jeudi 31 décembre 2009

LES VOEUX

2009 s’en va……..

Bienvenue à 2010 !!!

Et avec elle, ses joies, ses déceptions, ses colères, ses surprises, ses découvertes, ses rencontres ……. à vivre tout au long de la future temporada.
Que les routes taurines vous soient agréables et vous offrent bonheur et émotion.

Très égoïstement, je me suis rêvé empresa et j’ai programmé « ma » féria 2010.

Une non piquée du Lartet pour David Galvan, Mario Alcalde, Emilio Huertas
Une novillada de Baltasar Iban pour Juan del Alamo, Thomas Joubert, Esau Fernandez
Une corrida d’Assunçao Coimbra pour Rafaelillo, Sergio Aguilar, Alberto Aguilar
Une corrida de Fuente Ymbro pour José Tomas, El Juli, Miguel Angel Perera

« Hoy, sabemos que lo importante es sonar… »
Dani MACACO

Meilleurs vœux pour 2010
Feliz ano nuevo

Miguel de Burdeos

lundi 28 décembre 2009

JT - 16.09.07

Denis Loré s’en allait. Joselito Adame arrivait.
Le guerrier nîmois et le chico d’Aguascalientes avaient pour compagnon de terna celui dont le retour, dans l’amphithéâtre romain, était attendu depuis des jours, des mois, des années…
Rarement faena fut aussi proche de la Vérité.
La Vérité ultime du toreo, celle où se mêlent courage, dominio, art, émotion.
Dans un sitio unique, le corps offert, la muleta planchada temple la course de l’animal.
Une œuvre simple, à la pureté diamantesque.
Plus belle qu’un soleil d’été s’endormant en faisant rougir l’Atlantique…
Plus belle qu’un sommet Pyrénéen drapé de son habit blanc virginal…
Plus belle qu’un regard bleu azur s’offrant à qui le croise …

Dostoïevski écrivait : « La beauté sauvera le monde ».
Jose Tomas Roman Martin sauvera-t-il la corrida ? Nul ne sait !!
Il aura contribué à ne pas la voir disparaître en Catalogne …
Là-bas, ici ou ailleurs, puissent certains membres du mundillo, donneurs de leçons et avares d’actions, s’en inspirer !!!!!!



Miguel de Burdeos

jeudi 24 décembre 2009

QUELQUES NOTES - DO A DO




Les lourds nuages noirs de cet automne naissant déversaient sur nos têtes, des litres d’eau que seuls les cèpes bénissaient. Le « ruedo » floiracais se transformait en une annexe de la salle des bains de boue de quelque cité thermale. Le parapluie que ma voisine m’avait invité à partager ne protégeait plus nos fesses inondées. C’est alors que l’orchestre « Pan y toros », dirigé par Bernard Thore, se mit à jouer le thème original du film « Le pont de la rivière Kwaï ». Les paroles racontent un soleil qui brille, brille, brille… Un soleil qui brille, brille, brille…
Et la pluie cessa !!.. Et les nuages disparurent !!.. Et le ciel devint bleu !!.. Et le soleil brilla !!..
De ce jour, je crois aux miracles musicaux de l’arène et aux émotions qu’il sont capables de faire naître.

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Le « Paseo de Céret », interprété par la Cobla Mil.Lenaria, musique originale et atypique, entre dans les tripes de ceux qui l’écoutent. Dans la placita, face à moi, coiffé de sa nébuleuse couronne, le Canigou impose sa puissante beauté, tels ces toros qui, enfermés dans les « chiqueros », attendent leur heure. Je sais qu’au cœur de l’hiver, en écoutant la Cobla, je fermerai les yeux, reverrai la montagne et …..espèrerai les toros !!

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Du haut des vielles pierres de l’amphithéâtre romain, « Los picones » et « Aqui la veleta », pasacalles de l’orchestre nîmois Chicuelo, accompagnent le toro « arrastré ».
En applaudissant sa caste et sa bravoure, j’imagine, là-bas, dans les « fincas » andalouses, dans les étendues d’Extrémadure, dans le Campo Charro de Salamanque, dans les terres humides de Camargue, ses frères de « camada » se préparant, eux-aussi, au combat de l’arène.

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Les solos cuivrés du « Coralito » de l’orchestre Montois et du « Cid de Salteras » de la pena Al Violin de Samadet résonnent tels des invitations aux voyages, vers les peuples taurins et leurs territoires. Pendant quelques notes, je suis parti vers la Maestranza sévillane, à la Monumental de Mexico ou dans la plaza Acho de Lima. Quand les sons deviennent des images ….

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Assis sur le béton dacquois, le soleil aoûtien chauffe nos esprits matinaux mal réveillés. La Mayoral de Villeneuve de Marsan vient souffler des « Brisas del Moncayo » rafraîchissantes. La montagne, posée entre Pampelune et Saragosse, ravive des souvenirs perdus et annonce des futurs à partager, en Aragon, en Navarre, en Castille et Leon, dans la Rioja.

Et au soir du dernier soir, avec la Nèhe et les Calientes locaux, los Chocarreros de St Paul, los Copleros monfortois, los Campesinos de Pouillon, lous Mayouns de Lit et Mixe, lous Pegaillouns de Parentis, los Gatchos de Peyrehorade, les Daltons de Labatut, la Txunga de Pontonx, on dira au revoir aux amis. En basque, « Agur Jaunak » …. !!!

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Certes, j’en conviens, la tauromachie, c’est surtout un toro intègre, un torero sincère devant (pourquoi pas !!) une aficion honnête. Bien sûr, à Madrid-Las Ventas, temple des temples, les faenas vivent et meurent sans musique.
Mais ailleurs, un jour, un toro, une naturelle et quelques notes, nous transporteront dans une émotion où la course de l’animal, le geste créatif de l’homme et le son enivrant de l’instrument fusionnerons en un instant unique, aussi sublime qu’éphémère.
Musica !!!! ….

Miguel de Burdeos

mardi 22 décembre 2009

DE LA CASTE A LA NOBLESSE

A la recherche du toro parfait, il nous semble important de définir les éléments indispensables à son élaboration. Trois qualités sont nécessairement indissociables pour « faire » un Grand toro : caste, bravoure et noblesse.
Imaginons un toro en forme de triangle pyramidal, la caste en serait sa base, ses fondations ; la bravoure sa partie intermédiaire, transitoire vers la noblesse, partie ultime et sommitale qui attirera la majorité des regards (on a toujours tendance à diriger notre œil vers le sommet d’un édifice et son apparente beauté ; injustement, car on oublie que dépourvu de bases solides, moins à la vue, le sommet se casse souvent la gueule !!!).

La « fiereza » (agressivité) matérialise la caste. Le toro encasté, animal offensif, porte fièrement son nom de toro de lidia. C’est un combattant. Il attaque généreusement ses opposants. Cette caste, agressivité offensive, va générer la bravoure.

La bravoure est l’indicateur relatif à la nature de la charge du toro. Le toro brave a une charge franche et énergique. Qu’est ce à dire ?
Une charge énergique caractérise un toro qui part de loin, au galop, pousse sous le fer (de la pique), en « mettant » les reins.
La charge franche est celle de l’animal qui répond au « cite » avec promptitude (en opposition au toro « tardo »), qui se fixe perpendiculairement au cheval (et non collé en parallèle), qui ne « cabèce » pas (il ne fait pas sonner les étriers). Et une fois accomplie son œuvre de toro brave, il n’abandonnera la rencontre avec le cavalier qu’après y avoir été sollicité par le « capote ». Jamais le toro brave ne quitte le tercio de pique de sa propre initiative !!!
La « ration » de fer importe moins que le comportement global avant, pendant et au sortir de la rencontre. La pique n’est que l’instrument révélateur du niveau de bravoure. Le nombre de « puyazos » a peu à voir avec l’évaluation légitime de la bravoure. Par exemple, deux piques réglementairement données permettront d’apprécier un animal alors que quatre ou cinq, insignifiantes car inopportunes, pourront être d’une inutilité désespérante !!!!
La « fuerza » (force, puissance) est une nécessité pour révéler le toro brave. En effet, c’est elle qui permettra sa mobilité à l’animal, l’autorisant alors à libérer toute sa bravoure dans des charges franches et énergiques. Celles-ci engendreront, le cas échéant, de la noblesse.

La noblesse est l’élément mettant en évidence la qualité de la charge du toro. La « fijeza » (fixité) traduit l’attitude de l’animal qui ne « quitte » pas le leurre. Il suit la course de la muleta, en « humiliant » (tête basse), sans « derroter » (donner de coups de tête). La charge est longue et répétée.
Cependant, la noblesse ne doit pas se développer au détriment des deux autres qualités. La noblesse exclusive du toro « soso » (fade) ou « tonto »(niais), amputé de caste et bravoure, n’est que poudre aux yeux, jetée à une aficion victime de l’air du temps présent et en demande de brillant, de paillettes ou de tape à l’œil (souvenez-vous, l’œil qui regarde vers le sommet de la pyramide !!! ….).

Caste, bravoure et noblesse (fiereza, fuerza, fijeza), réunies en proportion équitable, donneront vie à un animal ayant de la race. Un de ceux qui pourra prétendre à une vuelta méritée ou à un éventuel indulto. Toutefois, faudra-t-il pour cela croiser un torero qui sache et qui veuille, avant tout, mettre en valeur les qualités de l’animal plutôt que nous vendre sa marchandise, son toreo formaté et multi-récité. Mais ceci est une autre histoire ….


Miguel de Burdeos

mercredi 16 décembre 2009

TORO, CASTE Y GENIO

La caste est la traduction de l’agressivité offensive du toro. Elle génère la bravoure (on évoquera bientôt celle-ci). On peut confondre la caste avec la puissance brute ou la simple violence ou encore avec le genio.

La puissance est une qualité nécessaire de l’animal pour mettre en évidence sa bravoure (on a dit qu’on en parlerait plus tard !!!).
La violence du toro n’est souvent qu’un masque servant à dissimuler une mansedumbre latente.
Le genio est l’agressivité défensive qui révèle le toro manso, celui qui va leurrer bien des aficionados, croyant, à tort, voir de la caste. Nous reconnaîtrons au toro con genio la qualité de ses défauts, à savoir, une certaine agressivité que son opposant, le torero, pourra exploiter positivement si tant est qu’il sache adapter son toreo à ce type, si particulier, de comportement.

La caste, ce sont les All-blacks (pour une soirée en blanc !!), lors du dernier test-match de novembre, face à l’équipe de France de rugby. C’est cette agressivité canalisée, mise au service de l’offensive que l’on nommera, dans le contexte sportif, attaque.
A l’identique, le toro encasté est un animal qui attaque, qui va de l’avant quelque soit le terrain où il se situe.

Le genio, ce sont les Springboks, rugbymen sud-africains dont l’agressivité est mise au service d’une défense à l’efficacité reconnue. Le toro genuido est un toro défensif. Défenseur de son territoire, il n’attaquera que si on vient chez lui.

Pour continuer les comparaisons sportivo-taurines, et imager caste et genio en les appliquant au football, on retiendra, pour celles et ceux qui ont connu les années 70 et 80, que la caste s’apparente au jeu développé, en cette époque, par les footeux anglais ; le genio est la pratique qu’en faisait alors, leurs homologues italiens.

Parmi les lots vus cette temporada, les Escolar Gil d’Istres et les novillos de Meynadier sortis à Béziers étaient titulaires évidents de cette agressivité défensive ; de même quelques exemplaires des Fuente Ymbro de Mont de Marsan et des Victorino Martin de Beaucaire.

Au rayon de la caste, on a noté en vrac et de manière non exhaustive, des novillos d’Hubert Yonnet (Istres), Fuente Ymbro (St Sever), Baltasar Iban (Mont de Marsan/St Perdon et Arnedo), Adolfo Martin (Dax), Flor de Jara (Vic), un grand novillo de Jose Cruz à Arnedo, les erales du Lartet à Plaisance et de Joselito à Bougue, les toros de Garcigrande à la Pentecôte nîmoise, Minero de Torrealta à Logrono et surtout, Joyero du Conde de Mayalde, dernier toro aoûtien lidié à Dax (le meilleur toro vu en 2009 !! Pas eu la chance de voir le MLPDV arlésien donc pas de commentaires …).

Pour compléter ce tableau, il est nécessaire d’évoquer l’animal décasté, dépourvu de toute agressivité et dont le comportement est aux antipodes de ce qu’il est espéré du toro de lidia. Ni caste, ni genio !!! Les Valdefresnos de Bayonne, les Cuadris de Céret, les Zalduendos Montois, les Hoyos de la Gitana de Dax illustrèrent à merveille le toro descastado !!!

Concernant cette dernière ganaderia, elle envisagerait de changer de nom et s’appellerait à l’avenir Hoyo de la Dacquoise. Suivant cet exemple, Victoriano del Rio envisage de renommer son élevage Victoriano del … Adour !!!…..

Miguel de Burdeos

jeudi 10 décembre 2009

TORO, TRAPIO Y TAMANO

Une « mode » instaurée par quelques plazas représentatives fait qu’aujourd’hui est née une confusion entre les notions de « trapio » et « tamano ».
Madrid, Pampelune, Bilbao souhaitent voir dans leurs ruedos un toro lourd, long, haut avec des armures imposantes. Cet animal devient une référence, un mètre-étalon. Les qualités demandées à ce toro se rapportent à son gabarit, à sa taille. On parle là de tamano.

L’effet néfaste est de proposer désormais, des toros hors de leur type naturel, celui de leur encaste (ex. : des Victorinos bien au-delà des 600 kgs).
Le (vrai) toro de Muira a du tamano. Il est naturellement haut et long. Cela ne le dispense pas, le cas échéant, d’avoir aussi du trapio.
En effet, présence, prestance, allure sont les qualités fondamentales du toro con trapio. Le toro fier, à la tête haute dans une attitude de défiance, le toro qui attire les regards dès son entrée en piste et qui laisse imaginer qu’il peut se passer quelque chose.

Le sobrero dacquois du Conde de Mayalde avait du trapio. De même que les Assuncao Coimbra de Céret et quelques Banuelos vus à Saragosse.
Le tamano de certains Victorino Martin de Beaucaire ou des novillos cérétans de Sanchez-Fabres nous a paru d’un excès proche du ridicule, tant ce bétail était « détypé ».

Le trapio n’a nul besoin du tamano pour exister.
Pour imager ce propos, on dira que Monica Bellucci a du trapio et Roselyne Bachelot … du tamano.
Tous les choix sont respectables. Tous les goûts sont dans la nature…
Définitivement, je resterai un défenseur du trapio !!!


Miguel de Burdeos

Dicton espagnol : « Le trapio pour les toros, le poids pour les cochons »

mardi 8 décembre 2009

LA REGLE DES TROIS

Torista ou torerista ? L’appartenance à l’une ou l’autre de ces entités définira votre identité taurine. Aficionados a los toros pour les premiers, a los toreros pour les seconds. Cela reviendrait-il à admettre qu’il n’est d’autre voie possible ? On est torista ou torerista, ou l’on n’est pas !!! L’aficionado n’a-t-il donc d’autres choix que se rallier à l’un des deux groupes précités ?

L’arène nous semble réunir trois composantes distinctes.
L’aficionado averti, qui possède la connaissance, le savoir, tous deux acquis au cours de son expérience, riche de plusieurs temporadas mais aussi, de lectures, de visionnages (TV, DVD, films …), d’échanges (verbaux, écrits), d’écoutes (on n’écoute jamais assez ce qui se dit dans et hors la plaza !!).
L’aficionado candide qui, au printemps de son aficion, découvre un monde faisant naître chez lui de multiples interrogations, parfois naïves, souvent pertinentes, toujours opportunes.
Enfin, l’aficionado illusionniste qui croit qu’il sait et qui ainsi, fait croire aux autres qu’il sait, en dispensant, de préférence à très haute voix, des commentaires rarement nécessaires et très souvent erronés.

Indifféremment, dans ces trois groupes, nous rencontrons toristas et toreristas. Aussi, au-delà de cette partition binaire qui nous paraît profondément réductrice, nous mettrons en avant, pour affirmer notre propre vision de l’aficion, les trois valeurs suivantes : convictions, honnêteté, humilité.
Les convictions sont le fruit de la sensibilité de chacun. Toristas et toreristas sont évidemment légitimes. De même, toros et toreros sont indispensables. D’autant que leur association est le fondement géniteur du troisième et ultime élément de la tauromachie (1) : le toreo (2).
L’honnêteté est une affaire personnelle. Affirmer sciemment des contre-vérités ou ne pas vouloir reconnaître des évidences, nous éloigne de « l’honneur taurin ». Et pourtant, que de mensonges ou de mauvaise foi sont dispensées au nom de la défense d’idéaux incertains !!
L’humilité est une des richesses du pauvre. Elle ne coûte rien, sauf à grandir celui qui sait en user. L’humilité, c’est reconnaître ses erreurs et c’est savoir apprendre des autres y compris de ceux qui en savent moins, à condition … de les écouter !!!

Pour ma part, ne me considérant ni torista, ni torerista, si je devais formuler mathématiquement mon aficion, cela se traduirait par la règle des trois T : Toro + Torero + Toreo. Lui enlever un de ses éléments rendra l’édifice tauromachique bancal.
Aussi, tel un flamand rose Camarguais, terrien unijambiste en équilibre permanent, l’aficionado torista ou torerista exclusif peut-il vivre pleinement sa passion en validant un seul des trois T ? Peut-être !!
Me permettrais-je alors, de proposer aux toreristas définitifs, adeptes convaincus del arte et du beau geste, de consommer sans compter … du toreo de salon. Quant aux toristas perdidos, s’il n’est que le tercio de pique pour les émouvoir, puisse une overdose de tientas satisfaire à leur plaisir !!!!


Miguel de Burdeos

(1)Tauromachie : affrontement entre le toro et le torero dans le respect des règles de la lidia, du combat.

(2)Toreo : action de construire le combat pour le rendre émouvant.



mardi 1 décembre 2009

BILAN DE LA TEMPORADA 2009

La temporada 2009 est terminée. L’heure des bilans est arrivée. Aussi, nous décernerons, plusieurs prix dont les Tendidos d’or, d’argent et de bronze. Ces récompenses fictives sont le reflet des émotions les plus fortes (joie, déception, colère, surprise, tristesse …) vécues lors de la centaine de corridas et novilladas (piquées ou non), auxquelles il nous a été donné d’assister cette année, en el tendido.

· Prix du meilleur « Je suis un toro du sud-ouest et j’ai de la race »
Le Lartet – Plaisance

· Prix du meilleur « Je suis un toro du sud-est et j’ai de la race »

Hubert Yonnet – Istres

· Prix du meilleur « J’ai du pundonor et je le montre »
Miguel Cuartero – Saragosse – 1 ° novillada piquée, a lidié et mis à mort cinq novillos suite aux blessures de ses companeros de terna

· Prix du meilleur « J’ai inventé la suerte la plus ridicule et irrespectueuse du toro »
Diego Ventura – Arles (Pâques), qui dépose son sombrero sur le frontal de l’animal

· Prix du meilleur « Je suis passé à côté d’un grand toro »

Julien Lescarret – Dax – Sobrero du Conde de Mayalde

· Prix du meilleur « Je m’arrime con cojones »
Julien Lescarret – Béziers – 3° Toro de Miura

· Prix du meilleur « Je suis un artiste et je vous emmerde »
Julio Aparicio, pour ses « prestations » Nimoises et Montoises (J’ai raté Dax, quel dommage !!!!)

· Prix du meilleur « Je ne suis pas un artiste et je ne recule pas »
Rafael Rubio « Rafaelillo », à Arles (Pâques), Vic, Saragosse

· Prix du meilleur « Je défend les encastes oubliées »
Association des Aficionados de Parentis, pour la novillada-concours (J’en redemande !!)

· Prix du meilleur « Je sais jouer autre chose que Vino Griego ou Paquito Chocolatero »
Pena musicale Al Violin de Samadet, pour ses prestations à Mont de Marsan/St Perdon et à St Sever (Le pasodoble Al Cid de Salteras, j’en redemande aussi !!!)

· Prix du meilleur « Je vais leur montrer ce qu’est le toreo de verdad »
Ex-aequo : Juan del Alamo et Sergio Aguilar

· Prix du meilleur « J’ai découvert que j’avais de la race »
Les toros de Garcigrande – Nimes (Pentecôte)

· Prix du meilleur « J’ai vendu des moruchos au prix du toro de lidia »
Nicolas Valdefresno – Bayonne

· Prix du meilleur « Je ne savais pas quelle connerie faire avant les vacances »
Les écoliers-incendiaires de l’arène de St Perdon

· Prix du meilleur « Je fais pas ce que je dis »
La commission taurine de Dax qui « vend » sa féria sur la qualité de la présentation du bétail

· Prix du meilleur « Je sors le mouchoir bleu au 6° novillo, qui ne le méritait pas, parce que j’ai oublié de le sortir au 4°, qui lui le méritait »
Palco Vicois – Novillada de Flor de Jara


· TENDIDO DE BRONZE : PLAZA D'ARNEDO (On ferme !!)

Découverte par un après-midi, froid et pluvieux, de fin d’hiver, j’ai tout de suite, aimé la mythique placita d’Arnedo. Un coup de foudre !! Pour qu’elles raisons ? Je ne sais !!! Les sentiments sont parfois comme les toros, difficiles à comprendre, impossibles à maîtriser. Elle était belle, pleine de charme et différente.

2 octobre 2009 : dernière des novilladas du Zapato de Oro. Ce soir, fermeture définitive.
Quand l’harmonie municipale, dans une ultime vuelta, défilera au son du pasodoble « Zapato de Oro », l’aficion locale, d’un seul chœur, reprendra le refrain et, avec quelques autres, je verserai un larme de nostalgie, de celle qui coule quand on sait qu’on ne se reverra plus !!

Au final, on ira fouler le sable du ruedo et abandonner là, à jamais, des souvenirs qui, au jour de sa démolition programmée, se disperseront avec l’âme de la placita, emportés au loin, par les vents de la sierra…

· TENDIDO D’ARGENT : TOROS D’ASSUNCAO COIMBRA – CERET (Les toros de lidia existent)

Autant l’avouer, je n’aurais pas parié sur cette corrida. Les Cuadris du lendemain semblaient offrir plus de « garanties ». Tout faux !!! Du trapio et de la mobilité, de la caste et de la bravoure, l’ensemble offrant une embestide claire à qui détenait des papiers en cours de validité.

Des toros de lidia, de ceux qu’on croyait disparus sous les diktats de figuras décojonisées et d’une aficion à la culture taurine émasculée. Des toros loin du tauromachiquement correct, si souvent servi en offrande au peuple des grandes férias, demandeur d’une émotion artistiquement générée. Ce jour-là, notre émotion fut autre. Mélange de surprise et de joie incrédule, et surtout ….d’une irrésistible envie d’y goûter à nouveau !!

Dans le campo portugais, certains ont cru lire cette annonce : « Toros de lidia cherchent combattants généreux pour affrontement à la loyale ». Les toros d’Assuncao Coimbra ont besoin de toreros encastés. Nous aussi. Ojala un dia se encuentran.


· TENDIDO D’OR : LANERO (TORO DE GARCIGRANDE) ET JAVIER CONDE – NIMES (L’alchimie d’un indulto)

Un jour, un toro plein de race rencontre un torero inspiré, au toreo sincère.

Le premier offre sans compter, caste, bravoure, noblesse, alegria. Il transmet sa joie et son désir de combattre en brave, il est heureux. Heureux d’être en piste. Sans pour autant être imbécile. A-t-on jamais qualifié un toro d’heureux ? Manso, flojo, blando, décasté, morucho, soso, tonto et tant d’autres, oui !!! Heureux ? Un toro heureux ? J’entends au loin, le club des amargaos et rabat-joie réunis hurler de dépit : « Un toro heureux, n’importe quoi !!! » Ne vous déplaise, j’ai vu et j’affirme qu’un toro heureux, ca existe !!

Le second offre son duende, sa folie créatrice, son étonnant dominio. Plus souvent broncados qu’ovationnés, tel est le sort des toreros différents. Ceux à la personnalité unique, que l’on peut apprécier un jour et honnir le lendemain, mais qui rarement laisseront indifférent, à côté d’une majorité insipide qui toute une vie cherchera la sienne, de personnalité !!. Etre catalogué artiste-bailaor n’empêche pas de savoir lidier (le savoir est un acquis, le vouloir est un état) dans les règles et de toréer p’alante. Ca aussi, je l’ai vu.

Ceux qui étaient présents vous le confirmerons. Des absents regretterons, d’autres, dans un mépris masquant ignorance ou mauvaise foi, diront : « Garcigrande, Javier Conde, Nîmes, indulto, n’importe quoi !!!!! ».

Lanero est reparti vers son campo. Javier a pleuré. Et nous, nous étions heureux. Simplement.

Miguel de Burdeos

Nota : je ne suis ni membre du fan-club Javier Conde, ni de celui de Garcigrande (loin s’en faut !!), mais quand elles se présentent, évidentes et surprenantes, il est des vérités qui se doivent d’être rapportées. On me l’aurait décrit, je n’y aurait, peut-être, pas cru. J’y étais !!