jeudi 19 août 2010
A LA MI-AOUT
Quand arrive le 15 août, les choix sont multiples pour l'aficionado. Cette année, ce fut un camp de base à Dax et des détours par Roquefort et Vieux-Boucau.
Samedi 14 août.
11h15, Dax.
La novillada d'El Pilar (le vrai fer, pas la tromperie Montoise !!) est sortie très noble avec un fond de caste et, pour certains novillos, une légère faiblesse. Du bétail qui a "servi" au troisième tiers avec beaucoup de mobilité. Le premier tiers (neuf rencontres au total) n'a pas généré d'enthousiasme délirant. Normal pour cette plaza !!
Thomas Joubert et Juan del Alamo semblent stagner dans leur toreo (voire régresser pour le second). Il est peut-être temps pour eux d'aller voir à l'étage supérieur. A retenir le courage de Thomas Joubert qui, victime d'une luxation de l'épaule gauche en chutant dans le callejon après la réception de son premier novillo au centre du ruedo, termina la lidia et revint affronter ses deux autres novillos, après des soins à l'infirmerie.
18h00, Dax.
Un lot de Victorino Martin, léger dirent certains (tous, à plus ou moins 500 kg), que j'ai trouvé, pour ma part, dans le type de l'encaste. Au risque de me répéter, quoi de plus ridicule et "détypé" qu'un Victorino de 600 kg !! Les 3, 5 et 6 proposeront noblesse et caste légère. Les autres, décastés (2 et 4) ou genuido (1). Chacun partit à deux reprises vers le cheval sans s'y employer exagérément. Vuelta généreuse pour le 3. Normale pour cette plaza !!
Temple, ligazon et deux estocades sincères, c'est le bilan, très positif, de Diego Urdiales (1 oreille et 1 oreille), offrant deux faenas de qualité et majoritairement gauchères.
Le toreo d'Alberto Aguilar, plus "vibrant", portera efficacement sur le public (1 oreille et vuelta). A l'inverse d'Urdiales, ses faenas furent quasi exclusivement droitières. Facilité quand tu nous tiens ...
Dimanche 15 août.
11h00, Roquefort.
Les erales de La Quinta se révélèrent compliqués pour Antonio David et Roberto Blanco. Leur noblesse piquante, sans excès de caste, fut mal exploitée par manque de technique, d'envie et trop de verdeur chez les deux apprentis toreros.
18h00, Dax.
Les espoirs qu'avaient fait naître "Joyero", sobrero et dernier toro de la feria 2009, s'évaporèrent dans un lot du Conde de Mayalde décevant dans son comportement (très correct de présentation), dépourvu de caste, manquant de transmission et se révélant dans l'ensemble très soso (excepté le 4).
Rafaelillo, toujours aussi sincère et engagé dans son toreo, perdra l'oreille de son second après un usage déficient des aciers.
Sergio Aguilar, coupa au premier (surtout grâce à une bonne épée), alors que sa seconde faena, bien plus sincère et méritoire, ne porta pas sur le public Dacquois faute de transmission de la part du Madrilène. Normal pour cette plaza !!
Lundi 16 août.
11h15, Dax.
Novillada non piquée, qualificative pour la finale du lendemain. Fernando Adrian (Ecole taurine d'Arganda del Rey / El Juli) et Luis Miguel Castrillon (1 oreille), Colombien de Medellin, dirigé par Jose Antonio Campuzano tirèrent leur épingle du jeu devant un lot du Conde de Mayalde duquel ressortirent les 1, 4 et 5.
18h00, Dax.
Le bal des sobreros. Pas moins de neuf toros sortis en piste. Cinq titulaires d'El Pilar, un de Moises Fraile, un sobrero (en 5) de Moises Fraile, lui-même remplacé par un Banuelos et un dernier sobrero (en 6) du Conde de Mayalde. D'une homogène médiocrité, décastés pour les uns, très vite éteints pour les autres.
Il restera de cette tarde, la muleta planchada et le temple exquis du Cid à son second toro. Un peu plus de dominio aurait pleinement justifié, à mon goût, la deuxième oreille quelque peu généreuse. Normale pour cette plaza !!
21h30, Vieux-Boucau.
Six erales de Virgen Maria, querenciosos et genuidos dans l'ensemble, compliqués pour la terna qui s'est arrimée avec ganas et sincérité.
Juan Leal, volontaire, généreusement récompensé de trois oreilles.
Roman, jeune franco-espagnol de l'école taurine de Valence, malheureux aux aciers écoutera un double silence et quelques sifflets des touristes qui souhaitaient des mises à mort rapides.
Luis Gerpe, de l'école taurine de Madrid, montra sa maîtrise technique, son temple et ses qualités dans l'utilisation de l'épée (3 oreilles). A revoir.
Mardi 17 août.
11h15, Dax.
Finale de la novillada non piquée. Entre un Luis Miguel Castrillon (1 oreille et 1 oreille) au toreo plein d'envie mais parfois brouillon et à la muleta très souvent accrochée et un Fernando Adrian (silence et 2 oreilles), plus posé, avec du temple et du dominio, le jury présidentiel opta pour le premier. Le public valida. Mon choix allait vers le second.
18h00, Dax.
Curro Diaz, El Juli, Miguel Angel Perera face aux Santa Coloma de La Quinta. Un lot sans complications aucune, pas même chez le premier qui mit en déroute le senor Diaz dès les capotazos initiaux. De la noblesse à revendre, une embestide plus claire que le torrent Pyrénéen qui donne naissance à l'Adour voisine. Parfois un manque de transmission, souvent une carence de caste. Excepté chez le 6, qui suivrait encore la muleta de sa charge allègre s'il n'avait été estoqué et qu'il aurait été agréable et judicieux de voir dans une deuxième pique après le batacazo initial.
Suite à la débandade évoquée plus avant, Curro Diaz tira quelques muletazos toujours très élégamment dessinés et, comme habituellement, sur le voyage !!
El Juli (1 oreille et 2 oreilles) et M.A. Perera (1 oreille et 1 oreille) rivalisèrent dans le ligazon et la profondeur des muletazos. Ma préférence ira au second dont la muleta, jamais à plus de 10 centimètres des cornes et jamais accrochée, montrera la qualité du temple (surtout face à son second toro). Ce sixième qui fut primé d'une vuelta "à la Dacquoise", récompensant une énormissime noblesse mais oubliant un premier tiers réduit à sa plus simple expression. Normal pour cette plaza !!
Une feria 2010 mettant en valeur l'encaste Santa Coloma à travers les lots de Victorino Martin et La Quinta qui firent étalage de toute leur suave noblesse, dénuée de problèmes insolubles. Toutefois un surplus de caste n'aurait pas été mal venu.
Dax va-t-elle ainsi devenir un fief des encastes mineurs et passer outre les références "Domecquisantes" ? L'aficion torista doit-elle s'en réjouir ou s'en inquiéter ? Verra-t-on des Escolar Gil, des Adolfo Martin, des Coquilla, des Luis Fraile, des Flor de Jara lors des tardes 2011, sur les bords de l' Adour ?
Miguel de Burdeos
P. S. : Message aux quelques uns qui dans les gradins supérieurs soleil nord s'autorisent irrespect et arrogance envers (comme ils disent) les touristes, les Parisiens, les Bordelais avec pour "suprême" argument un nauséeux "on est chez nous" lorsqu'il leur est demandé de baisser le volume de leurs inutiles et insipides commentaires culino-taurins.
Depuis quand le Sud-Ouest, la Gascogne, les Gascons rejettent ceux qui ne sont pas d'ici ? Les touristes ne seraient-ils bienvenus que pour acheter des pastis ou du foie gras ?
Ainsi, Messieurs, moi qui suis Bordelais de résidence et natif des Landes Girondines, avec assurance et respect je vous l'affirme, de Gascon, vous n'avez hérité que la seconde syllabe !!!
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