lundi 30 août 2010

JUAN EST DE RETOUR

Ces derniers mois, il semblait s'être égaré dans les méandres d'un toreo approximatif et superficiel, parfois racoleur. Très loin de l'agréable découverte d'une matinée dacquoise d'août 2008, confirmée lors de la temporada 2009. Juan del Alamo a retrouvé, face au sixième novillo de Baltasar Iban, son toreo profond et sincère, son sitio, son temple, son ligazon, son dominio. Il délivra trois séries initiales de derechazos qui, à elles-seules, "firent" la faena. Enganchée à gauche et dans d'ultimes redondos inversés, nullement nécessaires, la composition ira a menos. Un pinchazo, une entière tendida, un avis et une oreille méritée. Juan est revenu avec son toreo et sa personnalité. Pourvu que ça dure !!

Thomas Dufau est resté fidèle à ce qu'il montre cette saison. De l'à peu près, du superficiel, des faenas copiées-collées, sans inspiration, sans dominio, sans personnalité. Comme une leçon récitée. Il hérita de deux novillos (3 et 5) qui permettaient de réaliser du bel ouvrage si on leur donnait un minimum de distance (ce que fit JDA) et non cet abus de toreo encimista. Au final, pour le torero, une oreille et une oreille, offertes par une généreuse (mais peu cohérente) présidence à un public demandeur d'où s'élevèrent toutefois, quelques légitimes contestations.

Le lot de Baltasar Iban fut intéressant sans être exceptionnel. Présents au premier tiers (tous prirent deux piques, plus ou moins bien dosées), certains s'employèrent en vrais braves (4, 5, 6). Mansitos et querenciosos, les 1 et 2. Nobles sans soseria, les 3 et 5, fort mal exploités et peu mis en valeur. Le 6, le plus complet avec bravoure affirmée au premier tiers et noblesse encastée au troisième. Une vuelta pas imméritée si l'on analyse l'ensemble de la lidia. Présent dans les trois tiers, il gardera son agressivité offensive jusqu'à l'estocade ; si la faena fut a menos, la responsabilité en incombe au novillero, point au novillo. Excessive, en revanche, la vuelta a hombros du mayoral ; un salut eut été plus opportun.

Un grand dommage pour le Mexicain Sergio Flores. Blessé à la main, au début de sa première faena, il quitta le ruedo pour ne plus y revenir. Pour sa troisième sortie de l'année, il n'a pu confirmer les espoirs entrevus à Céret.

Baltasar Iban est, actuellement, une ganaderia à suivre, Juan del Alamo est redevenu celui qu'on appréciait, la pena Al Violin de Samadet interprète divinement "Al Cid de Salteras" et "En er mundo", mais Saint Perdon reste sans arène !!

Miguel de Burdeos

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