lundi 15 février 2010

SUR LA BANQUISE

La planète se réchauffe qu’ils disent !!! On veut bien y croire. Mais hier, posées sur le béton glacé des gradins samadétois, nos pieds et nos fesses se refroidirent !!

La présentation, en France, des produits d’Antonio Lopez Gibaja n’a pas déçu. Un lot homogène, une présentation de qualité, des novillos avec de la « tête », de ceux qui n’ont pas subi les « soins » capillaires de quelques barbiers mal intentionnés. Du bétail encasté qui s’exprime et s’emploie, à des degrés divers, aussi bien sous le fer (deux piques chacun) que devant l’étoffe, exception du sixième, diminué par une vuelta de campana.

L’alchimie des mères d’origine Nunez et des reproducteurs de Jandilla et du Marques de Domecq a été, pour ce lot, une réussite. A voir leur mobilité et leur alégria dans la glacière landaise, on imaginerait presque qu’il y avait dans leur ADN, quelques traces… d’ours polaire !!

Si les quadrupèdes furent à la hauteur, on n’en dira pas autant des bipèdes.

Patrick Oliver (vache Milka et or), triomphateur avec une oreille à chacun de ses opposants (généreuses et de pétitions minoritaires), a délivré, lors de sa seconde faena, les muletazos les plus profonds de la tarde. On retiendra de la première quelques séries fort joliment templées. Mais, à chaque fois, de multiples enganchones ont nui à la réalisation d’une œuvre complète et « aboutie ».

Le mexicain Angelino de Arriaga (lagon Polynésien et or) remettait l’habit de lumière après sa grave blessure de septembre dernier qui lui valu, suite a des complications post-opératoires, de craindre l’amputation de sa jambe. Vu à son avantage, l’an dernier, à Captieux et St Sever, il semble avoir perdu et le sitio et le temple, soit beaucoup pour un seul homme. Gageons qu’il saura rapidement les retrouver.

Miguel de Pablo (poudreuse des Pyrénées et argent) a montré qu’il était un piètre lidiador. A son crédit, quelques muletazos de rodillas, d’inspiration pueblerina, qui lui valurent l’oreille (fort généreusement accordée) de son premier opposant.

En quittant Samadet, on croise quelques oiseaux au plumage noir et blanc. Pies ou pingouins ??!!!…

Miguel de Burdeos

jeudi 11 février 2010

CORRIDA QU'ON COURT

L'annonce des élevages présents aux prochaines corridas-concours d'Arles (1) et Vic amène quelques réflexions.

On note, d’une part, que trois ganadérias sont présentes aux deux concours :

- La Quinta (encaste Santa Coloma par Buendia)

- Maria Luisa Dominguez Perez de Vargas (encaste Pedrajas)

- Dolores Aguirre (encaste Atanasio Fernandez).

Par ailleurs, deux toros ont des origines identiques ; en effet, Flor de Jara (Arles) et Rehuelga (Vic) sont d’encaste Santa Coloma par Buendia.

Il en ressort une très forte présence de l’encaste Santa Coloma via Buendia (4 toros sur 12, soit un tiers du bétail), offrant ainsi de fortes probabilités à l’un de ses représentants d’être déclaré vainqueur d’un, voire des deux concours et diminuant d’autant les possibilités d’apprécier d’autres encastes du campo.

La présence des encastes Veragua (Prieto de la Cal à Arles), Gameiro Civico (Samuel Flores à Arles), Guardiola (Fidel San Roman à Vic) et Nunez (Alcurrucen à Vic) semble, ne serait-ce qu’au nom de la diversité, justifiée, de même que l’absence, au profit de la nouveauté, de certains « grands noms » des corridas qu’on court, tels Miura, Victorino Martin, Palha.

Par delà les doublons ci-dessus évoqués, on peut regretter de ne voir lidiés plus souvent, en concours, certains encastes (et donc les élevages qui les représentent).

Par exemple (liste non exhaustive / choix très personnel) :

- Santa Coloma par Graciliano Pérez-Tabernero (Juan Luis Fraile)

- Santa Coloma par Coquilla (Coquilla de Sanchez-Arjona)

- Vega-Villar (Barcial, Monteviejo)

- Contreras (Conde de Mayalde)

- Saltillo (Moreno de Silva, Miguel Zaballos)

- Urcola (Galache, Moreno de la Cova)

- Baltasar Iban

- Murube

- Cuadri

- Domecq (Fuente Ymbro, El Ventorillo, El Tajo y La Reina) (2)
Otra vez sera.

La corrida-concours ne devrait-elle pas être le spectacle idoine pour apprécier, non seulement, des ganadérias méconnues et/ou peu lidiées, mais aussi, évaluer le réel niveau de caste d’élevages dits « commerciaux », pour lesquels le premier tercio est trop souvent, pour le moins, « négligé » ?

La prochaine féria du riz arlésienne proposera une concours d’élevages français.

Aussi, il ne semble pas inutile de rappeler la composante du campo national (liste non exhaustive / choix très personnel - bis) :

- Hubert Yonnet (encaste Pinto Barreiros)

- L’Astarac (encaste Guardiola)

- Tardieu (encaste Nunez)

- Scamandre (encaste Atanasio Fernandez par Lisardo Sanchez)

- Pagès-Mailhan (encaste Santa Coloma)

- François André (encaste Vega-Villar)

- La Cruz (encaste Santa Coloma par Buendia)

- Margé (encaste Cebada Gago)

- Jalabert (encaste Marques de Domecq)

- Meynadier (encaste Nunez)

- Gallon (encaste Domecq)

Il y a là matière à proposer de la diversité, donc des comportements du bétail différents selon chaque encaste. Ce n’est pas le moindre des attraits d’une corrida-concours…

Miguel de Burdeos


(1) Temporada 2010 : 2 corridas-concours en Arles (dont une un samedi après-midi). L’empresa sera-t-elle remerciée et récompensée de cet effort ? L’aficion a los toros se voit offrir deux occasions de se mobiliser en masse. Saura-t-elle les saisir ? A ver ….

(2) La présence, en concours, de certains représentants de l’encaste Domecq me semble, au risque de faire hurler quelques uns, évidente. Pour rappel, Fuente Ymbro a remporté le prix du meilleur toro à Saint Sébastien en 2007 et 2008 (il convient toutefois de rappeler que cette année-là, tout le bétail était d’origine Domecq), à Saragosse en 2007.

mardi 2 février 2010

DE L'OR A L'ARGENT

Adelaïda Rodriguez à Hagetmau, Pilar Poblacion à Parentis, Valdellan à Vic, Montealto à Arles, Antonio Palla à Samadet, Bucaré à Saint Sébastien, José Vasquez à Nîmes, Adelaïda Rodriguez à Vic, Scamandre à Saint Sever, Fernay à Fenouillet, Miguel Zaballos à Céret, Coquilla de Sanchez-Arjona à Mont de Marsan, Raso de Portillo à Parentis*, Escudero de Cortos à Dax, Baltasar Iban à Arnedo.

Non, ce n’est pas la liste de quelques fantasmes erotico-toristas inavoués.
Simplement certaines des plazas et ganaderias qu’a croisé, au cours des temporadas 2006 et 2007, un novillero qui aujourd’hui, faute du moindre contrat depuis son alternative aturine, en juin 2008, a décidé de tourner une page.
Aucune empresa ou organisateur ne lui ayant permis de revêtir l’habit doré des matadors de toros, il s’en va rejoindre les rangs des subalternes argentés.
Ainsi, n’aura-t-il pas le regret d’avoir laisser passer sa chance !!
Sa chance, un chance, une seule chance, personne ne la lui a offerte !!

Quand certains des « novilleritos » actuels (fils de …, protégé de …, « investissement » de …) se permettent de choisir leurs opposants, en prenant soin d’éviter ceux susceptibles d’offrir trop de « complications », Julien Dusseing « El Santo » a affronté la plupart des encastes du campo bravo (la liste ci-dessus, aucunement exhaustive, n’est qu’une partie de ce à quoi il m’a été permis d’assister). Injustice du mundillo !!
Nouveaux horizons. Suerte torero.

Miguel de Burdeos

* blessure au premier novillo