mercredi 15 septembre 2010
ILS EXAGERENT
Entre Alpilles et Camargue, dans un pays qui respire le toro, il fait toujours bon revenir errer dans les ruelles Arlésiennes, le long du Rhône, sur la place de la Major.
Arles, Feria du Riz 2010.
Vendredi 10 septembre, 17h30.
Un lot de La Quinta semblable à ceux qu'a proposé ce fer en cette temporada. Présence discrète au cheval. Peu ou pas de transmission. Peu ou pas de complications majeures. Manque de caste. Soseria. Seul le bon troisième, à la noblesse encastée et partant à trois reprises vers le châtiment de la pique, sans toutefois s'y employer outre mesure, rappellera certains de ses frères appréciés à Mont de Marsan ou Vic, il y a deux saisons. Il sera primé d'une vuelta fort généreuse. Tels les deux trophées offerts par ce toro, à Alberto Aguilar. Un seul semblait opportun et mérité pour le nouveau protégé de la "casa Casas". Début des exagérations !!
Samedi 11 septembre, 17h15. Corrida Goyesque.
Six toros de Daniel Ruiz sans surprises. Bravoure anémiée, noblesse à revendre. El Juli et Juan Bautista, récoltant chacun cinq oreilles, seront accompagnés à hombros par le mayoral. Les exagérations continuent !!
Comment, quand on est figura del toreo, peut-on se satisfaire, lors de sa faena, d'une seule ou de deux tout au plus, séries gauchères et être aussi "grassement" primé ? Les toros avaient deux cornes (pas compliquées l'une et l'autre), les toreros avaient une seule main, le public était aveugle, la présidence complice.
Dimanche 12 septembre, 11h00.
Les deux premiers novillos d'Antonio Palla (origine Jandilla), bravitos et plein d'alegria devant le chiffon rouge, laissèrent entrevoir une matinée des plus agréables. Hélas, la suite fut tout autre. Faiblesse, manque de transmission et novilleros peu inspirés. Thomas Joubert, après hésitation et sur les "conseils" de sa cuadrilla fit, au second novillo du lot, une vuelta en conclusion d'une faena quasi droitière (deux petites séries à gauche, comme les "grands" !!), d'un golletazo (coup d'épée dans le cou de l'animal) et de sept (!!!) descabellos. Suite des exagérations !!
Dimanche 12 septembre, 17h00. Corrida concours d'élevages tricolores.
- Tardieu frères : belle présentation. Trapio. S'élance par trois fois vers le cheval avec alegria et en allongeant, à chaque départ, la distance. S'emploie peu sous le fer. Charge courte au troisième tiers. Algo genuido.
- Gallon : beau jabonero. Faiblesse, à tendance chronique chez ce fer.
- Christophe Yonnet : Faible et décasté.
- Astarac : présent face au cheval. Batacazo à la première tentative de pique, pousse fort avec franchise à la deuxième, part à mi-distance et au pas à la troisième, très peu poussée. Charge courte. Manque de caste.
- Margé : 1° pique : hésite à partir, cabèce, ne pousse pas, sort seul. 2° pique : très tardo, part de près, pousse modérément avec franchise. 3° pique : très tardo (Gabin Réhabi -prix du meilleur piquero- sortira de son terrain pour, en franchissant la ligne de démarcation, provoquer la charge du toro), part de près, pousse avec franchise. Charge courte face à la muleta. Tardo. Humilie des deux bords.
- Piedras Rojas : belle présentation. Trapio. Trois départs vers le cheval sans enthousiasme débordant. Eteint dès les premiers muletazos.
Le prix du meilleur toro me semblait être desierto. Or, le jury (Jean Jacques Baylac, Pascal Mailhan, Alain Bonijol) l'attribua, sous les sifflets du public, au Margé. Fin des exagérations !!
S'il fallait absolument décerner le prix à un vainqueur, le Tardieu, mieux fait et plus complet (bien que n'étant pas parfait, loin s'en faut), en était le légitime destinataire.
Le Margé bénéficia de la volonté et de la sincérité du Mexicain Israel Tellez (1 oreille) qui lui arracha, sur les deux bords, quelques séries de qualité. Son comportement lors du premier tiers ne fut en aucun cas celui d'un toro vainqueur d'une corrida concours.
Exagérations Méditerranéennes ? Possible. Petits arrangement entre amis ? Pas impossible !!
Mentions spéciales :
- à Ena Swansea, décoratrice de la piste lors de la Goyesque. Une piste bleutée, comme un ciel nuageux orné de cent toros noirs. La beauté d'une oeuvre éphémère comme une naturelle sincère et profonde ...
- à l'orchestre Chicuelo, pour sa magnifique interprétation du Concerto d'Aranjuez lors de la première faena de Thomas Joubert. Dommage qu'il n'y ait eu, en cet instant, de naturelles sincères et profondes ...
Miguel de Burdeos
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