lundi 30 novembre 2009

NUIT TAURINE

Un novillero con planta torera, ganas y temple, des novillos encastés qui demandent les papiers et, cerise confite sur cet appétissant gâteau, le son d’une musique allègre et originale.

David Galvan, les Coquillas de Mariano Cifuentes et la pena Al Violin nous ont aidé à tirer le rideau sur notre temporada 2009. Merci à eux !!

Désormais, telle l’obscurité polaire enveloppant, pour de longues semaines, les extrémités planétaires, la nuit taurine est tombée sur le sud-ouest.

Patience, le retour du soleil est annoncé, à la mi-février, du côté de Samadet…


Miguel de Burdeos

jeudi 26 novembre 2009

AUX SAINTES MARIES DE L'ARENE

Sur la plage, cavaliers et toreros se jouent des vaches et novillos.

Garrochas, capotes y muletas ; à cheval ou les pieds dans l’eau.

Le sable gris d’un ruedo à l’horizon maritime reflète des ombres chargées d’espoir, d’envie, de certitudes.

Quelques figuras déclinent une partition remplie des derniers souffles de la temporada.

Quelques apprentis, papillons de jour attirés par une hypothétique lumière, tentent de réciter une leçon parfois mal apprise.

J’ai regardé les vaguelettes sous le soleil de novembre. La muleta de Tomasito faisait naître des gerbes d’eau Méditerranéenne. J’ai définitivement compris que, quoique soit la nature ou la forme de l’arène, le bonheur est sur le sable.

Au loin, le clocher des trois Maries m’indique mon Sud. Les quatre Landais rappellent la tauromachie de « l’oustaou ».

A côté de moi, elle capture des images imprévues et fait renaître des émotions perdues.

Je la regarde et j’imagine une faena au temple infini.

J’avais oublié que je n’étais pas torero.

Miguel de Burdeos

mercredi 25 novembre 2009

MEME PAS RIRE


Parce qu’il était débordant de caste, de cette agressivité offensive qui fait les grands toros, qu’il voulait combattre en brave, sans reculer, il a pris trois piques et il a embisté avec grande alegria, sans retenue aucune, nous offrant le plaisir de sa noblesse encastée. On aurait souhaité l’apprécier plus longtemps. On l’a applaudi, lui, quittant le ruedo derrière l’arrastre, nous, debout et fier de lui rendre hommage.

Parce qu’il a servi, sur un plateau de sable doré, sa « toréabilité » au recorrido répété et qu’il a développé sa noblesse codiciosa, il a eu droit à une vuelta al ruedo. De celle qu’on donne dans ces plazas où l’aficion, à la mémoire courte et sélective, oublie vite le premier tercio, pour ne conserver dans ses neurones pré-formatés que les images ultimes d’une faena pseudo-émotionnelle. Je n’ai pas oublié le semblant de pique qu’on nomme picotazo quand on veut (quand on sait !!!!) différencier un grand toro d’un animal simplement intéressant.

C’était la tauromachie moderne, celle de demain et d’après-demain . C’était à Rion (des Landes). Ca ne m’a même pas fait rire ……

Miguel de Burdeos

mardi 24 novembre 2009

CAMINOS DE SEPTIEMBRE


Sur la route de Logrono, j’ai revu un toro d’avant Agur, un toro de fin de mauvaise féria. Un toro con trapio, con fiereza, con fuerza, con fijeza, de los que me gustan.

Il est des toros qui remportent la lidia, le combat, même si au final, ils sont vaincus. Joyero, un sardo du Conde de Mayalde, méritait mieux. Il s’est donné, il nous a donné, il ne lui a pas été rendu. J’ai aimé ce toro !!

En ces mêmes lieux des bords d’Adour, un autre toro aura droit, quelques semaines plus tard, à un mouchoir bleu, largement immérité. Une autre vision taurine. Une origine autrement plébiscitée. Au final, d’autres enjeux ?

Au pays de l’indulto généreux, sait-on reconnaître un grand toro ? Peut-être l’excellence, si rarement rencontrée, passe -t-elle parfois, sans qu’il y soit prêté attention ? J’aurais aimé, pour toi, Joyero, sortir mon mouchoir blanc. Por tus hermanos sera. Si Dios quiere….

Je n’aime pas ce mundillo de pseudo-érudits dont le plus grands des savoirs est de connaître le chemin des petits arrangements entre amis. Tels ces opportunistes de palco ou de callejon, critiques aigris d’un jour, complices dociles du lendemain !!!

Sur la route de Logrono, il y a une soucoupe volante qui n’a jamais décollée. Certains la trouve trop aseptisée, sans âme, sans charme, trop ceci, pas assez cela. J’aime la plaza d’Illumbe – Donostia-San Sebastian !!

Les fauteuils y sont confortables, les filas larges, la vue pas limitée par les cheveux de la guapa de devant. On n’y pose pas les fesses sur un béton sale et brûlant, les genoux du voisin de derrière n’y masse pas nos reins, la cellulite de la voisine d’à côté n’y caresse pas nos cuisses.

Celui qui paie est accueilli avec un minimum de respect. A Illumbe, el toro es de buenas hechuras, no es un buey con solo tamano y pitones. Et qu’il pleuve, vente ou neige, vamonos a los toros.

Sur la route de Logrono, j’ai traversé les ruelles d’un encierro qui mène à une plaza où je n’ai pas aimé ce que j’ai vu !!!

Penas y pitones. Cacophonie y falta de respeto. Je n’irai pas courir à Pamplona. Ni devant les toros, ni vers les tendidos, ni derrière les suédoises bronzées, ni auprès des navarrais avinés, ni vers les gascons égarés.

Tourner de dos à la piste et à ceux qui la foulent, en se jetant les uns aux autres tout ce qui peut ressembler à du liquide, ce n’est pas ma tauromachie !!

A Logrono, la soucoupe s’est posée dans la Ribera. La jumelle d’Illumbe a le charme de la famille. Les penas sont festives, con aficion y con respeto del ruedo.

Quand Miguel Angel Perrera cite de loin le Torealta à la noblesse encastée, quelques « indultos » s’echappent des tendidos. Mais les eaux du Rio Ebro sont plus froides que celles de la fontaine chaude et les présidences locales bien plus frileuses. Ou plus sérieuses …

Me gustan Logrono y La Rioja.

Hasta otrano.


Miguel de Burdeos