mardi 6 avril 2010

DE GIMEAUX A FONTVIEILLE

En ce jeudi de Pâques, dans la placita de Gimeaux, trois apprentis toreros avaient rendez-vous avec trois erales de chez Giraud, Turquay et Cyril Colombeau. On retiendra la planta torera du nîmois Alejandro Rubio, la verdeur de ses deux compagnons arlésiens Fabien Sanchez et Bastien Colhou, mais surtout la présentation et la caste du novillo de chez Turquay. Du bétail qu’on aimerait voir en piquée.

La matinée du lundi Pascal accueillait, à Fontvieille, la traditionnelle tienta du club taurin arlésien « La Muleta ». Quatre vaches Santacolomenas des frères Granier pour Morenito de Nîmes, Swan Soto, Marc Serrano, Daniel Giani, aficionado practico, et des élèves des écoles taurines de Nîmes et Arles. A la pique : Fritero. La caste des Santa Coloma a demandé un gros effort aux piétons confirmés et a posé des problèmes souvent insolubles aux moins aguerris d’entre eux. La jeune et jolie arlésienne Dorine quittera le ruedo grimaçant sous la douleur d’une cornada de quelques centimètres. Heureusement, sans gravité.

Entre ces deux journées, s’est déroulée la féria d’Arles. On en retiendra du bon et du moins bon !!! En vrac :

- la médiocrité homogène du lot de Domingo Hernandez (et non Garcigrande comme annoncé, à tort, un peu partout. Même si propriétaire et origine du bétail sont identiques, il a été lidié des Domingo Hernandez).

- l’alternative de Marco Leal à son premier toro et …… sa despedida !! à son second.

- la vuelta excessive (frisant le ridicule) du novillo de Blohorn qui, après avoir été très actif au premier tercio, a été a menos lors du troisième (Rappel : la vrai bravoure va croissante au fil du combat, le reste n’est qu’ « attrape-couillon »). Un bon novillo, sans plus.

- la douceur et le temple des muletazos de Thomas Joubert.

- la sincérité du toreo de Juan del Alamo.

- le manque de caste lors de la corrida-concours.

- le trapio du Prieto de la Cal et du Flor de Jara.

- les espérances déçues du lot d’Ana Romero.

- le triomphe en trompe l’œil de Roman Perez.

- les faenas de bûcheron de Padilla.

- le « surprenant » public arlésien qui demande des oreilles pour l’illusionniste Roman Perez et siffle le lidiador Rafaelillo.

- des Miuras très Miura. Certains « spécialistes » nous disaient qu’ils s’adoucissaient ; demandez à Rafaelillo ce qu’il en pense …..

Et le dernier toro de la féria est entré en piste. Propriété de Lorenzo Fraile, portant le fer et les couleurs du Puerto de San Lorenzo, il renversa la cavalerie à la première rencontre et si la deuxième fut très légère, on devinait derrière la charge franche et énergique de l’Atanasio qu’il pouvait, enfin, se passer quelque chose.

Et Matias Tejela a pris sa muleta et a toréé. Avec dominio, poder, ligazon, temple. Sans à aucun instant se faire accrocher le leurre. L’étoffe flirtant avec l’animal dans un ballet que même le mistral semblait s’être arrêté pour apprécier. Quelque peu querencioso, le bicho n’en repartait pas moins au combat quand son partenaire l’y invitait.

Et surgirent des naturelles à la profondeur à peine imaginée. De celles qui commenceraient à Gimeaux pour s’achever à Fontvieille…

Miguel de Burdeos

Photo : la placita de Gimeaux

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire