mardi 30 août 2011

ET DE TROIS

Pour la troisième année consécutive, la novillada de St Perdon prenait place au Plumacon. Et, pour la troisième année consécutive, le bétail de Baltasar Iban a été d'une remarquable qualité. L'ensemble du lot fut de belle présentation (quatre novillos approchant les quatre ans, nés en octobre 07). Des cornus qui cumulèrent caste, bravoure et noblesse sans fadeur.
Si tous s'employèrent sous le fer, on regrettera que seuls les 4 et 6 le firent à deux reprises. Pour les autres, monopique très appuyée.
Tous mirent le tête avec alegria dans l'étoffe. Peut-être, avec moins de transmission les 3 et 6 qui, à leur décharge, furent très vite "étouffés" par le toreo de proximité proposé, par Fernando Adrian. A l'actif de ce dernier, du bon toreo de capote par farol de rodilla (je ne raffole pas de cette suerte, là, elle fut très bien réalisée) et véronique.
Mathieu Guillon hérita de la meilleure "doublette" dont il ne sut tirer profit, additionnant les enganchones sans jamais trouver le sitio adéquat.
Serio Flores délivra une faena de qualité à son premier. Dominio, ligazon, temple et une épée placée, aprèst un premier pinchazo. Il fut plus accroché lors de son second ouvrage.

Le 4, un novillo complet, fut primé d'une vuelta al ruedo. Le mayoral accompagna Flores et Adrian dans la sortie a hombros finale.
Baltasar Iban est, depuis quelques temporadas, une ganaderia qui sort des lots de grande qualité. St Perdon : 2009, 2010, 2011. Arnedo : 2008, 2009, 2010. Alès : 2010. Aignan : 2011.
La devise rose et verte est gage de toros à la race affirmée. A confirmer, le 2 octobre prochain, à Arnedo.

A noter : aucun descabello et des épées placées (exceptée l'entière basse de Guillon au 1) et efficaces.

Mathieu Guillon : 1 oreille (très généreuse) - 1 oreille (ridicule !! Le président -dans le "civil", concierge des arènes de Bayonne- aurait confondu le mouchoir blanc avec le bleu que demandait le public pour obtenir la vuelta du novillo. Oreille très protestée, Guillon n'entamera pas, avec raison et intelligence, la vuelta très stupidement accordée).
Sergio Flores : 2 oreilles - 1 oreille.
Fernando Adrian : 1 oreille - 1 oreille.

Miguel de Burdeos

lundi 29 août 2011

L'ASTARAC NE DECOIT PAS


Il y avait foule devant les arènes de Mimizan-Plage. Des plagistes sur le chemin de l'océan, des anti-corridas énervés, des gendarmes pour les calmer et des aficionados venus, entre autres, pour défendre leur passion et soutenir le Club Taurin local et une municipalité courageuse qui, dans l'adversité et les attaques, n'ont pas renoncé, là où d'autres ont, parfois, rendu les armes.

Garnie aux trois quart, la plaza accueillait l'ultime étape de l'opération Toros de France, destinée à valoriser les ganaderos affiliés à l'Association de Eleveurs Français de Toros de Combat. Les toros du fer de l'Astarac ont été la bonne surprise de cette tarde.
Excepté le 1, très court de charge à droite et sans options à gauche, tous donnèrent du jeu, avec plus ou moins de transmission devant la muleta, et s'employèrent avec une bravoure plus ou moins prononcée lors du premier tiers.
Mention pour le 5 qui partit par trois fois vers le cheval, en poussant fort et franc aux deux premières rencontres. Un bon toro. L'éleveur, Jean-Louis Darré, fut invité à saluer en piste à l'issue de la course.

Après la blessure de Julien Miletto, durant sa première faena, le festejo se transforma en un mano a mano entre Julien Lescarret (vuelta-silence après l'estocade du toro qui blessa Miletto- 1 oreille) et Joselito Adame (silence-salut-1 oreille). Les deux diestros sont restés, dans l'ensemble, en dessous de leurs opposants. Les Pedrajas du Gers n'avaient rien d'impossible. Peut-être ont-ils quelque peu payé leur réputation ?

Le prix de la ganaderia 2011 sera attribué aux Frères Jalabert pour le lot lidié, en juin dernier, à Aire sur Adour. Ainsi, le ganadero Jalabert verra ses toros programmés à la prochaine feria pascale d'Arles qu'organisera l'empresa Jalabert. Avec au cartel, le torero Jalabert ?

Miguel de Burdeos

jeudi 25 août 2011

TOROS EN MIMIZAN


Quoi qu'en disent les anti-corridas et quelques taurinos, pourquoi les toros ne devraient-ils pas fouler le ruedo de Mimizan ?
Le nord des Landes n'est ni l'Alsace, ni la Bretagne et des erales y furent combattus en 2009.
Floirac avait, en son temps, montré l'exemple. Rieumes a bataillé pour garder sa feria. Mimizan devra lutter. Avec ou sans le mundillo ?

Miguel de Burdeos

LES FUTURS OUBLIES

Bien sûr, il y avait Rion ou Bilbao, les plages attirantes, la canicule effrayante, la reprise du boulot le lendemain et tant d'autres motifs d'excuses pour ne pas être parmi les quelques rares (un quart d'arène) qui firent le déplacement vers la placita du Cap de Gascogne.
Tant pis pour les absents. Ils auront raté une novillada où le bétail fut de qualité.

Les novillos du fer de Montealto étaient sortis, avec brillance, à Tyrosse en 2005, à Aire et Arles en 2006. Le lot de St Sever 2011 fut dans son ensemble (le 3 était du fer de Sotillo Guttierez et d'un comportement inférieur à celui de ses congénères) plein de race, encasté, brave et noble.
Les cornus étaient bien faits et bien présentés (quelques pointes s'abîmèrent au fil de la lidia). Les 2, 4 et 6 d'un trapio à faire pâlir les arènes de première catégorie voisines !!
Braves sous le fer, avec des vraies rencontres, poussées franches et énergiques.
Nobles sans fadeur, ils offraient leurs trophées à qui pouvaient les gagner.
Légèrement querenciosos, en fin de faena, les 5 et 6.
Le 2, complet et aux belles formes, n'aurait pas volé la vuelta al ruedo qu'ailleurs, d'autres ont obtenu sans avoir démontré autant de qualités.

Aux bilans de fin de temporada et de remise des récompenses, le mundillo des "espécialistes"-absents n'aura certainement pas un mot pour ce lot de novillos. Dommage !!
Il figurera sur mon podium.

Miguel de Burdeos

mardi 23 août 2011

LES BONS ECOLIERS


A moitié pleine ou à moitié vide, selon le degré d'optimisme de chacun, telle était la plaza d'Illumbe pour accueillir les toros cardenos d'Escolar Gil. Ça causait français autour de la soucoupe volante de Donostia. Mais pour combien de temps encore, irons-nous voir courir les toros à Saint Sebastien ? La nouvelle majorité municipale du parti Bildu, peu favorable aux corridas, détient la réponse. "Catalanisation" du Pays Basque ? A ver.

Excepté le 1, décasté et très vite à l'arrêt, les Albaseradas furent de qualité. Présentation sérieuse et homogène. Bravoure sous le fer, avec mention pour les 3 et 6. Tous, moins le 1, à la noblesse encastée, sans fadeur ni niaiserie. Le très bon 3 sera primé d'une vuelta posthume. Le 6 s'employa avec énergie lors d'une première pique, longue et fortement appuyée, où il laissa les forces qui lui firent quelque peu défaut, au troisième tiers. Des toros comme on aimerait en voir à toutes les tardes.

J.J. Padilla (silence-salut) est moins à son aise lorsqu'il s'agit de toréer et comme" l'aficion" aoûtienne dacquoise n'avait pas fait le déplacement sur les bords de la Concha ...
A sa décharge un premier toro arrêté, à son "actif" des banderilles passées et autres approximations.

Luis Bolivar (vuelta avec pétition minoritaire-silence) développa son sempiternel et ennuyeux toreo, rematé par deux épées basses d'effet rapide. A son crédit, une série de derechazos al natural lors de sa première faena.

David Mora (vuelta- 1 oreille) réalisa une première faena brillante, toute en ligazon et temple, conclue d'une media pasada et de trois descabellos qui firent s'envoler les trophées.
Plus accroché fut le second ouvrage, avec des séries sincères et parfois templées. Le toro tomba après une entière caïda. Une oreille pour le Madrilène, en récompense d'une double prestation remarquée et appréciée.

Miguel de Burdeos

jeudi 18 août 2011

CLOWNS ET TOREROS


Déçu par une feria qui s'acheva aussi mal qu'elle avait commencé, un foulard rouge s'est suicidé par pendaison, sous une des arches du Vieux Pont enjambant l'Adour. Triste fin !!
Retour sur Dax 2011.
  • Muy malo
- Les lots d'El Pilar et La Quinta. Décastés, blandos, sosos, sans race et de présentation très modeste.
- La plupart des lidias "offertes" aux toros de Dolores Aguirre. Peu ou pas de mise en suerte. Des piques à la "je m'en foutisme".
- Une (grande) partie du public dacquois qui valorise les clowns que sont J.J. Padilla et El Roque.
- Quelques détails qui ont leur importance et qui font la qualité d'une plaza :
- Une inversion sur les sorteos entre les propriétaires d'El Pilar (Moises Fraile) et d'Ana
Romero (Fomento Ganadero SAT)
- L'eral, sorti en sobrero, lors de la NSP de Victoriano del Rio, non annoncé comme étant du fer
de Banuelos (il portait toutefois les couleurs de son origine)
- L'eral sorti en 3 lors de cette même NSP, non annoncé comme étant du fer de Toros de
Cortes (2ème fer de VDR)
- Le poids du toro de La Quinta sorti en 6, annoncé à 457 kg, soit en deçà des limites
réglementaires pour une plaza de 1° catégorie française (460 kg). Ce toro, très anovillado,
n'aurait jamais du sortir en piste (et il fut renvoyé dans les corrales sous les protestations du
public).
  • Malo
- La noblesse con soseria y tonteria des Ana Romero, très, très discrets au premier tiers. Des toros qui servent !! Un nouvel encaste : le Santa Con-conloma!!
- L'aficion dacquoise qui reproche à Lescarret son manque de technique face aux Victorinos (il hérita d'un lot genuido y con sentido) et s'éprend d'El Roque dont la technique est, pour le moins, très limitée.
- Le buzz créé par le journaliste "référence" du quotidien régional en faveur d'El Roque qui, s'il est plein d'envie et de courage (soit le minimum que l'on est en droit de demander à un novillero débutant), n'en est pas moins l'auteur de postures et d'attitudes inélégantes, à la limite du vulgaire. Ainsi, le toreo de plage a conquis une arène de plagistes !!
  • Bien
- La présentation et le trapio de la novillada d'ElRisco. Toutefois moins brillante dans son comportement.
- Le novillero Rafael Cerro, pour sa seconde faena, construite avec esthétisme, dominio et rematée d'une belle estocade.
- L'eral de Toros de Cortes, sorti en 3 et justement primé d'une vuelta pour sa noblesse encastée.
- Rafaelillo et Alberto Aguilar quand ils n'hésitent pas à partir à la guerre devant des Dolores Aguirre mansos, genuidos, querenciosos, con sentido mais cependant intéressants.
  • Muy bien
- La présentation de la corrida de Dolores Aguirre. Dans le type de l'encaste. Bien armée. Des toros qui tiennent sur leurs quatre pattes. Ça existe !!
- Les faenas de Sergio Aguilar (1° toro) et Diego Urdiales (à son second). Des toreros trop peu vus qui sont parmi les rares à savoir et vouloir (!!) toréer avec sincérité, dominio et temple. Ca existe aussi !!

mercredi 10 août 2011

TROMPERIES

Le dénominateur commun aux trois novilladas de Parentis fut le sérieux dans la présentation du bétail. Du trapio, de la tête et de belles hechuras. Quant au comportement des cornus, il fut diversement interprété.

  • Murteira Grave

Les novillos s'emploient plus ou moins lors du premier tiers, avec mention pour les 3 et 4 qui renversent la cavalerie à la première rencontre. Blandos et de peu de transmission les 1, 2 et 6. Très vite éteint le 4 qui avait tout donné sous le fer. Noble le 5 qui sert sans complication. Intéressant le 3, présent au cheval et allègre dans ses charges, il permettait le triomphe.

Miguel Cuartero : silence - silence. Peu en vu. A sa décharge, il toréait sa première novillada de la temporada.
Emilio Huertas : vuelta - vuelta avec un avis. Quelques détails de qualité face à son second dans une faena peu dominatrice.
Javier Jimenez : silence avec deux avis - salut avec un avis. Profilé et voyagiste devant le 3 qui offrait ses récompenses et qui fut estoqué dans la difficulté. Quelques derechazos de qualité devant le 6. Carence de toreo al natural (une série à chaque novillo !!).

  • Francisco Madrazo

Noble et faible le 1. Genuido et arrêté le 4. Intéressant le 2, aux charges franches devant le cheval et la muleta. Bon novillo le 3 à la noblesse encastée et franc dans ses trois rencontres avec le fer où il s'employa sans excès. Ces deux derniers permettaient bien mieux ; il furent peu et mal exploités.

Carlos Duran : salut - une oreille. Quelques passes liées sur le voyage. Oreille de plage !! Il est vrai qu'elle est très proche ... la plage !!
Juan Manuel Vazquez Romero : silence - silence. Avait oublié les papiers !!

  • Valdellan

Là où, dans les gradins, certains auto-proclamés "sabios" ès-toros ont vu de la caste, j'ai principalement vu genio et mansedumbre. Des novillos tardos, hésitants, placés au centre et se rapprochant à petits pas du cheval (aucun ne démarra à mi-distance mais toujours à proximité de la ligne intérieure après, parfois, au préalable, plusieurs replacements). Des novillos qui n'ont jamais poussé sous le fer et qui, pour deux d'entre eux, sortirent en solitaire de la rencontre avec le châtiment. Des novillos qui se défendent plus qu'ils n'attaquent et dont la grande mobilité a pu faire croire à de la caste. Ce lot était genuido. Et mansos furent les 3 (celui-ci avec un léger fond de caste) et 6.
Les dix neuf rencontres avec la cavalerie ne sont qu'une statistique attrape-couillon, car sur ce total, combien furent des piques de qualité où l'animal s'employa en brave, avec franchise et énergie ?
Le 1 qui resta debout après deux épées, un pinchazo, quatorze descabellos, trois avis et une dizaine de puntillazos (j'ai renoncé à compter) n'était pas un toro encasté comme voulurent le faire croire à la plaza entière (qui, bonne fille ou ignorante, adhéra à la proposition !!) les "sabios" dont la longueur de la mémoire semble proportionnelle à celle de leurs idées. Il suffisait simplement de se souvenir des premier et troisième tiers : trois picotazos sans s'employer, des charges courtes et défensives agrémentées de sentido sur la corne droite. Un novillo qui jamais ne méritait l'ovation accompagnant son arrastre. Curieuse et inquiétante aficion qui valorise la médiocrité !!
Caste et genio peuvent prêter à de longs et sans issue débats, en voici ma définition succincte. La caste est l'agressivité offensive génératrice de bravoure, le genio est l'agressivité défensive génératrice de mansedumbre. Et comme dans tout domaine, il y a des exceptions ou des cas atypiques : les mansos con casta de chez, par exemple, Dolores Aguirre ou Miura qui ne rentrent pas dans les "cases" et en sont d'autant plus intéressants à analyser.

Daniel Martin : silence avec trois avis - silence avec un avis.
Juan Manuel Jimenez : silence - silence avec un avis.
Sergio Blanco : une oreille (très généreuse) - silence avec un avis.
Deux mots pour résumer le terna : poco dominio. Martin et Jimenez toréaient leur deuxième novillada de la temporada. Ceci expliquant peut être cela.

Miguel de Burdeos