mercredi 25 mai 2011

PROPHETES EN LEUR PAYS


La plaza de Saragosse propose chaque mois de mai des novilladas d'encastes autres que la maison Domecq. Ouvrait le cycle 2011, un lot de Los Manos, ganaderia Aragonaise d'origine Santa Coloma dans sa version Buendia via Pablo Mayoral et Bucare.

Les novillos s'employèrent au premier tiers (13 rencontres au total, dont trois pour le 1 et une deuxième très symbolique pour le 6, se résumant à un picotazo) révélant franchise et fixité tout en déplaçant (à des degrés divers) le cavalier et sa monture.
Exceptée l'alimana sortie en 3, tous furent applaudi justement à l'arrastre, leur comportement au dernier tiers affirmant une noblesse piquante d'où fadeur et niaiserie étaient absentes. La vuelta accordée au 6 fut excessive quant au regard du premier tiers. 3 et 5 furent les plus complets. A noter, le trapio des 3, 4 et 5. Un lot de qualité, des novillos prophètes en leur pays.

Le Madrilène Juan Jose Varela me laisse dubitatif quant à son envie de devenir matador de toros. Au final, pocas cosas !!
L'Aragonais Imanol Sanchez est de la trempe de ces lutins guerriers qui tels les Robleno, Rafaelillo ou Alberto Aguilar ne seront jamais des artistes mais dont la sincérité du toreo mérite le respect. A son actif, un bon tercio de banderilles à son premier auquel il lia des derechazos de qualité et une faena pleine d'envie et d'arrimon face au second de ses novillos. A chacune des deux estocades, une épée très basse.
Le Sévillan d'Espartinas Javier Jimenez a connu les deux extrêmes de l'encaste Santa Coloma. Le premier était une de ces alimanas de gala au sentido "généreux". La noblesse suave et vibrante du second permit une faena de qualité, principalement gauchère, avec ligazon, temple, main basse mais en laissant parfois trop de distance entre lui et le novillo. Le public sous le charme obtint les deux oreilles fortement réclamées.

Une tarde très agréable, générée par la qualité du bétail dont on ne dira jamais assez qu'il est l'élément central de la tauromachie. Les novillos de Los Manos seront le 11 septembre prochain à Andorra, province de Teruel (Aragon).

Miguel de Burdeos

mardi 17 mai 2011

UN AUTRE MONDE


Le week-end débutera par une journée aux senteurs lusitaniennes. Des novillos d'Irmaos Dias, dont on ne connaît pas précisément l'origine. Annoncée Terra Portuguesa, elle serait Saltillo pour les uns, Pablo Romero pour d'autres.
Des toros de Couto de Fornilhos, encaste Tamaron, qui pourraient être la même bonne surprise que celle offerte par leurs cousins Coimbra, il y a deux ans.
De la tauromachie plus d'essai que d'art. Assurément différente et donc attirante.

Le dimanche sera placé sous le signe des cardenos et (on l'espère) de la caste. Les novillos de Moreno de Silva et les toros d'Escolar Gil, à l'origine commune Saltillo, sont parmi les plus attendus des aficionados a los toros. Leurs prestations des dernières temporadas parlent pour eux.

Point de toros "modernes" sous le Canigou. Le respect de la lidia. Les cojones de ceux qui foulent le ruedo.
D'autres toros. D'autres toreros. Une autre tauromachie. Une autre aficion. Un autre monde.
Céret, Catalogne française et taurine. 9 et 10 juillet 2011.

Miguel de Burdeos

mardi 3 mai 2011

L'ODEUR DU VINYLE

De la Camargue aux Eaux Chaudes du Mexique, en passant par les terres sévillanes, en une semaine, l'épidémie "d'indultite" s'est abattue sur les contrées taurines. Doit-on s'inquiéter ou se réjouir ? Ne commentant que ce que je vois, assis dans le tendido, je m'abstiendrai d'observations sur la légitimité ou le ridicule de ces trois récentes grâces.
Le monde, les sociétés, l'aficion évoluent. C'est un fait acquis. Doit-on pour autant tout valider aveuglément ?

Le toreo moderne, le toro artiste et sa toréabilité, je les laisse aux chasseurs d'oreilles, de queues, d'indultos, de superficialité.
Je kiffe le toreo sincère et dominateur, le toro dégueulant sa caste, le toro limpio qui a gardé ses deux diamants.
Je n'aime ni les MP3, ni la musique téléchargée. Je sniffe avec délectation l'odeur d'un vieux disque vinyle qui va craquer sous la pointe du diamant.
Et merde à la modernité !! En tauromachie et ailleurs !!

Soyez rassurés braves gens, adeptes des mouchoirs blancs ou colorés de bleu ou d'orange, être un vieux con, ce n'est pas contagieux. Cependant, ne traînez pas trop du côté de Céret, Orthez ou Parentis. Il y aura là-bas des malades incurables, atteints de virus dont on ne connaît pas les effets secondaires ...

Miguel de Burdeos