mercredi 10 août 2011

TROMPERIES

Le dénominateur commun aux trois novilladas de Parentis fut le sérieux dans la présentation du bétail. Du trapio, de la tête et de belles hechuras. Quant au comportement des cornus, il fut diversement interprété.

  • Murteira Grave

Les novillos s'emploient plus ou moins lors du premier tiers, avec mention pour les 3 et 4 qui renversent la cavalerie à la première rencontre. Blandos et de peu de transmission les 1, 2 et 6. Très vite éteint le 4 qui avait tout donné sous le fer. Noble le 5 qui sert sans complication. Intéressant le 3, présent au cheval et allègre dans ses charges, il permettait le triomphe.

Miguel Cuartero : silence - silence. Peu en vu. A sa décharge, il toréait sa première novillada de la temporada.
Emilio Huertas : vuelta - vuelta avec un avis. Quelques détails de qualité face à son second dans une faena peu dominatrice.
Javier Jimenez : silence avec deux avis - salut avec un avis. Profilé et voyagiste devant le 3 qui offrait ses récompenses et qui fut estoqué dans la difficulté. Quelques derechazos de qualité devant le 6. Carence de toreo al natural (une série à chaque novillo !!).

  • Francisco Madrazo

Noble et faible le 1. Genuido et arrêté le 4. Intéressant le 2, aux charges franches devant le cheval et la muleta. Bon novillo le 3 à la noblesse encastée et franc dans ses trois rencontres avec le fer où il s'employa sans excès. Ces deux derniers permettaient bien mieux ; il furent peu et mal exploités.

Carlos Duran : salut - une oreille. Quelques passes liées sur le voyage. Oreille de plage !! Il est vrai qu'elle est très proche ... la plage !!
Juan Manuel Vazquez Romero : silence - silence. Avait oublié les papiers !!

  • Valdellan

Là où, dans les gradins, certains auto-proclamés "sabios" ès-toros ont vu de la caste, j'ai principalement vu genio et mansedumbre. Des novillos tardos, hésitants, placés au centre et se rapprochant à petits pas du cheval (aucun ne démarra à mi-distance mais toujours à proximité de la ligne intérieure après, parfois, au préalable, plusieurs replacements). Des novillos qui n'ont jamais poussé sous le fer et qui, pour deux d'entre eux, sortirent en solitaire de la rencontre avec le châtiment. Des novillos qui se défendent plus qu'ils n'attaquent et dont la grande mobilité a pu faire croire à de la caste. Ce lot était genuido. Et mansos furent les 3 (celui-ci avec un léger fond de caste) et 6.
Les dix neuf rencontres avec la cavalerie ne sont qu'une statistique attrape-couillon, car sur ce total, combien furent des piques de qualité où l'animal s'employa en brave, avec franchise et énergie ?
Le 1 qui resta debout après deux épées, un pinchazo, quatorze descabellos, trois avis et une dizaine de puntillazos (j'ai renoncé à compter) n'était pas un toro encasté comme voulurent le faire croire à la plaza entière (qui, bonne fille ou ignorante, adhéra à la proposition !!) les "sabios" dont la longueur de la mémoire semble proportionnelle à celle de leurs idées. Il suffisait simplement de se souvenir des premier et troisième tiers : trois picotazos sans s'employer, des charges courtes et défensives agrémentées de sentido sur la corne droite. Un novillo qui jamais ne méritait l'ovation accompagnant son arrastre. Curieuse et inquiétante aficion qui valorise la médiocrité !!
Caste et genio peuvent prêter à de longs et sans issue débats, en voici ma définition succincte. La caste est l'agressivité offensive génératrice de bravoure, le genio est l'agressivité défensive génératrice de mansedumbre. Et comme dans tout domaine, il y a des exceptions ou des cas atypiques : les mansos con casta de chez, par exemple, Dolores Aguirre ou Miura qui ne rentrent pas dans les "cases" et en sont d'autant plus intéressants à analyser.

Daniel Martin : silence avec trois avis - silence avec un avis.
Juan Manuel Jimenez : silence - silence avec un avis.
Sergio Blanco : une oreille (très généreuse) - silence avec un avis.
Deux mots pour résumer le terna : poco dominio. Martin et Jimenez toréaient leur deuxième novillada de la temporada. Ceci expliquant peut être cela.

Miguel de Burdeos

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