lundi 6 septembre 2010

AU BONHEUR DES JEUNES


Feria de l'Atlantique. Fin de temporada Bayonnaise, pour un week-end qui incitait plus à côtoyer les plages qu'à s'asseoir sur le chaud béton de Lachepaillet. Deux llenos pour deux corridas de figuras et une bonne assistance pour la finale des novilladas sans picadors en matinée dominicale.

Samedi 4 septembre, 17h30.
Six toros marqués du fer de La Quinta (c'est le seul point commun avec les sujets de qualité proposés, par la famille Conradi, à Mont de Marsan et à Vic, en 2008 !!), dépourvus de caste, transparents face au cheval et à la désespérante soseria. Une déception supplémentaire offerte par ces Santa Coloma version Buendia. A trop mettre "d'adoucisseur" ...
El Fundi semble remonter, très lentement, une pente qui l'avait entraîné vers d'obscurs abysses fort éloignés du toreo sincère et guerrier dont il était un des éminents membres. Du mieux, si l'on se réfère à la prestation Vicoise.
El Juli a fait du (mauvais) Juli. A son crédit, quelques derechazos (deux séries) remplis d'une exquise profondeur. Au débit, un manque de dominio sincère, une carence de toreo gaucher, des échecs aux aciers. Quand le vif salto latéral ne fonctionne pas, l'estocade "Juliesque" défaille !!
Juan Bautista a offert les meilleures naturelles de la tarde à son premier toro. Deux estocades efficaces (avec engagement au deuxième animal) seront récompensées chacune d'une oreille. Les deux faenas, bien construites et fort agréables à l'oeil, furent parfois "voyagistes", ne pesant pas réellement sur la charge (ou ce qui y ressemblait !!) des toros.

Dimanche 5 septembre, 17h30.
Six toros de Torrealta (origine M.I. Ybarra, Marques de Domecq, Torrestrella, Jandilla) s'employant (sauf le 6) à des degrés divers au premier tiers. Ils laisseront ainsi, espérer de bonnes dispositions pour la suite de la lidia. Or, excepté le bon 3 et l'intéressant 4, à la noblesse encastée (un ton en dessous pour le 4), tous s'éteignirent très rapidement au début du troisième tiers, perdant mobilité et transmission.
Les deux figuras présentes au cartel, Enrique Ponce et Sébastien Castella, assurèrent moins que le minimum syndical. Henri 1er de Valence semble préparer sa pré-retraite en délivrant des muletazos très au large et pauvres en dominio. Sébastien de Biterre, peut être préoccupé par sa future paternité, en oublie qu'il a aussi une main gauche (aucune naturelle à son troisième toro !!!.... deux séries gauchères à chacun des deux autres). Au final, match nul, tendance nullissime !! Une oreille(tte) chacun.

Dimanche 5 septembre, 11h00 (début 11h15, "bouchons" à la taquilla!! Mauvaise habitude qui n'incitera pas les éternels retardataires chroniques à faire l'effort d'être respectueusement à l'heure !!).
Du bétail de chez Fernay (les 1 et 4 du fer Fernay, les 2 et 3 marqués Virgen Maria - élevage où sont associés Olivier Fernay et Jean-Marie Raimond), mobile et donnant du jeu. Tous sortirent avec une devise aux couleurs jaune et noire (celle de Fernay) alors que les couleurs de Virgen Maria sont bleu ciel et blanc. C'est aussi au respect des petits détails qu'on reconnaît les grandes arènes !!
Bon novillo le 1, avec une noblesse allègre (primé d'une vuelta). Faible le 2. Nobles 3 et 4 avec plus d'alegria pour ce dernier. Sortie a hombros d'Olivier Fernay en compagnie des deux jeunes finalistes, Fernando Adrian et Juan Leal tous deux élèves de l'école taurine d'Arganda del Rey (Madrid), plus connue sous le nom de Fondation El Juli (papa Lopez était présent dans le callejon).
L'esprit de competencia anima les deux apprentis toreros qui rivalisèrent lors de quites par chicuelinas, gaoneras, tafalleras et autres saltilleras ainsi qu'aux banderilles. Ils proposèrent au public enthousiaste un quite en collera (et non al alimon, comme trop souvent dénommé, par erreur, y compris par des "référents" taurins) par chicuelinas, chacun employant son propre capote (al alimon, les deux protagonistes utilisent une seule et même cape qu'ils tiennent par les extrémités). Adrian (2 oreilles et 2 oreilles) profita de la noblesse généreuse du premier eral en mettant de la profondeur, du ligazon et du temple dans son toreo. L'Arlèsien Leal (1 oreille et 1 oreille) tira de son premier des naturelles sincères et de suaves derechazos générés par la douceur d'un poignet affirmé.
Petits toreros deviendront (peut-être) grands !! C'est tout le mal que l'on peut leur souhaiter. Et de garder leur envie, leur fraîcheur et leur générosité.

Miguel de Burdeos

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