mercredi 21 juillet 2010

LES MONTOISERIES DE MADELEINE


Vendredi 16 juillet
Il y avait des Miuradas. Il y a désormais des Miuradecqs !! Tel ce lot sorti, à Mont de Marsan, en ouverture de la Madeleine. Du bétail au trapio très ordinaire (loin du Miura digne de ce nom) qui s'agenouille exagérément et qui a laissé sa fiereza au campo. Des six Miuras montois, seul le cinquième fut fidèle à son fer ; compliqué sans être impossible. Les 1 et 2 offrirent une noblesse "Miuresque", prenant le muletazo sans trop humilier, se livrant avec retenue et comprenant rapidement le piège qui leur était tendu. Rafaelillo fit face avec sincérité à ses deux opposants (2 et 5), se permettant à son premier quelques belles séries de naturelles (de face et p'alante). Le petit Rafael fut grand. Des mises à mort laborieuses empêchèrent un triomphe mérité.
Julien Lescarret hérita d'un lot de puta madre qui n'avait aucune possibilité, dont un Jose Vazquez à la surprenante présence comme sobrero d'une Muirada, sauf à se débarrasser d'un toro de bientôt six ans ayant écumé tous les corrales de la casa Casas and Co.

Samedi 17 juillet
La ganaderia Garci-Haribo-grande présentait du bétail au goût suavement acidulé (excepté le 4°, querencioso) et offrant des oreillettes obtenues sans péril pour des triomphes sans gloire. Ponce fit du Ponce à son premier et s'arrima avec mérite pour toréer, dans la querencia son second, avant de le tirer vers le centre. Aux deux, il tua mal.
Juli fit du Juli. Toreo poderoso et estocades "Juliesques"(léger salto décalé de l'axe, suivi d'une entière efficace). 2 oreilles et 2 oreilles. Pourquoi pas !!! Mais pourquoi ces naturelles plus que profilées (si c'est possible !!), là où il n'y avait aucun danger à citer et toréer de face (au pire de 3/4 face).
Je suis loin d'être un anti-Juli primaire, juste dépité devant un public aveuglé, sollicitant bruyament des trophées acquis avec trop de suffisance.

Dimanche 18 juillet
Un lot sur-côté (à mon sens) en 2009. Une déception en 2010. Une présentation correcte. Sans caste. Sans bravoure. Sans noblesse. Une terna fade, peu inspirée, peu dominatrice. Toros de Fuente Ymbro pour Sergio Aguilar, Luis Bolivar, Arturo Macias. Un petardo !

Lundi 19 juillet, matinée
Les landais régalent les landais. 4 novillitos de Cesar Rincon, fer d'El Torreon, nobles dans l'ensemble (sur la réserve le 2, intéressant par sa charge allègre le 3) mais au moteur de petite cylindrée et donc s'essoufflant rapidement (tous a menos).
Thomas Dufau (2 oreilles et 2 oreilles) est en tête de l'escalafon. Les contrats sont là; la qualité du toreo, moins. Approximatif, souvent enganché, des épées basses ou très basses (mais entières et d'effet rapide, elles satisferont le public !!).
Mathieu Guillon (salut et 2 oreilles) fut plein d'envie et malchanceux. Son premier permettait peu ; son second se cassa la corne gauche au sortir du tercio de banderilles. Une faenita droitière suivie d'une entière basse d'effet rapide offrit, là aussi, deux oreilles.
Au mois de juillet, il est des Pères Noël qui passent par la cheminée du Plumacon !!

Lundi 19 juillet, soirée
Etait annoncée une corrida mixte (1 cavalier et 2 piétons), typiquement nîmoise (!!), avec un lot d'El Pilar pour les bipèdes. Furent annoncés, avant leur sortie en piste, des toros d'El Pilar (encaste Domecq via Aldeanueva). Sortirent des toros du fer de Moises Fraile (encaste Atanasio Fernandez via Lisardo Sanchez), ci-devant propriétaire d'El Pilar. Quatre toros laids, pauvres d'hechuras et de trapio, dénués de caste et de mobilité. Le représentant de la commission taurine déclarant, le lendemain, dans la presse locale, que les toros d'El Pilar et de Moises Fraile, c'est la même chose !! Méconnaissance des encastes (j'en doute) ou volonté de dissimuler un mensonge connu d'avance ? Petardo bis.

Mardi 20 juillet, matinée
4 erales du Lartet, de belle présentation avec du piquant dans le jeu, dénotant un fond de caste intéressant. Juan Ortega offrit les meilleurs muletazos dans un toreo posé et avec du temple.

Mardi 20 juillet, soirée
Dans la continuité d'une feria qui va a menos, des toros faibles, décastés, sans mobilité (excepté le 6), sans bravoure, avec peu de noblesse et de présentation commode. Le fer de Victoriano del Rio est-il, comme annoncé dans le programme du jour, une des trois meilleures ganaderias actuelles ? On peut en douter et/ou en rire !! Petardo ter.

Il est des questions auxquelles il faudra répondre. Les responsables oseront-ils ?
Madeleine s'en est allée, un bouquet d'hortensias à la main ....

Miguel de Burdeos

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