rarement atteintes : REVE et ESPOIR. Rêves de toros, espoirs d'émotions. Des toros de race, disposant équitablement de caste, bravoure et noblesse. Des émotions nées d'un combat sincère qui saura devenir artistique.
Rêver de nos espérances, n'est-ce pas là, le carburant gratuit et quasi inépuisable de l'aficionado voyageur ?
L'été s'annonce toros!! D'autres le préfèrerons torride ...
A chacun ses rêves .... ou ses espoirs.
Miguel de Burdeos
Photo : Txumina par Dom / Cow Parade - Bordeaux - Place du Chapelet
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