lundi 28 février 2011

DU CAMPO CELESTE

Le village béarnais d'Arzacq et ses arènes du Soubestre étaient l'hôte d'un festival taurin, support d'un hommage au picador récemment disparu Luis Vallejo "El Pimpi".
Les six novillos d'Escolar Carrasco (encaste Domecq via Domingo Hernandez) furent d'un comportement tout à fait intéressant, en proposant dans leur noblesse piquante, dénuée de soseria, matière à construire des faenas de qualité. Deux d'entre eux, le 4 et surtout le 5 (primé d'une vuelta quelque peu généreuse), montrèrent également des dispositions appréciables lors du premier tiers.
Face à eux six toreros d'age et de style fort différents.
Le vétéran Frascuelo, filant vers sa soixante troisième année, a encore des intentions de toreo sincère mais les moyens physiques semblent faire défaut. 1 oreille.
Richard Milian, à la bonne humeur communicative jusque dans le ruedo, s'est arrimé comme aux plus beaux jours devant un adversaire plein de sentido sur sa corne droite. 2 oreilles.
El Fundi paraît être sur la pente ascendante pour redevenir le lidiador qu'il était avant sa grave blessure de l'année 2009. 2 oreilles et la queue (excessif pour le rabo, même s'il s'agissait d'un festival et que les récompenses furent généreuses !!)
Julien Miletto délivra les meilleures naturelles de la soirée dans un toreo affirmé avec envie. 2 oreilles.
Thomas Dufau récita une énième leçon, copié-collé des précédentes. 2 oreilles.
Mathieu Guillon, puesto et relâché face à la corne droite, fut très inspiré dans des derechazos d'inspiration baroque où il affirma personnalité et sentiment. 2 oreilles.
Une tarde des plus agréable. Là-haut, dans le campo céleste, le Pimpi a du apprécier.

Miguel de Burdeos

lundi 21 février 2011

TOROS DE FRANCE


Parce qu'il y a près de chez nous ce que l'on va chercher, sans garantie aucune, au plus loin.
Parce qu'il est des éleveurs français, défenseurs des encastes minoritaires, qui méritent d'être soutenus.
Parce que la competencia est source de qualité.
J'adhère au projet Toros de France et y participerai par ma présence sur les gradins.

Miguel de Burdeos

CHAUVINISME LOCAL


Au sortir du gymnase chauffé de Magescq, un double sentiment m'anime. Avoir vu le bon et le pire du mundillo. Le bon, ce fut l'envie, l'entrega, la qualité technique de quelques jeunes pousses en devenir. Ce fut également le comportement globalement intéressant du bétail d'El Freixo (de la noblesse pour tous, faibles 1 et 4, bronco le 3, encastés 2 et 5).
Le pire, le chauvinisme aveugle et malhonnête d'un public partisan et de décisionnaires (présidence, organisateur) complices à l'instant de récompenser le torero de la tierra.
Si je défends régulièrement les "produits" taurins locaux (estampillés sud-ouest ou tricolore), qu'ils soient à deux ou quatre pattes, il m'est toujours insupportable de voir l'attribution de récompenses imméritées.
Des quatre novilleros présents dans le ruedo rectangulaire, le Linxois Cédric Fructueux "Kike" était assurément le plus "vert" et en-dessous de ses compagnons de terna. Coupant une oreille après une faena manquant de profondeur, de personnalité et s'inspirant fortement des gestes et attitudes d'Enrique Ponce (cartucho de pescado, poncina), il se vit offrir le cinquième novillo (le meilleur du lot, primé d'une vuelta) auquel il coupa un nouvel appendice sans guère convaincre l'assistance, hormis les membres de sa pena-supportrice.
Mario Palacios, membre de l'école d'Arganda del Rey, délivra une faena en pointillés, faîte de séries droitières templées et de difficultés à trouver, sur la gauche, le sitio permettant un toreo de qualité. Il coupa une oreille après une entière placée et efficace.
Le mexicain, Antonio Lomelin, élève de la même école, fut très brillant à droite dans un toreo lié et templé, mais trop profilé sur sa gauche pour que ses muletazos, délivrés avec ligazon, soient appréciés avec valeur. Deux pinchazos, une entière placée et une vuelta.
Le lutin Fernando Rey, de la fondation Joselito de Guadalajara, a fait étalage de sa maturité technique, de la sincérité de son toreo et de sa planta torera dans une faena parfois hachée par quelques bousculades et rematée d'une épée pasada et verticale d'effet rapide. Récompensé d'une oreille, il semblait être le favori pour estoquer le cinquième animal. Malgré la désapprobation de la partie neutre du public, il en fut différemment.
En certains instants, ne conviendrait-il pas de se rappeler que bien mal à Kike ...... ? Vous connaissez la suite !!!

Miguel de Burdeos

lundi 14 février 2011

ST LOUBOUER ' OUVERTURE

C'est dans la coquette arène couverte de St Loubouer (Landes) qu'a débutée la saison taurine 2011. Une fiesta campera y réunissait trois toreros et les produits d'un élevage voisin. Tous avaient là une belle occasion de se mettre en évidence.
Les novillos et toros de la ganaderia Malabat, de Brocas les Forges (Landes) et d'origine Conde de la Corte (via le défunt élevage d'El Palmeral), eurent des comportements divers au premier tiers.
Très discret, le 1. S'employant de manière désordonnée et faisant sonner fortement les étriers, le 2. Prenant trois piques en allongeant la distance et en faisant également sonner les étriers, le 3 qui sortit seul de la troisième rencontre. Une mono pique appuyée pour le 4, à la poussée franche. Deux rencontres pour le 5, pousseur et sonneur (d'étriers). Deux piques légères et destructrices données dans l'épaule, pour le 6 qui s'en trouva fort diminué. Un dénominateur commun pour l'ensemble : une charge courte, excepté pour le 3, à la corne gauche fort intéressante. Les deux premiers furent légèrement querenciosos.
Chez les bipèdes, le nîmois Marc Serrano a montré sa volonté coutumière. Le novillero sévillan Mario Dieguez délivra à son premier (le 3) des séries gauchères agréables à l'œil mais, à mon goût, beaucoup trop "voyagistes" pour être réellement valorisées. Il montra plus de sincérité face à l'affaibli sixième, en proposant quelques naturelles de face de belle facture.
Je n'avais jamais vu toréer Raul Velasco. Il restera comme la bonne surprise de la matinée. Remplaçant Ricardo Torres, initialement prévu au cartel, il offrit face au cinquième toro, un toreo engagé et sincère rematé d'une estocade du même acabit. Seule, la longueur de sa faena pourra lui être reprochée.
Si la temporada peut se résumer à un grand festin gastronomique, le premier verre d'apéritif, avalé à St Loubouer, ne fut pas dénué de goût.

Miguel de Burdeos

lundi 7 février 2011

LA CASTE DE MARIA

Elle est apparue, vêtue d'une jupette blanche et d'un élégant haut de couleur rouge, telle ces dacquoises du 15 août, belles à en damner des régiments d'évêques pédophiles.
Il y avait de la caste dans le comportement de la belle Slave. Cette volonté de lutter tout au long du combat, bien que celui-ci semblât s'offrir à l'adversaire.
Caste et beauté. Comme ces toros de Pablo Romero, uniques et trop rares, que désormais l'histoire a rebaptisé Partido de Resina.
J'aime admirer Maria Sharapova et les toros de Pablo Romero.
Les jours où leur caste respective se met en évidence, l'émotion contemplative devient éblouissement.
La vision jouissive d'un plaisir égoïste. A des années-lumières de cette nausée générée, il y a quelques mois, par vingt trois mansos perdidos, pousse-citrouilles de leur état, réfugiés dans la querencia d'un autocar sud-africain.
Maria a perdu. Sur le court, sa beauté lui est de peu d'utilité. Sa combativité, elle, lui vaudra de futures victoires. Un peu comme ces toros de Pablo Romero ...

Miguel de Burdeos