vendredi 30 décembre 2011

ESPOIR D'AFICION


Avec des toros encastés, braves et nobles.
Avec des toreros sincères et inspirés.
Avec des organisateurs imaginatifs.
Avec des présidences rigoureuses.
L'année taurine qui s'annonce pourrait être un bon cru.
C'est ce que je nous souhaite.

Bonne année 2012.

Miguel de Burdeos

Photo : le toro d'Arnedo

jeudi 22 décembre 2011

LETTRE AU PERE NOEL

Cher Père Noël,

Plus de quarante années ont passé sans que je ne t'écrive. On m'avait dit que tu n'existais pas. Des médisants, sans aucun doute!!
Ou des mauvais rêveurs ...
Moi, j'ai rêvé à quelques beaux cadeaux. Je te passe ma commande :
- 6 toros d'Escolar Gil pour Sergio Aguilar, Diego Urdiales, David Mora.
- 6 toros de Baltasar Iban pour Morante de la Puebla, J.M. Manzanares, Daniel Luque.
- 6 toros de Cuadri pour Fernando Robleno, Ivan Fandino, Javier Castano.
- 6 toros de Fuente Ymbro pour Jose Tomas, M.A. Perera, Alejandro Talavante.
- 6 toros de Dolores Aguirre pour Rafaelillo, Alberto Aguilar, Manuel Escribano.
- 6 novillos de Los Manos pour Sergio Flores, Alberto Lopez Simon, Conchi Rios.

Et pour voir tout cela, une arène sur la place des Quinconces, à Bordeaux !!

Joyeux Noël et plein de rêves à tous.

Miguel de Burdeos

vendredi 25 novembre 2011

BILAN TEMPORADA 2011 (3)

Corridas

Le meilleur des corridas vues cette année à Aignan, Vic-Fezensac, Aire/Adour, La Brède, Eauze, Céret, Mont de Marsan, Orthez, Azpeitia, Bayonne, Villeneuve de Marsan, Dax (août), Saint Sébastien, Mimizan, Nîmes (septembre), Corella, Saragosse (octobre).

Meilleurs lots de toros
  • Baltasar Iban à Aignan
  • Fuente Ymbro à Nîmes
  • Escolar Gil à Saint Sébastien

Meilleurs toros
  • Calmoso I d'Escolar Gil, sorti en 3 à St Sébastien
  • Toro de Jalabert, sorti en 5 à Aire/Adour
  • Maquinista de Cuadri, sorti en 2 à Saragosse

Meilleurs toreros
  • Sergio Aguilar
  • David Mora
  • Javier Castano

Coups de coeur
  • Placido "Tito" Sandoval Diez, piquero de J. Castano, à Saragosse
  • 1° Corrida à Mimizan

Miguel de Burdeos

mardi 22 novembre 2011

BILAN TEMPORADA 2011 (2)

Novilladas

Le meilleur des novilladas vues cette année à Samadet, Garlin (avril), Mugron, Saragosse (mai), Captieux, St Sever, Céret, Mont de Marsan, Orthez, Hagetmau, Parentis, Dax, St Perdon, Bayonne, Nîmes (septembre), Arnedo.


Meilleurs lots de novillos
  • Baltasar Iban à Arnedo
  • Los Manos à Saragosse
  • Montealto à St Sever
  • Baltasar Iban à St Perdon


Meilleurs novillos
  • Santanero II de Baltasar Iban, sorti en 6 à Arnedo
  • Novillo de Montealto, sorti en 2 à St Sever
  • Santanero de Baltasar Iban, sorti en 4 à St Perdon
  • Dudito de Valdefresno, sorti en 1 à Arnedo


Meilleurs novilleros
  • Sergio Flores
  • Alberto Lopez Simon


Coups de coeur
  • Novillos de Francisco Madrazo à Parentis
  • Conchi Rios à Arnedo


Miguel de Burdeos

vendredi 18 novembre 2011

BILAN TEMPORADA 2011 (1)

Novilladas sans picadors

Le meilleur des novilladas non piquées vues cette année à Magescq, Vic-Fezensac, Garlin, Aignan, Mugron, La Brède, Castelnau Rivière-Basse, Eauze, Hagetmau, Bayonne, Riscle, Dax, Roquefort, Le Houga, St Sever.

Meilleurs lots d'erales
  • Le Lartet à Riscle
  • Le Lartet à Aignan

Meilleurs erales
  • Le Lartet sorti en 1 à Riscle
  • Toros de Cortes sorti en 3 à Dax (finale)
  • Le Lartet sorti en 4 à Aignan

Meilleurs novilleros sans picadors
  • David Martin Escudero
  • Brandon Campos

Coups de coeur
  • NSP concours de Castelnau Rivière-Basse
  • David Gonzalez à Riscle
Miguel de Burdeos

lundi 14 novembre 2011

VIVA BALTASAR

En cette journée ensoleillée de St Martin, la pena Jeune Aficion de St Sever proposait une originale et intéressante Fête des Encastes. Ainsi, la traditionnelle novillada non piquée voyait s'affronter six erales d'origine distincte.

Un Pablo Mayoral (encaste Veragua, lignée minoritaire chez ce fer, à dominante Santa Coloma), jabonero claro de belle présentation. Sa faiblesse ne lui permit pas d'exprimer ses intentions que l'on devinait combatives.

Un Castillejo de Huebra (encaste Murube), manso, querencioso et à la charge allègre qui sera exploitée au mieux par un Borja Jimenez sachant imposer sa muleta, mais dans un toreo, à mon goût, trop voyagiste.

Un Cruz Madruga (encaste Martinez), bizco, doublement astillé, faible et à la charge réduite.

Un Urcola (encaste Urcola), léger avec un fond de caste intéressant sur la corne gauche. La droite restera une énigme car n'ayant pas été exploitée par un Juan Cortes très superficiel.

Un Astarac (encaste Pedrajas), court de charge et à court de caste.

Un Baltasar Iban (encaste Contreras-Domecq, par Los Guateles), léger et de belles hechuras. Noblesse encastée, charge vibrante et galopante pour un eral de grande qualité qui surclassera un Tiago Santos passé à côté du triomphe qu'offrait le Baltasar.

Juan Cortes : silence avec un avis - silence avec un avis.
Borja Jimenez : 1 oreille - salut.
Tiago Santos : silence - vuelta avec un avis.

Miguel de Burdeos

vendredi 4 novembre 2011

ARTICLE 6

L'article 6 des statuts du défunt Club Tauromachique Bordelais disait ceci : "Aucun membre du Club, ni de son Conseil n'aura le droit d'exiger, ni de solliciter des faveurs spéciales des organisateurs des courses de taureaux quels qu'ils soient, afin de conserver l'entière indépendance du Club ".

Combien de penas ou clubs taurins contemporains ont rédigé et appliquent des statuts identiques ?
Les callejons encombrés d'individus inutiles au bon déroulement de la course m'incite à penser que le nombre est très réduit !!

Miguel de Burdeos

mercredi 26 octobre 2011

UN BOL D'AIRE

Les cinq premiers étaient marqués du fer d'Hubert, le sixième portait la marque de Françoise. Les six pensionnaires de la Bélugue n'usurpaient pas leur qualité de toro de lidia entrevue sur les affiches de promotion. De la tête, de belles hechuras et du trapio pour les Yonnet d'Aire sur Adour.
Avec moins de faiblesse, les 1 et 4 auraient pu pleinement exprimer leur noblesse. Intéressants furent les 2 et 3, nobles avec un fond de caste non négligeable. Du genio et des derrotes pour le 5. Encasté, mal exploité et supérieur à son opposant bipède, le 6.
Tous partirent à, au moins, deux reprises vers le cheval (trois rencontres pour les 4 et 5, tous deux tardos), sans s'employer sous le fer.

Javier Castano (vuelta - vuelta) a hérité d'une faible doublette. Il lidia avec la volonté de mettre en valeur les cornus. Mérite lui en soit rendu.
Manuel Escribano (salut avec 1 avis - vuelta) a montré, dans sa première faena, qu'il avait une bonne main gauche et qu'il n'hésitait pas à s'en servir. Enfin, quelqu'un qui ose toréer al natural !!
Il ose également, dans des terrains ultra réduits, des poses de banderilles al quiebro por dentro, qui changent des sempiternels et inesthétiques (à mon goût) violin en tout genre.
Medhi Savalli (silence avec 1 avis - silence avec 1 avis) devrait s'interroger sur son avenir dans ce métier. Avec des muletazos enganchés, des pasitos atras, des placements approximatifs, il est resté très en deçà des possibilités de ses deux toros.
Dommage !! Pour lui. Pour l'éleveur. Pour l'aficion.

Déroutante et contradictoire aficion qui réclame des toros et qui ne se déplace pas quand ils sont présents (une demi-arène). Les vrais toros font moins recette que les fausses vedettes !!

Miguel de Burdeos

lundi 24 octobre 2011

PLAZA EDEN PARK

Un Rougerie encasté.
La bravoure de Mas.
La noblesse de Trinh-Duc.
Un Dusautoir débordant de race.
Les qualités des toros se retrouvent chez les rugbymen.

Le genio de MacCaw.
Les défauts aussi ...!!!

Miguel de Burdeos

lundi 17 octobre 2011

SOL DEL PILAR


Le soleil se lève sur le campo d'Aragon. Mercredi 12 octobre, dia del Pilar, jour des offrandes. La Virgen del Pilar attend son floral manteau. Six millions de fleurs, 400 000 personnes dans les rues de Saragosse. Des Aragonais(es) en costume traditionnel, des touristes en pèlerinage, des aficionados égarés. Belle journée pour entretenir mon agoraphobie !!

Trois quart d'arène pour El Cid, M.A. Perera, Daniel Luque et les toros (?) de Parlade. Dix cornus sont entrés en piste : sept Parlade (les six programmés, plus le 1 bis), un San Mateo (2 bis), un San Pelayo (2 ter), 1 Las Ramblas (5 bis). Dénominateur commun : faiblesse et decastamiento. Les Parlade avaient de la tête et .... c'est tout !! Laids et mal foutus qu'ils étaient. Le chroniqueur du Heraldo de Aragon écrira qu'ils avaient, je cite, :"des culs de poulets" !! Les deux "Saints" du Nino de la Capea, très anovillados, étaient des sobreros typés toros de Dax ou Mont de Marsan version 2011!! Daniel Luque obtiendra l'oreille de son second en s'arrimant, tel un novillero, pour arracher quelques muletazos, dans un toreo de qualité, au final encimista. Une épée placée et engagée conclura l'ouvrage de l'andalou.

Jeudi 13 octobre. Les Nunez d'Alcurrucen ont composé un lot de présentation homogène et correcte avec un fond initial de mansendumbre qui révèlera, sous le fer, pour les 2, 3 et 5, une bravoure génératrice de noblesse encastée.
Curro Diaz est passé par Saragosse !! Sans envie, sans éclat, tels ces pseudo-artistes pour qui s'arrimer face à du bétail difficile est banni du vocabulaire. Juan Bautista est resté très en dessous des 2 et 5. Leandro Marcos a montré quelques sincères dispositions face à ses deux opposants.

Vendredi 14 octobre. 12h00, apartado. Sont mis en chiquero, quatre jaboneros, deux negros et deux castanos marqués du fer de Prieto de la Cal. 16h30, le dépliant-sorteo du jour annonce cinq Prieto (dont deux jaboneros), un Alcurrucen (le 4) et deux sobreros de Lozano Hnos. Où sont passés les deux jaboneros du matin ? Cosas de toros !!
Des toros décastés, mansos, mal présentés (excepté le 6) et, pour certains (2 et 4), fort mal lidiés. Le toro du fer d'Alcurrucen, qui ira, en manso, à cinq reprises vers les chevaux et montrera, au troisième tiers, un fond de caste sera le seul intéressant de la tarde.
Fernando Robleno fera face avec honnêteté. Alberto Aguilar sera brouillon et en partie desconfiado. Carlos Gallego, aragonais qui toréait sa deuxième corrida de la temporada, sera volontaire et soutenu par son public.

Samedi 15 octobre. Après la bonne prestation de l'an passé, le lot de Cuadri était très attendu. Si la présentation fut de qualité, le comportement laisse un sentiment mitigé. Trois toros (2, 3 et 4) furent d'intérêt, avec mention au très brave 2 qui poussa franc et fort lors de ses deux rencontres avec le cheval et montra sa caste, sur sa corne gauche. Les 3 et 4 manquèrent de force pour être de vrais braves. Les trois piques (en fait des picotazos) que pris le 4 (bien lidié par J. Castano), après des départs à mi-distance et sans s'employer, ne font pas, selon moi, un toro complètement brave. La franchise de la charge était là, manquait l'énergie. Preuve en est, qu'il s'affaissa après le troisième contact et qu'il alla a menos tout au long de la faena. Les trois autres bichos alternèrent entre genio, soseria et decastamiento.
Javier Castano fut, comme de coutume, un bon lidiador. Pour l'aragonais Luis Antonio Gaspar "Paulita", c'était la première sortie en habit de lumière de l'année. Bien qu'il fût appliqué, le manque d'oficio se fit sentir. Ivan Garcia fut sérieux et sincère dans ses prestations. Pour les trois toreros, des difficultés avec les aciers.
Concluons avec ce qui restera le meilleur moment de la tarde, la grande paire posée par David Adalid (cuadrilla de J. Castano) face au 4. Un geste salué par la plaza entière qui se leva pour rendre hommage au banderillero.

Miguel de Burdeos

mardi 11 octobre 2011

TOROS EN LE HOUGA

Un air rafraîchissant souffle sur la placita rectangulaire. Loin des ferias estivales. Celles qui se prennent très au sérieux sans totalement s'assumer ou celles qui ont perdu leur sérieux !!
Au Houga, petite commune gersoise, on n'y va pas pour se montrer et moins encore pour être vu. Cela élimine bon nombre d'opportunistes. J'aime cet endroit. Il respire l'honnêteté des gens sincères.

Les erales navarrais d'Angel Santafe Marton ont rendu la tarde agréable. La noblesse encastée des bons 2 et 5 (celui-ci primé d'une vuelta) a débordé un Kike limité, peu dominateur et qui ne saura exploiter ses deux opposants. Silence et vuelta avec légère pétition au 5.
Face au lot le plus court de charge (le premier était diminué par un arrière train défaillant), le madrilène Victor Alvarez montrera son envie et ses qualités de banderillero. Silence et une oreille coupée au 4.
Clementito fait preuve d'une verdeur certaine. Peu puesto, rarement dominateur, souvent désarmé, il sera, lui aussi, en dessous de ses novillos. Silence et une oreille (très généreuse) obtenue face au 6.
Au final, le seul triomphateur du jour, qui sortira a hombros, sera le ganadero de Villafranca.

Miguel de Burdeos

mercredi 5 octobre 2011

JOUR D'INDULTO


Ce matin, avant le début de l'encierro quotidien, je suis monté sur les hauteurs de la ville. L'église San Damian y San Cosme y abrite les saints patrons que chaque année, quelques voisins navarrais tentent amicalement d'enlever, eux qui s'en proclament légitimes propriétaires. Histoires de religion.
Plus haut, sur son promontoire, dominant la vallée du rio Cidacos, s'effrite le vieux château en ruine, édifié là, sur une ancienne frontière entre la Chrétienté et le monde Musulman. Histoires de religion.
Ces anciens édifices ont une force tranquille qui inspire le respect.

La veille, dans les corrales, les six novillos de Baltasar Iban inspiraient également le respect. Tel un pack de rugbymen, confiants avant la mêlée, ils s'étaient regroupés. Unis, calmes, sereins, sûrs de leur force, prêts pour un combat qu'ils ne connaissaient pas. Dans leur regard, on lisait : " Si tu me laisses tranquille, tout ira bien. Si tu m'emmerdes, tant pis pour toi." Fallait pas les emmerder !!

Sorti en sixième position, marqué du n° 36, né en octobre 2007, de pelage noir, Santanero II avait du trapio, de belles formes, des armures imposantes. Applaudi à son entrée en piste, il fut brave devant le fer. Monopiqué*, dans un puyazo fortement appuyé et de longue durée, qui en valait bien trois de ceux que l'on voit habituellement, il poussa avec franchise la cavalerie, sur près d'un quart d'arène.
Ses charges nobles, longues, allègres, répétées, franches, encastées ont fait chavirer la Arnedo Arena. Un premier mouchoir blanc, puis un second et enfin des dizaines. Fernando Adrian pose son épée et enchaîne les muletazos. D'autres mouchoirs blancs. De plus en plus. Et un mouchoir orange qui tombe du palco présidentiel. Putain, c'est beau et émouvant un mouchoir orange quand il est mérité.

Des larmes coulent sur quelques joues, des sourires jusqu'aux oreilles sur tous les visages. Merci Cristina Moratiel, ganadera. Merci au Club Taurino Arnedano. Merci Fernando Adrian, novillero. Merci à Santanero II, novillo de race.
Sur le chemin du retour, la nuit était remplie d'étoiles. Certaines étaient filantes. De celles qui autorisent les vœux ...
C'était jour d'indulto à Arnedo - La Rioja.

Miguel de Burdeos

* Arnedo est une arène de deuxième catégorie où le règlement autorise une seule pique. Une seconde (ne serait-ce qu'un picotazo cité à distance) aurait été appréciée. Toutefois, le novillo, fixé au cheval, s'est grandement employé lors de l'unique rencontre. Sa bravoure était une évidence.

lundi 3 octobre 2011

ZAPATO DE ORO 2011


Le soleil d'un été indien qu'on appelle, là-bas, été de St Michel, réchauffe les vieilles montagnes et donne tout son éclat à leur majestueuse couleur ocre. Pins, vignes, oliviers et amandiers viennent parsemer d'un vert soutenu les terrasses cultivées des coteaux. Ocre et vert, les deux teintes dominantes aux alentours d'Arnedo. Ocre et vert, comme les murs de la Arnedo Arena.

Arnedo (La Rioja), Feria du Zapato de Oro 2011.

27/09, novillos de La Quinta.
Lot de belle présentation, dans le type de l'encaste (plus sérieux et plus homogène que certaines corridas lidiées en terres landaises !!). Monopique pour tous. Noblesse encastée pour les 1, 2 (un bon novillo) et 6 (un ton en-dessous), mal ou peu exploités par leurs opposants bipèdes.
Mathieu Guillon : transparent, comme absent. Le corps est dans le ruedo, la tête semble ailleurs. Inquiétant.
Damian Castano : se satisfait du minimum face au 2 qu'il citera de loin, mettant en valeur la belle charge de l'animal. Une oreille généreuse.
Rafael Cerro : loin du niveau de sa prestation dacquoise. N' a pas trouvé le sitio devant l'intéressant 6 qui permettait une faena de qualité.

28/09, novillos de Valdefresno.
Belle présentation. Lot sérieux avec plus ou moins de recorrido. Supérieur le 1, brave et rempli de noblesse encastée (bon novillo). Intéressants les 5 et 6. Monopique pour tous (forte pour le 1).
Conchi Rios : une grande faena devant le premier novillo très encasté . Muleta dominatrice. Du temple avec du dominio. Toreo sincère, profond et engagé. Deux oreilles. La seconde un peu généreuse car il n'y eu qu'une - très bonne- série gauchère.
A revoir. Elle se place pour remporter le zapato de oro.
Victor Barrio : leader de l'escalafon ? Toreo superficiel et voyagiste.
David Galvan : blessé lors de sa première faena. Semblait desconfiado.

30/09, novillos de Pedraza de Yeltes.
Nouveau triomphe de la noblesse niaise. Des novilllos qui servent au troisième tiers avec souvent un manque de fond (excepté pour le 5). Monopique discrète pour tous (plus présents les 4 et 6). Vuelta très généreuse et non légitime pour le 5. Il dura au troisième tiers, avec sa noblesse sans surprise.
Sergio Flores : quelques gestes isolés laissant entrevoir le temple du mexicain.
Alberto Lopez Simon : une personnalité qui passe bien auprès du public local (vainqueur des zapatos de plata y de oro en 2010). Faena inspirée face au 5. Pas toujours centré. Des séries entamées au large, en rapprochant, au plus près, à chaque muletazo, le novillo. Du temple et du ligazon. De l'aguante. De la profondeur. Un air de Talavante. Un toreo assuré qui demanderait plus de sincérité pour être totalement abouti. Deux oreilles. Le tenant du titre devient un sérieux candidat pour une deuxième chaussure d'or.
Luis Gerpe : de la verdeur. Six novilladas à son compteur. En difficulté face au genio du 6.

01/10, novillos de Prieto de la Cal.
Six estampes de novillos. Les photographes se régalent. Cinq jaboneros et un berrendo en melocoton. Cinq décastés et un (le 2), manso avec un léger fond de caste. Peu ou pas de recorrido. La tarde de l'ennui. Pour de "divertir" les penas lanceront une ola, après l'estocade du 5.
Six silences. Alberto Duran, Emilio Huertas, Javier Jimenez ont essayé, avec peu de réussite, de tirer quelques séries en arrachant, un à un, les muletazos. Les deux derniers furent les plus centrés. Jimenez étant, sur sa gauche, un adepte du "profilage" à outrance.

02/10, novillos de Baltasar Iban.
Six novillos de très belle présentation. Quatre (1, 3, 5 et 6), nés en octobre 2007, à quelques jours d'être des toros. Présents face au cheval. 2, 5 et 6 monopiqués ; double ration pour les autres. Le 6 s'emploie fort, avec franchise, dans un très long puyazo. Tous, sauf le 2, genuido, développant cette noblesse encastée qui fait les grands toros, quand elle est comprise et exploitée par les bipèdes. En des mains plus expertes, les 4 et 5 étaient des novillos de vuelta. Le 6 est reparti vivant vers son campo madrilène. Un indulto émouvant et mérité pour un excellent novillo. Un très grand lot. Vuelta finale a hombros du mayoral.
Sergio Blasco et Angel Puerta sont passés à côté de deux triomphes (face aux 4 et 5). Le premier n'a jamais compris qu'il fallait donner de la distance au bicho et l'a étouffé dans un inapproprié toreo de proximité. Le second a mis en valeur les qualités de charge du novillo, mais, est resté très en dessous de son opposant cornu.
Fernando Adrian fut très centré, mais souvent enganché devant le bon 3 qu'il tua d'une épée trasera et de deux descabellos (vuelta avec forte pétition d'oreille justement refusée par la présidente). L'ouvrage qu'il proposa face à Santanero II (le 6) fut d'un remarquable niveau technique et esthétique. Séries citées de loin, liées avec temple, sur les deux bords, en étant centré et dominateur. Au final, un rabo symbolique, bien que la présidente n'ait sorti que deux mouchoirs blancs (sauf à ce que ma vision défaille) et le trophée du Zapato de Oro pour le novillero.

Dans les rues d'Arnedo, à la nuit tombante et en attendant les premières notes du "Pobre de mi", régnait le doux plaisir des tardes d'alegria.

Miguel de Burdeos

lundi 26 septembre 2011

VENDANGES DE NIMES

Dans la cuve des vendanges nîmoises 2011, des cépages de qualité et de la vulgaire piquette, pour un résultat final mi-figue .... mi-raisin.

- Un bon Miura (le 6), primé d'une vuelta quelque peu généreuse. Placé a l'opposé du terrain du cheval (très bonne lidia de Javier Castano), il part à trois reprise vers la cavalerie, au galop et avec alegria, mais il s'emploie très peu. Présent au troisième tiers en humiliant avec modération.
- Novillos de Las Dos Hermanas (Laugier) : très discrets sous le fer, niais devant les étoffes.
- Toros de Zalduendo : soseria y decastamiento.
- Toros de Victoriano del Rio : decastamiento y soseria.
- Un toro intéressant de Jandilla (le 6), primé d'une vuelta injustifiée. Renverse la cavalerie et fait preuve d'une collaboratrice noblesse, mise en valeur par un Thomas Dufau inspiré et appliqué.
- Un bon lot de Fuente Ymbro. Desigual pour ce qui est de las hechuras. De la tête pour tous (sauf erreur ou mauvaise vision de ma part, aucune corne astillée pour une ganaderia qui "funde" !!). Brave dans l'ensemble. Noblesse encastée pour les 1, 5 et 6. Genuidos, les 2, 3 et 4. Une tarde sans ennui.

- Javier Castano : lidiador, auteur d'une seconde faena sérieuse, mais carencée en toreo al natural (une seule série) pour mériter les deux oreilles généreusement accordées.
- Les naturelles de face d'Angel de la Rosa. Torero à revoir.
- Quatre oreilles pour le toreo circulaire du Juli. " J'fais des ronds, des p'tits ronds, toujours des p'tits ronds. Des ronds à l'endroit, des ronds à l'envers". Et ron et ron, petit public couillon !!
- Un Juan Bautista bon banderillero : trois paires au balcon dont un quiebro por dentro et un violin.
- Un Jose Tomas qui ne va pas dans les improbables terrains qui firent sa réputation et dont le toreo manqua de profondeur. A retenir, deux belles séries de derechazos de face, la première pieds joints, la seconde a compas abierto.
- Thomas Dufau : auteur d'un grand coup d'épée, rematant une faena intéressante qui aurait été brillante avec plus de sincérité dans le placement.
- Alberto Aguilar : guerrier, volontaire et brouillon.
- David Mora : sitio, temple, ligazon, classique, profondeur (parfois), centré (pas toujours).

Miguel de Burdeos

jeudi 1 septembre 2011

FETE DES ENCASTES


Très intéressante et innovante idée que celle de la Pena Jeune Aficion de St Sever.
11 novillos, originaires d'autant d' encastes distincts, seront tientés ou combattus le 11 novembre prochain, dans les arènes du Cap de Gascogne.
L'occasion de voir, entre autres, un Pedrajas de l'Astarac, un Contreras de Baltasar Iban, un Murube de Castillejo de Huebra, un Urcola du fer homonyme, un Conde de la Corte de Malabat, un Coquilla de Mariano Cifuentes, un Buendia (avec quelques traces de Martinez et Vazquez) de Pablo Mayoral, un Manuel Arranz (Graciliano Perez Tabernero + Martinez) d'El Gustal de Campocerrado.
La journée s'annonce belle. Puisse la météo être de la partie ...

Miguel de Burdeos

mardi 30 août 2011

ET DE TROIS

Pour la troisième année consécutive, la novillada de St Perdon prenait place au Plumacon. Et, pour la troisième année consécutive, le bétail de Baltasar Iban a été d'une remarquable qualité. L'ensemble du lot fut de belle présentation (quatre novillos approchant les quatre ans, nés en octobre 07). Des cornus qui cumulèrent caste, bravoure et noblesse sans fadeur.
Si tous s'employèrent sous le fer, on regrettera que seuls les 4 et 6 le firent à deux reprises. Pour les autres, monopique très appuyée.
Tous mirent le tête avec alegria dans l'étoffe. Peut-être, avec moins de transmission les 3 et 6 qui, à leur décharge, furent très vite "étouffés" par le toreo de proximité proposé, par Fernando Adrian. A l'actif de ce dernier, du bon toreo de capote par farol de rodilla (je ne raffole pas de cette suerte, là, elle fut très bien réalisée) et véronique.
Mathieu Guillon hérita de la meilleure "doublette" dont il ne sut tirer profit, additionnant les enganchones sans jamais trouver le sitio adéquat.
Serio Flores délivra une faena de qualité à son premier. Dominio, ligazon, temple et une épée placée, aprèst un premier pinchazo. Il fut plus accroché lors de son second ouvrage.

Le 4, un novillo complet, fut primé d'une vuelta al ruedo. Le mayoral accompagna Flores et Adrian dans la sortie a hombros finale.
Baltasar Iban est, depuis quelques temporadas, une ganaderia qui sort des lots de grande qualité. St Perdon : 2009, 2010, 2011. Arnedo : 2008, 2009, 2010. Alès : 2010. Aignan : 2011.
La devise rose et verte est gage de toros à la race affirmée. A confirmer, le 2 octobre prochain, à Arnedo.

A noter : aucun descabello et des épées placées (exceptée l'entière basse de Guillon au 1) et efficaces.

Mathieu Guillon : 1 oreille (très généreuse) - 1 oreille (ridicule !! Le président -dans le "civil", concierge des arènes de Bayonne- aurait confondu le mouchoir blanc avec le bleu que demandait le public pour obtenir la vuelta du novillo. Oreille très protestée, Guillon n'entamera pas, avec raison et intelligence, la vuelta très stupidement accordée).
Sergio Flores : 2 oreilles - 1 oreille.
Fernando Adrian : 1 oreille - 1 oreille.

Miguel de Burdeos

lundi 29 août 2011

L'ASTARAC NE DECOIT PAS


Il y avait foule devant les arènes de Mimizan-Plage. Des plagistes sur le chemin de l'océan, des anti-corridas énervés, des gendarmes pour les calmer et des aficionados venus, entre autres, pour défendre leur passion et soutenir le Club Taurin local et une municipalité courageuse qui, dans l'adversité et les attaques, n'ont pas renoncé, là où d'autres ont, parfois, rendu les armes.

Garnie aux trois quart, la plaza accueillait l'ultime étape de l'opération Toros de France, destinée à valoriser les ganaderos affiliés à l'Association de Eleveurs Français de Toros de Combat. Les toros du fer de l'Astarac ont été la bonne surprise de cette tarde.
Excepté le 1, très court de charge à droite et sans options à gauche, tous donnèrent du jeu, avec plus ou moins de transmission devant la muleta, et s'employèrent avec une bravoure plus ou moins prononcée lors du premier tiers.
Mention pour le 5 qui partit par trois fois vers le cheval, en poussant fort et franc aux deux premières rencontres. Un bon toro. L'éleveur, Jean-Louis Darré, fut invité à saluer en piste à l'issue de la course.

Après la blessure de Julien Miletto, durant sa première faena, le festejo se transforma en un mano a mano entre Julien Lescarret (vuelta-silence après l'estocade du toro qui blessa Miletto- 1 oreille) et Joselito Adame (silence-salut-1 oreille). Les deux diestros sont restés, dans l'ensemble, en dessous de leurs opposants. Les Pedrajas du Gers n'avaient rien d'impossible. Peut-être ont-ils quelque peu payé leur réputation ?

Le prix de la ganaderia 2011 sera attribué aux Frères Jalabert pour le lot lidié, en juin dernier, à Aire sur Adour. Ainsi, le ganadero Jalabert verra ses toros programmés à la prochaine feria pascale d'Arles qu'organisera l'empresa Jalabert. Avec au cartel, le torero Jalabert ?

Miguel de Burdeos

jeudi 25 août 2011

TOROS EN MIMIZAN


Quoi qu'en disent les anti-corridas et quelques taurinos, pourquoi les toros ne devraient-ils pas fouler le ruedo de Mimizan ?
Le nord des Landes n'est ni l'Alsace, ni la Bretagne et des erales y furent combattus en 2009.
Floirac avait, en son temps, montré l'exemple. Rieumes a bataillé pour garder sa feria. Mimizan devra lutter. Avec ou sans le mundillo ?

Miguel de Burdeos

LES FUTURS OUBLIES

Bien sûr, il y avait Rion ou Bilbao, les plages attirantes, la canicule effrayante, la reprise du boulot le lendemain et tant d'autres motifs d'excuses pour ne pas être parmi les quelques rares (un quart d'arène) qui firent le déplacement vers la placita du Cap de Gascogne.
Tant pis pour les absents. Ils auront raté une novillada où le bétail fut de qualité.

Les novillos du fer de Montealto étaient sortis, avec brillance, à Tyrosse en 2005, à Aire et Arles en 2006. Le lot de St Sever 2011 fut dans son ensemble (le 3 était du fer de Sotillo Guttierez et d'un comportement inférieur à celui de ses congénères) plein de race, encasté, brave et noble.
Les cornus étaient bien faits et bien présentés (quelques pointes s'abîmèrent au fil de la lidia). Les 2, 4 et 6 d'un trapio à faire pâlir les arènes de première catégorie voisines !!
Braves sous le fer, avec des vraies rencontres, poussées franches et énergiques.
Nobles sans fadeur, ils offraient leurs trophées à qui pouvaient les gagner.
Légèrement querenciosos, en fin de faena, les 5 et 6.
Le 2, complet et aux belles formes, n'aurait pas volé la vuelta al ruedo qu'ailleurs, d'autres ont obtenu sans avoir démontré autant de qualités.

Aux bilans de fin de temporada et de remise des récompenses, le mundillo des "espécialistes"-absents n'aura certainement pas un mot pour ce lot de novillos. Dommage !!
Il figurera sur mon podium.

Miguel de Burdeos

mardi 23 août 2011

LES BONS ECOLIERS


A moitié pleine ou à moitié vide, selon le degré d'optimisme de chacun, telle était la plaza d'Illumbe pour accueillir les toros cardenos d'Escolar Gil. Ça causait français autour de la soucoupe volante de Donostia. Mais pour combien de temps encore, irons-nous voir courir les toros à Saint Sebastien ? La nouvelle majorité municipale du parti Bildu, peu favorable aux corridas, détient la réponse. "Catalanisation" du Pays Basque ? A ver.

Excepté le 1, décasté et très vite à l'arrêt, les Albaseradas furent de qualité. Présentation sérieuse et homogène. Bravoure sous le fer, avec mention pour les 3 et 6. Tous, moins le 1, à la noblesse encastée, sans fadeur ni niaiserie. Le très bon 3 sera primé d'une vuelta posthume. Le 6 s'employa avec énergie lors d'une première pique, longue et fortement appuyée, où il laissa les forces qui lui firent quelque peu défaut, au troisième tiers. Des toros comme on aimerait en voir à toutes les tardes.

J.J. Padilla (silence-salut) est moins à son aise lorsqu'il s'agit de toréer et comme" l'aficion" aoûtienne dacquoise n'avait pas fait le déplacement sur les bords de la Concha ...
A sa décharge un premier toro arrêté, à son "actif" des banderilles passées et autres approximations.

Luis Bolivar (vuelta avec pétition minoritaire-silence) développa son sempiternel et ennuyeux toreo, rematé par deux épées basses d'effet rapide. A son crédit, une série de derechazos al natural lors de sa première faena.

David Mora (vuelta- 1 oreille) réalisa une première faena brillante, toute en ligazon et temple, conclue d'une media pasada et de trois descabellos qui firent s'envoler les trophées.
Plus accroché fut le second ouvrage, avec des séries sincères et parfois templées. Le toro tomba après une entière caïda. Une oreille pour le Madrilène, en récompense d'une double prestation remarquée et appréciée.

Miguel de Burdeos

jeudi 18 août 2011

CLOWNS ET TOREROS


Déçu par une feria qui s'acheva aussi mal qu'elle avait commencé, un foulard rouge s'est suicidé par pendaison, sous une des arches du Vieux Pont enjambant l'Adour. Triste fin !!
Retour sur Dax 2011.
  • Muy malo
- Les lots d'El Pilar et La Quinta. Décastés, blandos, sosos, sans race et de présentation très modeste.
- La plupart des lidias "offertes" aux toros de Dolores Aguirre. Peu ou pas de mise en suerte. Des piques à la "je m'en foutisme".
- Une (grande) partie du public dacquois qui valorise les clowns que sont J.J. Padilla et El Roque.
- Quelques détails qui ont leur importance et qui font la qualité d'une plaza :
- Une inversion sur les sorteos entre les propriétaires d'El Pilar (Moises Fraile) et d'Ana
Romero (Fomento Ganadero SAT)
- L'eral, sorti en sobrero, lors de la NSP de Victoriano del Rio, non annoncé comme étant du fer
de Banuelos (il portait toutefois les couleurs de son origine)
- L'eral sorti en 3 lors de cette même NSP, non annoncé comme étant du fer de Toros de
Cortes (2ème fer de VDR)
- Le poids du toro de La Quinta sorti en 6, annoncé à 457 kg, soit en deçà des limites
réglementaires pour une plaza de 1° catégorie française (460 kg). Ce toro, très anovillado,
n'aurait jamais du sortir en piste (et il fut renvoyé dans les corrales sous les protestations du
public).
  • Malo
- La noblesse con soseria y tonteria des Ana Romero, très, très discrets au premier tiers. Des toros qui servent !! Un nouvel encaste : le Santa Con-conloma!!
- L'aficion dacquoise qui reproche à Lescarret son manque de technique face aux Victorinos (il hérita d'un lot genuido y con sentido) et s'éprend d'El Roque dont la technique est, pour le moins, très limitée.
- Le buzz créé par le journaliste "référence" du quotidien régional en faveur d'El Roque qui, s'il est plein d'envie et de courage (soit le minimum que l'on est en droit de demander à un novillero débutant), n'en est pas moins l'auteur de postures et d'attitudes inélégantes, à la limite du vulgaire. Ainsi, le toreo de plage a conquis une arène de plagistes !!
  • Bien
- La présentation et le trapio de la novillada d'ElRisco. Toutefois moins brillante dans son comportement.
- Le novillero Rafael Cerro, pour sa seconde faena, construite avec esthétisme, dominio et rematée d'une belle estocade.
- L'eral de Toros de Cortes, sorti en 3 et justement primé d'une vuelta pour sa noblesse encastée.
- Rafaelillo et Alberto Aguilar quand ils n'hésitent pas à partir à la guerre devant des Dolores Aguirre mansos, genuidos, querenciosos, con sentido mais cependant intéressants.
  • Muy bien
- La présentation de la corrida de Dolores Aguirre. Dans le type de l'encaste. Bien armée. Des toros qui tiennent sur leurs quatre pattes. Ça existe !!
- Les faenas de Sergio Aguilar (1° toro) et Diego Urdiales (à son second). Des toreros trop peu vus qui sont parmi les rares à savoir et vouloir (!!) toréer avec sincérité, dominio et temple. Ca existe aussi !!

mercredi 10 août 2011

TROMPERIES

Le dénominateur commun aux trois novilladas de Parentis fut le sérieux dans la présentation du bétail. Du trapio, de la tête et de belles hechuras. Quant au comportement des cornus, il fut diversement interprété.

  • Murteira Grave

Les novillos s'emploient plus ou moins lors du premier tiers, avec mention pour les 3 et 4 qui renversent la cavalerie à la première rencontre. Blandos et de peu de transmission les 1, 2 et 6. Très vite éteint le 4 qui avait tout donné sous le fer. Noble le 5 qui sert sans complication. Intéressant le 3, présent au cheval et allègre dans ses charges, il permettait le triomphe.

Miguel Cuartero : silence - silence. Peu en vu. A sa décharge, il toréait sa première novillada de la temporada.
Emilio Huertas : vuelta - vuelta avec un avis. Quelques détails de qualité face à son second dans une faena peu dominatrice.
Javier Jimenez : silence avec deux avis - salut avec un avis. Profilé et voyagiste devant le 3 qui offrait ses récompenses et qui fut estoqué dans la difficulté. Quelques derechazos de qualité devant le 6. Carence de toreo al natural (une série à chaque novillo !!).

  • Francisco Madrazo

Noble et faible le 1. Genuido et arrêté le 4. Intéressant le 2, aux charges franches devant le cheval et la muleta. Bon novillo le 3 à la noblesse encastée et franc dans ses trois rencontres avec le fer où il s'employa sans excès. Ces deux derniers permettaient bien mieux ; il furent peu et mal exploités.

Carlos Duran : salut - une oreille. Quelques passes liées sur le voyage. Oreille de plage !! Il est vrai qu'elle est très proche ... la plage !!
Juan Manuel Vazquez Romero : silence - silence. Avait oublié les papiers !!

  • Valdellan

Là où, dans les gradins, certains auto-proclamés "sabios" ès-toros ont vu de la caste, j'ai principalement vu genio et mansedumbre. Des novillos tardos, hésitants, placés au centre et se rapprochant à petits pas du cheval (aucun ne démarra à mi-distance mais toujours à proximité de la ligne intérieure après, parfois, au préalable, plusieurs replacements). Des novillos qui n'ont jamais poussé sous le fer et qui, pour deux d'entre eux, sortirent en solitaire de la rencontre avec le châtiment. Des novillos qui se défendent plus qu'ils n'attaquent et dont la grande mobilité a pu faire croire à de la caste. Ce lot était genuido. Et mansos furent les 3 (celui-ci avec un léger fond de caste) et 6.
Les dix neuf rencontres avec la cavalerie ne sont qu'une statistique attrape-couillon, car sur ce total, combien furent des piques de qualité où l'animal s'employa en brave, avec franchise et énergie ?
Le 1 qui resta debout après deux épées, un pinchazo, quatorze descabellos, trois avis et une dizaine de puntillazos (j'ai renoncé à compter) n'était pas un toro encasté comme voulurent le faire croire à la plaza entière (qui, bonne fille ou ignorante, adhéra à la proposition !!) les "sabios" dont la longueur de la mémoire semble proportionnelle à celle de leurs idées. Il suffisait simplement de se souvenir des premier et troisième tiers : trois picotazos sans s'employer, des charges courtes et défensives agrémentées de sentido sur la corne droite. Un novillo qui jamais ne méritait l'ovation accompagnant son arrastre. Curieuse et inquiétante aficion qui valorise la médiocrité !!
Caste et genio peuvent prêter à de longs et sans issue débats, en voici ma définition succincte. La caste est l'agressivité offensive génératrice de bravoure, le genio est l'agressivité défensive génératrice de mansedumbre. Et comme dans tout domaine, il y a des exceptions ou des cas atypiques : les mansos con casta de chez, par exemple, Dolores Aguirre ou Miura qui ne rentrent pas dans les "cases" et en sont d'autant plus intéressants à analyser.

Daniel Martin : silence avec trois avis - silence avec un avis.
Juan Manuel Jimenez : silence - silence avec un avis.
Sergio Blanco : une oreille (très généreuse) - silence avec un avis.
Deux mots pour résumer le terna : poco dominio. Martin et Jimenez toréaient leur deuxième novillada de la temporada. Ceci expliquant peut être cela.

Miguel de Burdeos

lundi 25 juillet 2011

LA TETE SANS LES JAMBES

Ce n'eut été le gave de Pau, voisin des arènes orthéziennes du Pesqué, on se serait imaginé à St Sever, un jour de 11 novembre. Un crachin béarno-breton arrosait une aficion venue rechercher les émotions vécues l'an passé, en ces mêmes lieux, et dégradait de plus en plus le rond de sable.

Passons rapidement sur la novillada matinale, au moins aussi soporifique qu'un discours de François Fillon sur la mondialisation et ses conséquences sur l'économie nationale !! En plus clair, on s'est emmerdé !! La grande faute au bétail d'Aurélio Hernando, de présentation correcte mais de comportement peu expansif ; s'employant peu ou pas du tout au premier tiers, court de charge et dénué de transmission. Légèrement plus présent, le dernier du lot (3 départs vers le cheval-pour des piques allégées et sans poussée- et une corne droite exploitable). A noter le beau burraco, sorti en 3, qui finit ses jours en rematant fortement, dès son entrée en piste, le burladero placé face au toril. Un novillo suicidaire. Peut être avait-il écouté le discours du Premier Sinistre ?...

Carlos Escolar "Frascuelo" (silence-sifflets) n'a plus les jambes de ses vingt ans, ni de ses actuelles intentions. A bientôt 63 ans (le 21 septembre), les réflexes s'estompent et certaines de ses attitudes en piste ne sont pas sans rappeler son illustre parrain d'alternative .... Curro Romero. Ainsi, difficile d'apprécier réellement la valeur des toros 1 et 4, faute d'avoir été toréés. Leurs premiers tiers laissaient deviner les qualités typiques de la maison Dolores Aguirre, mansedumbre y (mas o menos) casta.

Raul Velasco (silence avec 1 avis-vuelta avec 1 avis) torée peu. Il mériterait plus d'opportunités. Le toro sorti en 2, plus violent que brave, un peu faible et dépourvu de caste lui offrit peu d'options. En revanche, le 5, violent à l'impact contre le cheval mais sans s'employer outre mesure, lui permit de lier, sur les deux bords, des séries de qualité.

Alberto Lamelas (silence-silence) est passé à côté d'un bon toro. Le sobrero sorti en 3, peu présent au premier tiers, bien que renversant la cavalerie à la première rencontre, fut de cette noblesse encastée et allègre qui permet les triomphes. Excepté sur une bonne série droitière, Lamelas eut des difficultés à prendre le dessus sur son adversaire et à trouver le sitio adéquat. Le manque d'officio se fit sentir. Devant son second, toro genuido con sentido et adepte des sorties en solitaire après avoir goûté le fer, il fut volontaire mais sans ce coté "guerrier" qu'on lui avait connu, il y a quelques temporadas, à Parentis ou à Vic. Et face à un toro sur la défensive mais qui voulait se battre, il fallait avoir l'envie de guerroyer pour vaincre.

Un lot de Dolores Aguirre qui offrit des possibilités à qui voulait (ou qui pouvait !!) s'arrimer. Supérieur le 3, intéressants les 5 et 6, pas vus les 1 et 4.
Trop de cornes astillées. Conséquences de multiples embarquement-débarquement ?
Après Vic et Orthez, rendez-vous à Dax, le 14 août, pour le troisième épisode de la série "Dolores dans le sud-ouest".

Miguel de Burdeos

mercredi 20 juillet 2011

LES LARMES DE MADELEINE


Les cartels Montois n'étaient pas très attractifs. Pour qui voulait positiver, on notait la première alternative d'un Landais sur ses terres, la présence d'un Alejandro Talavante, rare dans le sud-ouest et pour les fans, les doublons de Sébastien Castella et du Juli.
Côté bétail, difficile de positiver !! Entre les toros "artistes" de Garcigrande et de Nunez del Cuvillo, les très cornus et souvent décevants Samuel Flores, les "tricolores" de Robert Margé dont on ne peut réellement prévoir le comportement tellement les origines sont distinctes et les La Quinta qui ont été fortement "adoucis" pour plaire aux figuras.

Les trois premiers Garcigrande (Garcichico serait mieux approprié !!) tenaient plus du novillo que du toro. Thomas Dufau (salut-1 oreille avec un avis) eut ainsi une "transition" aisée !!
Après avoir renversé cheval et cavalier, le deuxième du lot fut intéressant par ses charges allègres qui permirent à Daniel Luque (1 oreille avec forte pétition de seconde-salut avec un avis) de délivrer une faena agréable à l'œil mais de peu d'engagement.
Le toreo poderoso d'El Juli (2 oreilles-silence avec un avis) rematé d'une épée "Juliesque" porta efficacement sur un public conquis d'avance. L'ensemble du lot fut mobile et servit avec tonteria, exceptés le 2, plus haut évoqué, et le 1, faible et soso. Premier tiers, pour la forme !!

Nunez del Cuvillo envoya un lot très desigual. Des courts, des longs, des ronds, un très anovillado (le 3). De la noblesse fade, qui sert sans transmettre. Mansote et querencioso le 6. Pour tous, un premier tiers anecdotique.
Le Cid (silence-salut) est venu, on l'a vu, il n'a ni vaincu, ni convaincu !!
Sébastien Castella (silence avec un avis-1 oreille) semble se préparer pour les Championnats du Monde des Enganchones, tellement sa muleta souffre d'être accrochée !! Vu ce qu'il a proposé lors de cette tarde, un podium est envisageable !!
Alejandro Talavante (2 oreilles-silence) fut sévèrement bousculé par son premier toro, le costume en lambeaux, il poursuivit son inspirée faena droitière (une seule série à gauche alors que cette corne ne présentait aucune difficulté) sous les ovations des gradins. Une estocade al recibir finit de rallier le public.

Les toros de Margé étaient cinquenos (sauf le 4, âgé de 4 ans), avaient des armures suspectes (3, 5 et 6) et furent de comportement divers. Etaient annoncés deux toros d'origine Nunez del Cuvillo, deux d'origine Santiago Domecq et deux croisés de Cebada Gago (croisés avec quoi ? la question est sans réponse). Au final, les 1 et 4 seront peu ou mal exploités par un Fundi (silence-silence) plus proche que jamais d'une despedida qu'on lui souhaite heureuse. Ainsi, il sera difficile d'exprimer un avis sur ces toros nobles qui semblaient permettre des faenas qui jamais ne débutèrent.
Les 2 et 5 s'éteignirent rapidement. Ils permirent toutefois à Sébastien Castella (1 oreille protestée-silence) de poursuivre son entraînement aux enganchones !!
Matias Tejela (2 oreilles-1 oreille) hérita de la meilleure doublette dont il tira profit. Le 3 s'employa avec modération au premier tiers (1° pique : pousse en partie collé au cheval ; 2° pique : picotazo) et fut d'une très grande noblesse encastée. Il faisait l'avion derrière la muleta en bouffant le sable du ruedo et resta gueule fermée jusqu'à l'estocade. Pour lui, une vuelta posthume. A mon goût, généreuse au vu d'un premier tiers insuffisant. A nouveau, une confusion entre un bon toro (ce qu'il était sans discussion) et un grand toro (celui qui est complet, avec de la race, et mérite le tour d'honneur). J'ai plus apprécié la noblesse piquante, agrémentée d'une pointe de sentido, du 6. Ses charges furent allègres, il resta lui-aussi gueule fermée jusqu'au bout du combat. Son premier tiers se limita à une seule pique où il s'employa peu.

La novillada du ganadero Enrique Ponce se résuma en trois mots : faiblesse, soseria et ennui.
Elle permit à Mathieu Guillon (salut avec légère pétition-2 oreilles) de remonter la mauvaise pente dans laquelle il semblait engagé et à David Galvan (silence avec deux avis-1 oreille) de laisser entrevoir des qualités esthétiques et quelques verdeurs.

Les deux fers de la maison Flores (Samuel et Agustina) offrirent du bétail dans le type de la casa. De la tête, quelques rondeurs et de la mansedumbre. Un ensemble qui ne s'en laissa pas compter, partagé entre genuido et querencioso. Les 3, 5 et 6 renversèrent les piqueros après des poussées franches. Mention au 6, un manso avec un fond de caste qui offrit un combat intéressant.
Le torero Enrique Ponce (salut-vuelta avec un avis) arracha avec mérite, quelques passes à chacun des ses opposants, genuido (le 1) ou manso, querencioso (le 4).
Juan Bautista (silence-silence) : très au large à son premier ; sans insister face au 5, querencio et diminué par un sabot défaillant.
Alberto Aguilar (silence avec un avis-vuelta avec un avis) : mal servi avec le 3, faible et handicapé lui-aussi, par un problème de sabot ; présent au combat devant le 6, mais en difficulté dans l'usage des aciers.

La Quinta fut une ganaderia qui offrit, en ces mêmes lieux, en 2008, du bétail brave et encasté. Ces temps semblent désormais révolus. La caste a disparu, la bravoure avec, reste cette noblesse fadasse qui attire les "vedettes". Le lot Montois était anovillado, décasté, faible, sans transmission. Seul le 6 et à un degré moindre le 3 offrirent quelques charges exploitables. Ainsi, Thomas Dufau (salut avec un avis-1 oreille), heureux au sorteo, avec deux opposants collaborateurs, put s'exprimer sans se centrer de trop et sans trop de toreo al natural !!
De Curro Diaz (silence-silence), on retiendra du toreo au large et deux bajonazos !!
El Juli (silence-silence), pharmacien, infirmier et docteur ès-toros "à deux balles" ne put rien pour "soigner" ses deux bichos dépourvus du moindre gramme de caste. C'est dire, pour paraphraser un membre de l'Escalier 6, légitimement coléreux et qui le fit savoir, que l'on était tombé bien bas !!!

Un maigre bilan. Le tout arrosé de quelques giboulées. Peut-être là-haut, en regardant le cercle de sable, Madeleine déversa ses larmes de tristesse et de désolation ...
Dans quelques mois, les décideurs Montois s'en souviendront-ils ?

Miguel de Burdeos

lundi 11 juillet 2011

CERET DE (POCOS) TOROS 2011

Céret 2011 : une feria de menos a mas, rématée par un excès de triomphalisme.

  • Irmaos Dias : une mansada de gala
- 1° novillo : 14 "rencontres" (refilon ou picotazo) avec le piquero. Banderilles noires. Alimana.
- 2° novillo : 7 "rencontres". Humilie avec un fond de caste et une charge courte.
- 3° novillo : 5 "rencontres". Genuido.
- 4° novillo : 12 "rencontres". Banderilles noires. Sentido.

Miguel Angel Moreno : salut avec deux avis - silence. Prudent !!
Emilio Huertas : 1 oreille - salut. Puesto y con ganas. Muy en novillero. A revoir (ainsi que sa cuadrilla, efficace tout au long des difficiles lidias).

Une tauromachie à l'ancienne, pas courante, parfois déroutante. C'était différent. Merci à l'ADAC de tenter des expériences. Elles peuvent ne pas réussir. L'important, c'est d'essayer.

  • Conde de la Maza : decastamiento
Un Fidel San Roman (sobrero sorti en 1), mal foutu, raccourci et escobillé et cinq toros du Conde de la Maza, avec de belles carrosseries, mais de petits moteurs, qui plus est, vite épuisés en carburant.
Pas de présence au premier tiers, très peu ou pas du tout au troisième.

Rafaelillo : bronca avec 3° avis à l'instant du douzième et ultime descabello - salut. A connu des jours meilleurs.
Serafin Marin : silence - salut. Défile au paseo coiffé de la barretina catalane. Quelques séries liées à son second.
Paco Urena : silence avec deux avis - silence. Envie de bien faire. Verdeur.

  • Moreno de Silva : novillada de expectacion, novillada de decepcion
Six novillos de belle présentation, de poids au-delà des limites réglementaires (de 520 à 550 kg, quand le règlement français autorise un maximum de 500 kg), faisant illusion au premier tiers en démontrant plus de violence que de réelle bravoure. Seul le 6 mérite le qualificatif de brave par ses poussées, à trois reprises, franches et énergiques (batacazo à la première rencontre). Tous se dégonflèrent très rapidement au troisième tiers avec un bémol pour le six qui montra, en début de faena, une charge allègre s'éteignant malheureusement au fil du combat. Un comportement d'ensemble qui fut, à mon goût, fort décevant. Et si l'excès de poids, plus haut évoqué, était responsable de ce manque de mobilité ? Les piques trop appuyées ou mal positionnées ne sont peut-être pas les seules responsables de l'absence de transmission lors de l'ultime tercio.

Daniel Martin "El Dani" : salut - vuelta avec un avis. Autoritaire et avec envie. Toreo sincère et poderoso. A revoir.
Sergio Blanco : silence - silence avec un avis. Sans recours face à son premier querencioso. Sans saveur devant son soso second.
Adrian de Torres : silence avec deux avis - silence. Arrache quelques naturelles de qualité à son premier. Sans emotion face au blando sixième.

  • Escolar Gil : un triomphe trompeur
Présentation de qualité pour ce lot composé majoritairement de cinquenos (quatre marqués du 6, un fêtant ses cinq ans en septembre), présents à des degrés divers au premier tiers (s'employant en braves à la première rencontre mais faisant très souvent illusion à la deuxième ou troisième) et humiliant, les uns avec piquant (2 et 3), les autres avec fadeur (4, 5, 6). Décasté le 1.
La vuelta du 2 (un bon toro, mais trop incomplet face au cheval où il s'employa à la première pique et fut discret aux deux suivantes) est très généreuse, surtout pour une plaza qui se veut intransigeante. Sa noblesse encastée fut mise en valeur, de belle manière, par un Javier Castano inspiré. Le 3 (un toro intéressant dont le comportement au premier tiers fut identique à celui de 2) n'eut pas cette chance ; ses qualités permettaient mieux que les approximations offertes par Alberto Aguilar.
Vuelta finale a hombros du mayoral. Pourquoi pas ?!! Le triomphalisme généreux continue sa progression !!!

Fernando Robleno : silence - 1 oreille. Sérieux et appliqué. Une magnifique série de naturelles à son second toro.
Javier Castano : 2 oreilles - silence. Deux faenas courtes et plaisantes. Ligazon y temple. Falta toreo al natural (1 série gauchère à chaque toro) pour mériter deux oreilles.
Alberto Aguilar : silence avec deux avis - silence avec un avis. Des difficultés pour trouver le sitio. Crie beaucoup, torée peu !!

lundi 4 juillet 2011

LE SOIR DES SARDINES

Au sortir de la désormais traditionnelle novillada sans picador-concours de Castelnau Rivière-Basse, il reste un goût d'amertume. Un peu comme quand on quitte un stade en ayant vu la meilleure équipe être défaite injustement.
A CRB, il y eu d'un côté trois erales du sud-ouest, forts, puissants, bien faits, aux gabarits de novillos et de l'autre, trois sardines Méditerranéennes, légères, sveltes, commodes.
Et au final, qu'advint-il ?

Le novillo de Jean-Louis Darré (fer de l'Astarac) fut de cette noblesse encastée qui permet de belles faenas mais demande aussi les papiers d'identité du bipède qui lui fait face. Idem pour les représentants de la famille Bonnet (fer du Lartet) et des frères Bats (fer d'Alma Serena) qui, en plus des qualités précédemment évoquées, étaient de belle présentation, de magnifique trapio et surtout, demandaient à être toréés avec le poder que n'eurent jamais leurs opposants.

Les représentants du sud-est : les frères Gallon et Patrick Laugier (avec ses deux fers de Piedras Rojas et Dos Hermanas) avaient envoyé du bétail quelconque quant à la présentation et dont la seule qualité fut de suivre niaisement l'étoffe rouge qu'on leur présentait. La tonteria des sardines !!
Le vainqueur, désigné par un jury de "spécialistes" (?), fut le Dos Hermanas. Quelques légères protestations légitimes émergèrent du public. Le Darré ou le Bonnet méritaient meilleur sort; l'Alma Serena n'a pu exprimer ses réelles qualités, faute d'avoir été toréé.
Un mauvais coup pour des éleveurs qui ont joué le jeu du concours en envoyant parmi leurs plus beaux produits quand certains de leurs collègues firent lidier du deuxième choix.

La terna du jour se révéla en difficulté face à la caste et s'accorda plus ou moins bien avec la tonteria !!
Dorian Dejean : Applaudissements - Salut. Fait des passes. Rarement exposé. Souvent engaché.
Alvaro Sanlucar : Salut avec 2 avis - Silence avec 2 avis. Vert pour du bétail encasté. En difficulté aux aciers : un total de 8 pinchazos, 16 descabellos, 1 entière, 1 media.
Brandon Campos : 1 oreille - 2 oreilles. Débordé par le Lartet encasté. A l'aise face au Dos Hermanas collaborateur. Sincère et efficace à l'estocade.

Miguel de Burdeos

lundi 27 juin 2011

A L'OMBRE DU PLATANE

Calor y decastamiento. Tel est le résumé express de la tarde Brédoise. Les plages océanes n'avaient pas eu les faveurs des aficionados qui remplissaient copieusement la portatil posée sur le Pré de l'Espérance. Hélas, ils ne furent pas récompensés de leur choix.
La faute au lot de toros du fer d'Adelaïda Rodriguez. Un lot en 3 y 3. Trois premiers légers, aux armures commodes et aux vilaines hechuras. Les trois suivants plus sérieux de tête et de tamano. Décastés les 1, 4 et 5. Aquerenciado le 3. Noblesse niaise pour le 2. Noblesse piquante et allègre sur la droite pour le 6 (né en 01/06) qui reste tête haute et court de charge à gauche. Ensemble discret au premier tiers, excepté pour le 2 et le 5 qui s'employèrent avec quelques ardeurs. Monopique pour tous, sauf le 5 qui reçu une double ration. Où est passé le bétail encasté de Dame Adèle, vu ces dernières temporadas, en novillada, à Vic, Hagetmau ou Mont de Marsan ?

Du mexicain Uriel Moreno "El Zapata", mal servi au sorteo, on retiendra ses poses de banderilles originales et spectaculaires dont "el par monumental" qui débute, deux paires en main, par un quiebro "violiné", enchaîné d'une paire classique.
Diego Urdiales fut, selon mes critères, le triomphateur moral du jour grâce à une première faena centrée et sincère, rematée d'une épée engagée. Dieguito d'Arnedo n'a malheureusement pas retenu l'attention de la plupart des organisateurs du Sud-Ouest (sauf La Brède et Dax). Dommage, d'autant que La Rioja et ses aficionados ne sont pas très éloignés des plazas Aquitaines et Midi-Pyrénéennes !!!
Julien Lescarret jouait à domicile. Il donna satisfaction à son public en s'arrimant face au 3 aquerenciado et en exploitant au mieux, dans un premier temps, la bonne corne droite du 6. Après un passage peu réussi à gauche et un retour à droite ponctué de plusieurs enganchones, la faena ira a menos ne justifiant pas les deux oreilles accordées par un président Biec, égal à lui-même dans son excès de générosité.

Pour conclure, on ne peut que souhaiter très longue vie au magnifique et immense platane qui arrose d'ombre la placita du pays de Montesquieu, y compris une grande partie des tendidos populaires du soleil.

El Zapata : silence - silence
Diego Urdiales : 1 oreille - silence
Julien Lescarret : vuelta - 2 oreilles

jeudi 23 juin 2011

L'AIRE DE RIEN

Les toros des frères Jalabert ont rendu intéressante la corrida Aturine .
De présentation correcte, sans excès ni carence majeure, avec une présence parfois surprenante au premier tiers, sans être, toutefois, démesurée, ils ne furent pas les collaborateurs fades et niais que l'on pouvait craindre.
Mention pour le 5, un bon toro, complet, brave sous le fer (batacazo à la première rencontre après une franche et énergique poussée; légère la deuxième pique, poussée elle aussi avec franchise; une troisième eut été plaisante à voir!!) et qui humilia avec alegria tout au long de la faena malgré une vuelta de campana qui ne diminua en rien son ardeur au combat. Il semblait prêt à offrir beaucoup plus que ce qui lui fut demandé. Avec plus de distance, assurément, il eut été en mesure de s'exprimer réellement. La vuelta posthume fut, à mon goût, quelque peu généreuse. Cependant, elle n'eut pas le caractère scandaleux de celle offerte récemment, à un toro portugais, en terre Vicoise !!!
Le faible 6 s'éteignit rapidement, le 3 développa du sentido sur le côté gauche et fut court de charge à droite. Les 1, 2, et 4 offrirent une noblesse à couper des trophées dont la terna du jour ne profita que partiellement.

Juan Jose Padilla : 1 oreille avec pétition minoritaire très bruyante et 1 oreille avec pétition de seconde. Au premier toro, l'ex-cyclone de Jerez proposa une chiffonnade pueblerina, rematée d'un infâme golletazo. Padilla et ses Padilleries qui plaisent tant à un certain public, amateur de paires à cornes passées et de gesticulations abusives !! Face à son second, quelques séries droitières liées avec temple par un Jean Joseph plus centré. Sur la gauche, deux séries profilées et basta !!

Juan Bautista : silence et 1 oreille avec 1 avis et pétition minoritaire. Le fils-torero du père-éleveur délivra un trasteo initial froid et de peu de transmission avant une seconde faena plus inspirée mais manquant de dominio et de toreo al natural (deux petites séries) face à un toro (le 5) qui offrait tous ses attributs !!

Julien Miletto : silence et 1 oreille avec pétition minoritaire et bruyante. Très souvent en difficulté pour trouver le sitio, le nimoîs montra plus d'envie face à son second opposant.

L'Aire de rien, un cartel peu attractif a généré une tarde agréable. Parfois, il suffit de peu. Quelques toros avec un minimum de caste et un fond de vraie bravoure. Mais c'est déjà si rare !!

Miguel de Burdeos.

mardi 14 juin 2011

LE BIEN ET LE MAL, VERSION VIC

Vic 2011 est terminé. Retour sur le bon et le moins bon de cette édition.
  • Muy bien :
- Les toros de Madame Dolores Aguirre. Dans le type et le comportement de la maison : mansos con casta et de belle présentation, ils permettaient pour qui voulait s'arrimer un minimum.

- Le piquero Tito Sandoval pour ses deux prestations (face au 5° Palha et au Fuente Ymbro de la concours) qui démontrent qu'il existe encore d'excellents acteurs du premiers tiers.

- Sergio Aguilar, auteur d'une grande faena à son second Alcurucen. Sincérité et aguante, rematées par une magnifique série de naturelles, données de face, les pieds joints.

  • Bien :
- Le premier tiers du toro de Flor de Jara qui malheureusement se "dégonflera" au troisième. Un toro qui répond promptement au cite du piquero, qui pousse avec franchise et alegria. La vraie bravoure.

- Le temple de David Mora. Avec un plus de sincérité et un poil supplémentaire de dominio, j'adhère au fan-club.

- L'engagement quasi suicidaire de Fernando Robleno à l'estocade de son premier toro.

- La lidia de Javier Castano face au 5° Palha. Il prend position pour la concours 2012.

- La présentation des lots de Cebada Gago et Alcurucen.

- La vraie bravoure (voir plus haut) des Alcurucen (excepté le 5, plus discret et le 6, manso).

  • Malo :
- La vuelta "offerte" au 5° Palha. Présent sur les deux premières rencontres avec le cheval mais très tardo, hésitant, piqué hors zone à la troisième et éteint au troisième tiers. Un bon toro, mais un toro incomplet et donc, pas un toro de vuelta.

- Le sorteo de Julien Lescarret. Une alimana de Victorino Martin et un Coimbra décasté.

- Rafaelillo et Robleno qu'on a connu guerriers et qui furent petits soldats.

- Luis Bolivar. Une erreur de casting à Vic, aussi longtemps qu'il toréera en regardant le miroir invisible qui semble lui faire face.

- Padilla et ses" Padilleries" qui ont encore leurs supporters. Amateurs de banderilles à cornes passées, unissez-vous !!

  • Muy malo :
- La présentation déplorable du lot de Palha (et du toro de la concours) et les armures astillées du Victorino Martin et du Fuente Ymbro.

- Alberto Aguilar qui a perdu son toreo, son envie, sa générosité. L'effet Casas ?

- Le festayre, plus imbibé qu'une éponge, qui, dans son délire éthylique, se met à insulter les aficionados, très placides, qui sortent des arènes, en leur promettant les foudres de l'enfer pour se délecter de la mort d'un toro.
L'alcool n'a jamais rendu intelligent; les cons ne devraient pas en abuser !!

Miguel de Burdeos

mardi 7 juin 2011

LES FLEURS DE SERGIO

La famille Victorino Martin est entrée dans l'histoire taurine grâce à ses "petits gris" de l'encaste Albaserrada, mais elle élève également des cornus appartenant à d'autres encastes minoritaires. Sous le fer de Monteviejo, des Vega-Villar de la version Cobaleda ; sous le fer d' Urcola, du bétail de cette origine et séparément, d'autres Vega-Villar, ceux de la version Encinas.
Ce sont les représentants du fer d'Urcola que proposait la placita de Captieux pour sa traditionnelle novillada. Qu'elle soit remerciée pour avoir osé proposer autre chose que le sempiternel et, trop souvent, sans grande surprise, sang Domecq.

Trois novillos d'origine Urcola (1, 5, 6), tous colorados et trois Vega-Villar/Encinas (2, 3, 4) dont les deux derniers, "patas blancas", avaient enfilés le traditionnel habit de la maison.
Peu à dire des premiers tiers. Neuf rencontres au total, sans s'employer outre mesure et en se fixant avec franchise au cheval.

Mathieu Guillon n' a pas voulu voir ses opposants. Tel un Javier Conde ou un Morante des "grands" jours, il tenta de faire croire à un public, peu dupe, que les novillos ne permettaient pas.
Si le 4 avait une charge courte qui nécessitait une présentation de muleta adaptée, je cherche encore (et d'autres avec moi !!) les défauts du 1, dont on se saura jamais ce que valait réellement sa corne gauche, faute d'avoir été testée par le montois. Il faudra rappeler à l'apprenti-figurita que les toros ont deux cornes, que le public dépense quelques euros pour acheter une entrée et que l'aficionado a aussi de la mémoire ...

Le mexicain Sergio Flores a coupé un pavillon auditif à chacun de ses novillos, nobles avec une légère faiblesse des antérieurs. Il fut simplement, ce qu'on peut espérer d'un novillero : volontaire, sincère, courageux, inspiré. Le tout avec cette touche de temple et de douceur du poignet (des deux poignets) dans le déplacement du tissu rouge. Egalement à son actif, deux estocades efficaces et de qualité.

Fernando Adrian ennuya face à son premier, court de charge sur la droite et gazapon côté gauche. Le madrilène répéta des passes sans saveur, dénuées de dominio et très au large. En revanche, il s'arrima avec envie, dans un toreo encimista, pour arracher des muletazos méritoires face au piquant sixième, à la charge réduite et dont la tête, restée haute, humiliait très peu.

A noter, le geste de la cuadrilla de Sergio Flores qui, récompensée du prix de la meilleure lidia (face au 5), offrit les 400 € de récompense au jeune mexicain pour, dixit le peon porte-parole : "que Sergio s'achète un capote".
A noter-bis, la zone de pique située à une dizaine de mètres de la sortie du toril et non face à celle-ci. Cela deviendrait-il une "mode" (cf. : Samadet) ? Si quelqu'un peut donner une explication qui, en l'état de mes connaissances, m'échappe !!

Mathieu Guillon : silence - sifflets
Sergio Flores : 1 oreille - 1 oreille
Fernando Adrian : silence - 1 oreille

mercredi 25 mai 2011

PROPHETES EN LEUR PAYS


La plaza de Saragosse propose chaque mois de mai des novilladas d'encastes autres que la maison Domecq. Ouvrait le cycle 2011, un lot de Los Manos, ganaderia Aragonaise d'origine Santa Coloma dans sa version Buendia via Pablo Mayoral et Bucare.

Les novillos s'employèrent au premier tiers (13 rencontres au total, dont trois pour le 1 et une deuxième très symbolique pour le 6, se résumant à un picotazo) révélant franchise et fixité tout en déplaçant (à des degrés divers) le cavalier et sa monture.
Exceptée l'alimana sortie en 3, tous furent applaudi justement à l'arrastre, leur comportement au dernier tiers affirmant une noblesse piquante d'où fadeur et niaiserie étaient absentes. La vuelta accordée au 6 fut excessive quant au regard du premier tiers. 3 et 5 furent les plus complets. A noter, le trapio des 3, 4 et 5. Un lot de qualité, des novillos prophètes en leur pays.

Le Madrilène Juan Jose Varela me laisse dubitatif quant à son envie de devenir matador de toros. Au final, pocas cosas !!
L'Aragonais Imanol Sanchez est de la trempe de ces lutins guerriers qui tels les Robleno, Rafaelillo ou Alberto Aguilar ne seront jamais des artistes mais dont la sincérité du toreo mérite le respect. A son actif, un bon tercio de banderilles à son premier auquel il lia des derechazos de qualité et une faena pleine d'envie et d'arrimon face au second de ses novillos. A chacune des deux estocades, une épée très basse.
Le Sévillan d'Espartinas Javier Jimenez a connu les deux extrêmes de l'encaste Santa Coloma. Le premier était une de ces alimanas de gala au sentido "généreux". La noblesse suave et vibrante du second permit une faena de qualité, principalement gauchère, avec ligazon, temple, main basse mais en laissant parfois trop de distance entre lui et le novillo. Le public sous le charme obtint les deux oreilles fortement réclamées.

Une tarde très agréable, générée par la qualité du bétail dont on ne dira jamais assez qu'il est l'élément central de la tauromachie. Les novillos de Los Manos seront le 11 septembre prochain à Andorra, province de Teruel (Aragon).

Miguel de Burdeos

mardi 17 mai 2011

UN AUTRE MONDE


Le week-end débutera par une journée aux senteurs lusitaniennes. Des novillos d'Irmaos Dias, dont on ne connaît pas précisément l'origine. Annoncée Terra Portuguesa, elle serait Saltillo pour les uns, Pablo Romero pour d'autres.
Des toros de Couto de Fornilhos, encaste Tamaron, qui pourraient être la même bonne surprise que celle offerte par leurs cousins Coimbra, il y a deux ans.
De la tauromachie plus d'essai que d'art. Assurément différente et donc attirante.

Le dimanche sera placé sous le signe des cardenos et (on l'espère) de la caste. Les novillos de Moreno de Silva et les toros d'Escolar Gil, à l'origine commune Saltillo, sont parmi les plus attendus des aficionados a los toros. Leurs prestations des dernières temporadas parlent pour eux.

Point de toros "modernes" sous le Canigou. Le respect de la lidia. Les cojones de ceux qui foulent le ruedo.
D'autres toros. D'autres toreros. Une autre tauromachie. Une autre aficion. Un autre monde.
Céret, Catalogne française et taurine. 9 et 10 juillet 2011.

Miguel de Burdeos

mardi 3 mai 2011

L'ODEUR DU VINYLE

De la Camargue aux Eaux Chaudes du Mexique, en passant par les terres sévillanes, en une semaine, l'épidémie "d'indultite" s'est abattue sur les contrées taurines. Doit-on s'inquiéter ou se réjouir ? Ne commentant que ce que je vois, assis dans le tendido, je m'abstiendrai d'observations sur la légitimité ou le ridicule de ces trois récentes grâces.
Le monde, les sociétés, l'aficion évoluent. C'est un fait acquis. Doit-on pour autant tout valider aveuglément ?

Le toreo moderne, le toro artiste et sa toréabilité, je les laisse aux chasseurs d'oreilles, de queues, d'indultos, de superficialité.
Je kiffe le toreo sincère et dominateur, le toro dégueulant sa caste, le toro limpio qui a gardé ses deux diamants.
Je n'aime ni les MP3, ni la musique téléchargée. Je sniffe avec délectation l'odeur d'un vieux disque vinyle qui va craquer sous la pointe du diamant.
Et merde à la modernité !! En tauromachie et ailleurs !!

Soyez rassurés braves gens, adeptes des mouchoirs blancs ou colorés de bleu ou d'orange, être un vieux con, ce n'est pas contagieux. Cependant, ne traînez pas trop du côté de Céret, Orthez ou Parentis. Il y aura là-bas des malades incurables, atteints de virus dont on ne connaît pas les effets secondaires ...

Miguel de Burdeos

mardi 26 avril 2011

LE BUCHERON ET LES LUTINS

Il y avait dans un coin du Gers, une placita entourée de coteaux joliment colorés par les premières pousses printanières, dont les senteurs venaient se mélanger à quelques effluves d'Armagnac. Sur l'ovale de sable, s'étaient donnés rendez-vous six quadrupèdes cornus, un bûcheron et deux lutins.

Six toros cinquenos de la maison Baltasar Iban, tous encastés (sauf le 5, genuido), tous présents sous le fer (deux piques chacun; une seule, longue, pour le 4) en s'employant activement, tous avec une noblesse piquante, ni soseria, ni tonteria (sauf le 5, à la charge très courte et peu avare de coups de tête), tous de belle présentation.
Un lot de qualité qu'il conviendra de ne point oublier à l'heure des bilans de fin de temporada !!

Jean Joseph "Pas de lidia", bûcheron de son état et accessoirement torero, a encore ses partisans. Ceux-ci furent déçus de ne pas le voir banderiller son premier toro parce que "Môssieu" fut fâché d'entendre quelques sifflets "saluer" ses absences de mise en suerte, laissant, par deux fois, partir l'animal, sans aucun placement, vers le cheval. Les mêmes s'enthousiasmèrent devant les trois paires posées, à cornes passées, au second toro et s'en allèrent, sans complexe aucun, demander une seconde oreille (justement refusée par la présidence) après une faena construite d' un monton de passes délivrées au large (le cul à Vic, la muleta à Eauze !!) et sur le voyage du bicho. Une entière d'effet rapide remata l'ouvrage de l'ex cyclone de Jerez.

Les deux lutins quant à eux, ne s'en laissèrent pas compter. Chacun avec ses moyens et tous deux plein de courage, ils ne firent point de toreo d'illusion face à ce bétail qui demandait des papiers en cours de validité.
Julien " Lou Lescarret" et Alberto " L'aigle" s'arrimèrent quand cela s'avéra nécessaire (face aux 5 et 6), délivrèrent des muletazos sincères et dominateurs et furent récompensés de leurs louables efforts après des estocades engagées et efficaces.

Cette année "Aignan y Toros" a justifié son nom. On serait tenté d'y rajouter : "con dos Toreros".

Juan Jose Padilla :Silence - 1 oreille avec forte pétition de seconde
Julien Lescarret : Vuelta après légère pétition - 1 oreille
Alberto Aguilar : 1 oreille - 1 oreille avec légère pétition de seconde

Miguel de Burdeos

mardi 19 avril 2011

DECEPTION ET ESPERANCE

Une foule aux senteurs estivales avait copieusement garni la placita béarnaise de Garlin. Le bi-centenaire de la tradition taurine y était fêté en célébrant une novillada à la mode Goyesque.
Outre ces agréables considérations décoratives, que restera-t-il de cet anniversaire ?

Un lot de novillos marqué des deux fers de Joselito (quatre de la ganaderia La Reina, deux de l'élevage d'El Tajo) qui se comportèrent tel le bon toro "moderne". Peu ou très peu de présence au premier tiers et une noblesse à la tonteria affirmée. Vous savez le fameux toro "con-con" qui suit naïvement tout bout de tissu qui se présente devant lui. Avec, toutefois, un bémol pour le 6, mansote au début, qui par la suite développera du sentido à en devenir presque intéressant !!
Ajoutez à cela une présentation de qualité passable (des armures alternant entre le brocho et le gacho) et les produits 2011 de Jose Miguel Arroyo ne resteront pas dans les mémoires.

Déception également entretenue par certains bipèdes. Juan del Alamo se comporta comme la pseudo figurita qu'il n'est pas encore, en offrant un toreo relevant plus de l'ennui (le sien et le notre !!) que de l'extase. S'il te plait Juan redevient le lidiador sincère et inspiré avec ce petit côté baroque qui avait, il y a quelques mois, laissé entrevoir un futur grand torero !!
Mario Dieguez, présenté comme un torero de arte, nous gratifia de deux faenas où l'accumulation de passes sans inspiration se partagea avec l'absence chronique de dominio sur l'animal.

Heureusement, Alberto Lopez Simon apporta son envie et sa créativité. Certes, on pourra ne pas apprécier l'excès de toreo génuflexionné ou contester (à juste titre) une deuxième oreille obtenue après une épée extrêmement basse mais il convient de reconnaître la qualité de ses derechazos templés et l'arrimon dans un toreo encimista, pour construire une faena agréable et courageuse, face à l'âpre sixième novillo.
Et que "l'érudit" qui se défoula en gueulant "pico" à ALS vienne lister les toreros qui aujourd'hui (et malheureusement !!) n'utilise pas, à un instant de leur faena, la pointe du palillo. Ils se comptent sur les doigts de la main, en partie amputée, d'un menuisier maladroit !!
Et pourquoi pas les mêmes "commentaires" à l'égard de JDA ? Il est vrai que ce dernier fut, dans un passé récent, l'icône d'une certaine intelligentsia taurine !!
Alberto Lopez Simon propose un toreo d'inspiration Talavantesque parsemé d' effluves Tomasiste qui demande à être affiné et débarrassé de quelques scories superflues. Qu'il garde cette fraîcheur et cette personnalité qui font tant défaut à beaucoup de ses compagnons d'escalafon.

Miguel de Burdeos

lundi 21 mars 2011

LES BONNES NOTES ETAIENT MUSICALES

La douceur printanière d'une saison naissante enveloppait les coteaux de Samadet. La placita rectangulaire ouvrait la temporada des novilladas piquées. Le bon comportement, l'an dernier, en ces mêmes lieux, du bétail d'Antonio Lopez Gibaja laissait augurer une tarde des plus agréable. Hélas, six fois hélas !!!
Comme l'hirondelle qui n'a jamais fait le printemps, le lot de novillos prometteur peut au final, s'avérer fort décevant.
De belle présentation, avec six robes affichant une gamme de coloris entre colorado et castano oscurro, mais dont force et moral de combattant faisaient défaut. Faiblesse et soseria furent les éléments les plus remarqués. Et ce n'est pas la vuelta, aussi ridicule qu'inutile, accordée au 4 par une présidence dépassant les limites de l'incompétence et du mauvais goût (un assesseur s'autorisant à prendre des photos pendant l'arrastre du novillo !!), qui relèvera le niveau d'un lot carencé en caste et bravoure (monopique allégée de rigueur). Le 4 s'employant dans une poussée légère, terminée latéralement, en se collant au cheval. Est-ce cela un toro brave ?

Côté bipèdes, Thomas Dufau (silence et salut), qui attaque la dernière ligne droite avant l'alternative montoise, abrègera les débats avec le faible premier et construira sa faena habituelle devant son second opposant. Soit : passes cambiadas initiales au centre du ruedo, trois séries de derechazos, une série de naturelles (point trop n'en faut !!) et les sempiternels redondos inversés. De la qualité dans quelques droitières liées et templées, mais une sensation de déjà vu (et revu !!) manquant singulièrement de personnalité et de sentiments.
Fernando Adrian (une oreille avec pétition ultra minoritaire-moins de 10 mouchoirs blancs- et silence) a insisté (trop) longuement face au deuxième du lot, faible et soso avant de toréer très au large, sans risque ni dominio, le fade cinquième.
Juan Leal (une oreille et salut) débutait en piquée. Il a montré son envie face à deux adversaires courts de charge et plein de soseria. A son crédit, une estocade engagée et efficace (bien que légèrement tombée) face à son second novillo.

Une interrogation : pourquoi cette "zone" de pique positionnée dans le prolongement du toril et qui fait se placer le piquero à vingt mètres de la porte, donc bien loin de l'endroit adéquat pour tester la réelle bravoure de l'animal ?

Une satisfaction : la grande qualité musicale de la pena Al Violin ; toujours délicieusement agréable à entendre.
En résumé : lo mejor ? La banda !!...

Miguel de Burdeos

vendredi 11 mars 2011

EVOLUTION

Quelques chiffres pour démontrer, si besoin était, la main-mise de l'encaste Domecq sur le cheptel bravo.

Répartition, par encaste, des toros lidiés en Espagne et en France, en 2005 et 2010.
Encastes, 2005 - 2010
- Domecq, 55,42 % - 66,08 %
- Murube, 5,62 % - 2,31 %
- Nunez, 12,89 % - 12,19 %
- Saltillo/Santa Coloma, 5,68 % - 6,36 %
- Atanasio/Conde de la Corte, 9,67 % - 6,48 %
- Autres (Miura, Prieto de la Cal, 10,72 % - 6,58 %
Partido de Resina, Cuadri ...)

Avec, au cours des cinq dernières années, une croissance moyenne annuelle de 2 %, l'encaste majoritaire au deux tiers en 2010, devrait, s'il poursuit cette progression, régner en maître unique avant vingt ans.
Darwin disait que les espèces évoluent et se modifient.
Les disciples de Domecq pourront bientôt affirmer que les encastes disparaissent !!!

Miguel de Burdeos

lundi 28 février 2011

DU CAMPO CELESTE

Le village béarnais d'Arzacq et ses arènes du Soubestre étaient l'hôte d'un festival taurin, support d'un hommage au picador récemment disparu Luis Vallejo "El Pimpi".
Les six novillos d'Escolar Carrasco (encaste Domecq via Domingo Hernandez) furent d'un comportement tout à fait intéressant, en proposant dans leur noblesse piquante, dénuée de soseria, matière à construire des faenas de qualité. Deux d'entre eux, le 4 et surtout le 5 (primé d'une vuelta quelque peu généreuse), montrèrent également des dispositions appréciables lors du premier tiers.
Face à eux six toreros d'age et de style fort différents.
Le vétéran Frascuelo, filant vers sa soixante troisième année, a encore des intentions de toreo sincère mais les moyens physiques semblent faire défaut. 1 oreille.
Richard Milian, à la bonne humeur communicative jusque dans le ruedo, s'est arrimé comme aux plus beaux jours devant un adversaire plein de sentido sur sa corne droite. 2 oreilles.
El Fundi paraît être sur la pente ascendante pour redevenir le lidiador qu'il était avant sa grave blessure de l'année 2009. 2 oreilles et la queue (excessif pour le rabo, même s'il s'agissait d'un festival et que les récompenses furent généreuses !!)
Julien Miletto délivra les meilleures naturelles de la soirée dans un toreo affirmé avec envie. 2 oreilles.
Thomas Dufau récita une énième leçon, copié-collé des précédentes. 2 oreilles.
Mathieu Guillon, puesto et relâché face à la corne droite, fut très inspiré dans des derechazos d'inspiration baroque où il affirma personnalité et sentiment. 2 oreilles.
Une tarde des plus agréable. Là-haut, dans le campo céleste, le Pimpi a du apprécier.

Miguel de Burdeos

lundi 21 février 2011

TOROS DE FRANCE


Parce qu'il y a près de chez nous ce que l'on va chercher, sans garantie aucune, au plus loin.
Parce qu'il est des éleveurs français, défenseurs des encastes minoritaires, qui méritent d'être soutenus.
Parce que la competencia est source de qualité.
J'adhère au projet Toros de France et y participerai par ma présence sur les gradins.

Miguel de Burdeos

CHAUVINISME LOCAL


Au sortir du gymnase chauffé de Magescq, un double sentiment m'anime. Avoir vu le bon et le pire du mundillo. Le bon, ce fut l'envie, l'entrega, la qualité technique de quelques jeunes pousses en devenir. Ce fut également le comportement globalement intéressant du bétail d'El Freixo (de la noblesse pour tous, faibles 1 et 4, bronco le 3, encastés 2 et 5).
Le pire, le chauvinisme aveugle et malhonnête d'un public partisan et de décisionnaires (présidence, organisateur) complices à l'instant de récompenser le torero de la tierra.
Si je défends régulièrement les "produits" taurins locaux (estampillés sud-ouest ou tricolore), qu'ils soient à deux ou quatre pattes, il m'est toujours insupportable de voir l'attribution de récompenses imméritées.
Des quatre novilleros présents dans le ruedo rectangulaire, le Linxois Cédric Fructueux "Kike" était assurément le plus "vert" et en-dessous de ses compagnons de terna. Coupant une oreille après une faena manquant de profondeur, de personnalité et s'inspirant fortement des gestes et attitudes d'Enrique Ponce (cartucho de pescado, poncina), il se vit offrir le cinquième novillo (le meilleur du lot, primé d'une vuelta) auquel il coupa un nouvel appendice sans guère convaincre l'assistance, hormis les membres de sa pena-supportrice.
Mario Palacios, membre de l'école d'Arganda del Rey, délivra une faena en pointillés, faîte de séries droitières templées et de difficultés à trouver, sur la gauche, le sitio permettant un toreo de qualité. Il coupa une oreille après une entière placée et efficace.
Le mexicain, Antonio Lomelin, élève de la même école, fut très brillant à droite dans un toreo lié et templé, mais trop profilé sur sa gauche pour que ses muletazos, délivrés avec ligazon, soient appréciés avec valeur. Deux pinchazos, une entière placée et une vuelta.
Le lutin Fernando Rey, de la fondation Joselito de Guadalajara, a fait étalage de sa maturité technique, de la sincérité de son toreo et de sa planta torera dans une faena parfois hachée par quelques bousculades et rematée d'une épée pasada et verticale d'effet rapide. Récompensé d'une oreille, il semblait être le favori pour estoquer le cinquième animal. Malgré la désapprobation de la partie neutre du public, il en fut différemment.
En certains instants, ne conviendrait-il pas de se rappeler que bien mal à Kike ...... ? Vous connaissez la suite !!!

Miguel de Burdeos