jeudi 24 décembre 2009

QUELQUES NOTES - DO A DO




Les lourds nuages noirs de cet automne naissant déversaient sur nos têtes, des litres d’eau que seuls les cèpes bénissaient. Le « ruedo » floiracais se transformait en une annexe de la salle des bains de boue de quelque cité thermale. Le parapluie que ma voisine m’avait invité à partager ne protégeait plus nos fesses inondées. C’est alors que l’orchestre « Pan y toros », dirigé par Bernard Thore, se mit à jouer le thème original du film « Le pont de la rivière Kwaï ». Les paroles racontent un soleil qui brille, brille, brille… Un soleil qui brille, brille, brille…
Et la pluie cessa !!.. Et les nuages disparurent !!.. Et le ciel devint bleu !!.. Et le soleil brilla !!..
De ce jour, je crois aux miracles musicaux de l’arène et aux émotions qu’il sont capables de faire naître.

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Le « Paseo de Céret », interprété par la Cobla Mil.Lenaria, musique originale et atypique, entre dans les tripes de ceux qui l’écoutent. Dans la placita, face à moi, coiffé de sa nébuleuse couronne, le Canigou impose sa puissante beauté, tels ces toros qui, enfermés dans les « chiqueros », attendent leur heure. Je sais qu’au cœur de l’hiver, en écoutant la Cobla, je fermerai les yeux, reverrai la montagne et …..espèrerai les toros !!

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Du haut des vielles pierres de l’amphithéâtre romain, « Los picones » et « Aqui la veleta », pasacalles de l’orchestre nîmois Chicuelo, accompagnent le toro « arrastré ».
En applaudissant sa caste et sa bravoure, j’imagine, là-bas, dans les « fincas » andalouses, dans les étendues d’Extrémadure, dans le Campo Charro de Salamanque, dans les terres humides de Camargue, ses frères de « camada » se préparant, eux-aussi, au combat de l’arène.

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Les solos cuivrés du « Coralito » de l’orchestre Montois et du « Cid de Salteras » de la pena Al Violin de Samadet résonnent tels des invitations aux voyages, vers les peuples taurins et leurs territoires. Pendant quelques notes, je suis parti vers la Maestranza sévillane, à la Monumental de Mexico ou dans la plaza Acho de Lima. Quand les sons deviennent des images ….

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Assis sur le béton dacquois, le soleil aoûtien chauffe nos esprits matinaux mal réveillés. La Mayoral de Villeneuve de Marsan vient souffler des « Brisas del Moncayo » rafraîchissantes. La montagne, posée entre Pampelune et Saragosse, ravive des souvenirs perdus et annonce des futurs à partager, en Aragon, en Navarre, en Castille et Leon, dans la Rioja.

Et au soir du dernier soir, avec la Nèhe et les Calientes locaux, los Chocarreros de St Paul, los Copleros monfortois, los Campesinos de Pouillon, lous Mayouns de Lit et Mixe, lous Pegaillouns de Parentis, los Gatchos de Peyrehorade, les Daltons de Labatut, la Txunga de Pontonx, on dira au revoir aux amis. En basque, « Agur Jaunak » …. !!!

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Certes, j’en conviens, la tauromachie, c’est surtout un toro intègre, un torero sincère devant (pourquoi pas !!) une aficion honnête. Bien sûr, à Madrid-Las Ventas, temple des temples, les faenas vivent et meurent sans musique.
Mais ailleurs, un jour, un toro, une naturelle et quelques notes, nous transporteront dans une émotion où la course de l’animal, le geste créatif de l’homme et le son enivrant de l’instrument fusionnerons en un instant unique, aussi sublime qu’éphémère.
Musica !!!! ….

Miguel de Burdeos

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