mercredi 31 mars 2010

UN GESTE

Parce qu’il y aura toujours des reproches à faire à ceux qui ont l’audace et le désir de construire, de créer, d’innover.
Parce que le comportement de chaque individu sera toujours sujet à commentaires et polémiques plus ou moins bienvenus.
Parce qu’il sera toujours plus facile de critiquer et remettre en question ceux qui tentent de faire avancer les choses.
Parce que ceux qui ne font rien ne se sont jamais trompés.
Parce que l’unanimité n’existe pas et qu’il en faut pour tous les goûts.

Pour tout cela et plein d’autres motifs encore, on pourra dire : « C’est Nîmes !! C’est Casas !! C’est Castella !! C’est du Domecq !! ».
Pour les « mal-comprenants », on traduira par : « C’est encore une nîmoiserie vendue par Casas pour nous refourguer des toros de Domecq !! »

Peut-être !!

Mais, c’est aussi et d’abord, une journée taurine au profit d’un peuple qui, en ces jours difficiles, tente de survivre.
C’est une novillada 100 % tricolore en matinée.
C’est Sébastien Castella face à six toros.

Membre d’aucune des « chapelles » du mundillo (que Dieu -s’il existe- m’en préserve !!!), c’est sans (mauvaises) arrières-pensées que je serai dans l’amphithéâtre nîmois, le 13 mai prochain.
Pour apprécier le geste.
Et aider, un peu, Haïti …

vendredi 26 mars 2010

DE TAURUS PRIMIGENIUS AU TORO DE GUERNICA

En arpentant les allées du parc du Retiro, j’ai reculé l’horloge du temps. Il y a une vingtaine d’années, une autre passion m’entraînait régulièrement vers les Iles Britanniques.

En ces temps, le Hyde Park du centre de Londres était pour moi, comme aujourd’hui le Retiro madrilène, un lieu de promenade, de détente, de réflexion. La troublante ressemblance entre les deux parcs m’interpelle. Diffère toutefois, la couleur des écureuils !! Cardeno claro à Londres, castano à Madrid …

Pendant que joggeurs, cyclistes, rameurs transpirent de leurs efforts dominicaux, j’appuis sur la touche « ON » de ce qui me sert de cerveau et ose établir un lien entre ce que je viens de voir au Musée Archéologique National et ce que je m’apprête à revoir au Centre d’Art Reina Sofia.

Le Retiro se situe géographiquement entre les deux musées. Amusante coïncidence !!…

D’un côté, les restes fossilisés des armures d’un Bos Taurus Primigenius, ancêtre préhistorique du toro de lidia actuel et les têtes de bronze de cornus ayant vécu à la protohistoire, dans un age que plus tard, on nommera de fer.

De l’autre, la Reine Sofia propose une œuvre dans laquelle le toro occupe une place révélatrice. En son « Guernica », symbole de guerre et de paix, de vie et de mort, Pablo Picasso a voulu un toro. Dans ce chef d’œuvre, comme le cheval effrayé ou la femme en pleurs devant son enfant mort, l’animal toro ne se voudrait-il pas, lui aussi, mémoire éternelle d’une identité agressée ?

L’histoire d’un peuple, sa culture, ses traditions, son art lui appartiennent-ils exclusivement ?

Si la réponse est oui, la tauromachie telle qu’on la connaît, créée, codifiée et développée par l’Espagne, n’a que peu de légitimité sur les terres françaises ou sud-américaines. Or, elle y est présente et tend, pour le moins, à s’y maintenir. Ne serait-ce pas là, l’embryon d’une universalité salvatrice ?

En effet, ce qui reste, pour un temps, confiné sur un territoire restreint, peut, à terme, acquérir une reconnaissance planétaire.

Si un jour des étudiants anglais n’avaient apporté dans le sud-ouest, un jeu au ballon ovale, le rugby aurait-il, aujourd’hui, une Coupe du Monde avant de redevenir demain, dans sa version à sept, sport Olympique ? Ce qui, à ma connaissance, n’est nullement contesté !!

Partager avec d’autres peuples la passion taurine renforcera les fondations de celle-ci.
Culture et art ne seraient-ils pas alors, les idoines vecteurs ?
De Taurus Primigenius au Toro de Guernica, des têtes de bronze aux sculptures des taureaux de pierre, de la Tauromaquia de Goya aux peintures de Botero et tant d’autres encore …

Miguel de Burdeos

mercredi 24 mars 2010

PAS DE MIRACLE A LAS VENTAS


Samedi 20 mars 2010. 17h00.
Plaza de Toros de Las Ventas.
Jour de présentation à Madrid pour la ganaderia arlésienne Virgen Maria.D’origine Jandilla avec des apports de Victoriano del Rio, Hnos Garcia Jimenez et Luis Algarra, le deuxième fer d’Olivier Fernay, créé en 2004 avec Jean Marie Raymond, avait présenté à Barcelone, en 2008, une novillada, en 2009, une corrida.

La tarde madrilène n’a pas été à la hauteur des espoirs entrevus.
Un manque de caste, associé à une noblesse « brouillonne » (du bétail qui humilie tout en derrotant avec une charge très courte et développant rapidement du sentido) pour un lot qui, dans son ensemble, ira a menos. Le deuxième novillo fit illusion au premier tercio avec deux piques poussées en mettant les reins. 1er, 5 ème et 6 ème furent légèrement sifflés à l’arrastre.
Pour Virgen Maria, tarde sans miracle …

Pas plus de miracle pour la terna !!
Fernando Tendero a fait ce qu’il a pu ; c’est à dire peu de choses !! Peu de dominio et souvent hors sitio au premier. Silence avec un avis.
A son second, il tentera d’arracher quelques muletazos sans réellement convaincre. Silence avec une très légère pétition.
Sergio Blanco, colombien vu en non piquée dans le sud-ouest, a montré son envie de bien faire et son toreo sincère. Il s’est arrimé face à deux opposants plein de sentido. Salut aux deux.
La malagueno, Saul Jimenez Fortes, a montré des qualités intéressantes. Puesto, il délivrera quelques muletazos profonds alternant malheureusement avec de nombreux enganchones.
Salut avec légère pétition au premier. Au second, de gros problèmes dans le maniement des aciers feront sonner les trois avis.

Les deux derniers novilleros faisaient leur présentation à Las Ventas. L’auteur de ces lignes aussi…

Miguel de Burdeos

mardi 16 mars 2010

TORERO DE LA TIERRA

Les toreros andalous ont leur contrat assuré à Séville.
Ceux du Campo Charro toréent à Salamanque.
Les aragonais, Serranito, Paulita, Jesus Millan, Alberto Alvarez sont présents à l’une ou l’autre des férias Zaragozanas de San Jorge ou du Pilar.
Le basque Ivan Fandino est à l’affiche à Bilbao et Saint Sébastien.
A Pâques, l’empresa arlésienne a programmé des arlésiens : El Tolosa, Mojales Balti, Thomas Joubert, Marco Leal, Roman Perez, Mehdi Savalli, Juan Bautista.
Choix volontaires ou imposés, il n’en demeure pas moins, qu’en ces lieux, les toreros de la tierra, loin d’être, pour autant, des figuras, ont la possibilité de s’exprimer et c’est heureux !!

Les premières annonces ou bruits de couloir des cartels du sud-ouest indiquent que le matador local, Julien Lescarret, sera absent à Dax et à la Pentecôte Vicoise.
Vic, où seront présents trois arlésiens (Thomas Joubert, Mehdi Savalli, Juan Bautista).
Si je respecte les choix des organisateurs Vicois, il m’est, pour le moins, difficile d’en comprendre certains. Par exemple, qu’a démontré, en ces lieux, Savalli ? Muy pocas cosas en 2009, trois avis en 2007 !!
PentecotaVic ou ArlenVic ?

Pour Julien Lescarret, et Thomas Dufau, et Mathieu Guillon, et Mario Guirao, tous toreros du sud-ouest, espérons, en septembre prochain, un …..LandenArles !!!

Miguel de Burdeos

lundi 8 mars 2010

L'ELEVE ET LES TOROS DU MAITRE

La salle des sports de Magescq (Landes) transformée, pour l’occasion, en agréable placita couverte et chauffée accueillait la première novillada non piquée de la temporada française.

Le bétail de la ganadéria « El Freixo » (origine JPD et Las Ramblas) a montré caste et noblesse. La mobilité et la qualité d’embestida de ce lot homogène sanctionnèrent toute erreur de placement des apprentis matadors. Deuxième et quatrième seront applaudis à l’arrastre ; le cinquième, imposant de trapio, sera primé d’une vuelta posthume.

Javier Jimenez (Ecole taurine d’Espartinas) a délivré quelques derechazos templés en insistant sur la corne droite qui recherchait l’homme en sortie du troisième muletazo. Quatre pinchazos, une entière efficace. Vuelta (excessive).

Roman (Ecole taurine de Valence) s’est arrimé face à l’adversaire le plus « piquant » de la tarde, pour proposer, con ganas, une faena construite sur les deux bords à base de muletazos sincères et inspirés. Deux pinchazos, une entière pasada, trois descabellos et… une épée brisée (au premier pinchazo). Vuelta.

Juan Leal (arlésien de l’école taurine d’Arganda del Rey) est passé à côté de son novillo (le 4ème) dont la charge suave permettait beaucoup. Otra vez sera. Un pinchazo, un mete y saca, une entière atravesada. Vuelta (excessive).

Fernando Adrian Hernandez (Ecole taurine d’Arganda del Rey) a tiré du troisième novillo de belles séries liées avec temple. Toutefois, certains muletazos accrochés (surtout à gauche) nuirent quelque peu à l’homogénéité de l’œuvre. Une épée entière, placée avec engagement et d’effet rapide fera tomber deux oreilles (la seconde généreuse).

Désigné vainqueur, il lui sera offert le cinquième eral. Une très inspirée première partie de faena faîte de derechazos profonds délivrés avec poder et temple sera suivie par des séries plus accrochées laissant une impression mitigée . Une entière en place et deux oreilles.

Saluons la competencia qui anima les quatre élèves et permis à l’assistance d’apprécier de diverses et variées suertes de capote.

Créateur de l’école taurine d’Arganda del Rey et ganadero d’El Freixo, Julian Lopez Lopez peut être fier de son élève et de ses novillos. Il est plus connu sous le nom d’ El Juli …


Miguel de Burdeos


mardi 2 mars 2010

DIVERS TOROS D'HIVER

L’affiche dit : « Feria de Invierno 2010 ». Nouveauté du calendrier taurin programmée au Palacio Vistalegre (seconde arène madrilène). En ce dernier week-end de février ont rendez-vous six figuras et douzes toros censés « servir » les premiers nommés.

Samedi 27. La tempête Xinthia souffle au nord de la péninsule. Dans le palais, l’ouragan s’appelle Julian. El Juli (lie de vin de St Emilion et or) impose, à son premier toro, son toreo poderoso et dominateur. Une épée basse d’effet rapide, un oreille (généreuse à mon goût). Après avoir requinqué son second opposant atteint de « génuflexite aigüe », il délivrera de profonds muletazos très inspirés. Une épée entière et en place, un avis, deux oreilles ( la deuxième excessive vu le niveau du partenaire).
Jose Mari Manzanares (ciel de Lacanau et or) touche un premier animal plus attiré par les planches que par l’étoffe. Poco que hacer. Il aura essayé. Le second permettra, surtout à droite, des séries liées et templées de belle facture. Une entière caïda d’effet rapide, un avis, deux oreilles (la deuxième de trop).
Miguel Angel Perera (glycine du Parc Bordelais et or), peu aidé au sorteo, exploitera au mieux le dernier toro par quelques séries droitières. L’animal s’éteint vite. Première épée courte, deuxième entière placée, un descabello, un avis, une oreille (fort généreuse).
Au rayon quadrupèdes, le « mesclun » Domingo Hernandez (1, 2, 6) et Garcigrande (3, 4, 5) a manqué, dans son ensemble de caste et a laissé entrevoir une certaine faiblesse. Mono pique pour tous. Premier et cinquième, applaudis à l’arrastre. Deuxième et troisième, sifflets de sortie.

En descendant les marches du Palais (je sais, ailleurs d’autres les montent !!!, chacun sa gloire …), me vient une interrogation. Pourquoi, pour un même ganadero, posséder deux fers et produire à l’identique (bétail de même origine, de même comportement, de même hechuras, etc …) ? Elever plus pour vendre plus ?

Dimanche 28. Pour la clôture, un lot de Nunez del Cuvillo, très homogène de faiblesse et de decastamiento et à la présentation fort discutable. Mono pique légère à très légère aux cinq premiers, trois refilones et un picotazo au sixième.
Morante de la Puebla (bleu du CA Béglais et or) n’a vu qu’une corne (la droite) de son premier toro. L’animal coupant le terrain, l’histoire fut brève. Bajonazo de gala, sifflets. Au second, de magnifiques détails de toreo de arte (un derechazo tellement énorme de profondeur qu’on a cru y voir le capitaine Nemo et son Nautilus) firent tomber, malgré, là aussi, un bajonazo, deux oreilles de fin de rebajas justement protestées.
Je n’avais pas vu Alejandro Talavante (grenat de l’Union Bègles-Bordeaux et or) aussi inspiré, dominateur et sincère depuis une novillada printanière à Arnedo. Couper le cordon d’avec Antonio Corbacho va-t-il lui réussir ? A ver. Mais, éternel problème « Talavantesque », les épées n’ont pas été au niveau des deux faenas et ainsi s’envolèrent les trophées. Que pena !!. Hay que matar. Il restera, pour moi, le triomphateur moral des deux tardes.
Cayetano (vase du fond du Bassin d’Arcachon et azabache) avait ses fans et ce, dans toutes les tranches d’age. Elles repartirent déçues. Son toreo fut assorti à la couleur de son habit : vaseux !! Hors sitio, peu puesto, superficiel. A sa décharge, deux opposants mansos à haute dose.

3/4 d’arène aux deux. Présidences très mélomanes n’hésitant pas à dépasser les limites … du ridicule.

Miguel de Burdeos

AU MILIEU COURENT LES TOROS

Métro de Madrid. Ligne 5. Station Vista Alegre.
En sortant du sous-sol madrilène, je cherche une arène.
Tout autour des immeubles d’habitation et des commerces.
Le quartier de Carabanchel rime avec résidentiel.
A quelques pas s’élève, le Palacio Vistalegre. Entouré des mêmes habitations multi-étagées et curieusement encerclé d’un centre commercial.
Petites balles jaunes, gros ballons oranges, musiciens et chanteurs d’ici ou d’ailleurs se partagent les lieux.
Et parfois, au milieu, courent les toros …

Miguel de Burdeos