lundi 12 juillet 2010

LES BELLES CERISES


Au pied du Canigou, sous le soleil Catalan de Céret, après le temps des cerises, vient celui des toros. Le programme 2010, proposant deux novilladas et deux corridas d'encastes très distincts, avait un avant-goût original et agréable de féria-concours.

Samedi 10 juillet, 11h00. 4 novillos de Javier Gallego Garcia (encaste Veragua). Les trois premiers jaboneros, au comportement identique, dans le type de l'encaste, soit, de la présence au premier tiers mais qui, par la suite, diminue jusqu'à s'éteindre. Le quatrième, (garbanzo) negro, s'avéra muy genuido. Un lot avec du trapio mais peut être en sur-poids, ce qui influa négativement sur sa mobilité.
Le mexicain Sergio Flores montra à son second, tout son pundonor. Après avoir été violemment touché dans la partie sensible de sa masculinité, il partit vers l'infirmerie d'où il ressortit rapidement pour tuer d'une entière engagée et placée qui lui valut une oreille.
Mario Alcalde m'avait toujours convaincu l'an dernier, lors de ses sorties en non piquée. Pour son passage à l'étage supérieur, il a conservé son toreo sincère et p'alante. A revoir.

Samedi 10 juillet, 18h00. 6 toros d'Assuncao Coimbra (encaste Conde de la Corte). L'agréable surprise de 2009 se transforme en déception 2010. Un lot manso, genuido, con sentido. Le premier se mis en évidence car il avait face à lui un Rafaelillo toujours aussi guerrier et volontaire qui ne refusa pas le type de combat que proposait le bicho. Aussi, ai-je du mal à comprendre ceux qui, dans le public, ne veulent plus de Rafael Rubio à Céret ; confortés qu'ils sont en cela par la presse locale, qualifiant le lidiador (et ici le terme prend sa signification première : combattant) de "catcheur ouzbèque". J'aimerai, dans bien des tardes, voir plus de catcheurs ouzbèques cojonudos et moins de danseuses andalouses ou mexicaines effarouchées !!!!!
L'ensemble de la course alla a menos pour terminer par un manso perdido de gala. Huit rencontres avec le cheval dont sept sorties en solitaire !!

Dimanche 11 juillet, 11h00. 6 novillos de Fidel San Roman, ex Guardiola Dominguez (encaste Villamarta). Une novillada lourde. Trop ? Pourquoi ne pas indiquer le poids des novillos (idem la veille) ? Peut-être parce qu'ils dépassaient grandement les 500 kg, limite imposée par le règlement français (en Espagne, 540 kg en 1° catégorie, 515 kg en 2°, 470 en 3°) ? Demander l'application stricte du règlement au premier tiers est très louable et j'y souscris à 200 % ; ne pas respecter ce même règlement dans d'autres domaines entraînera vers des dérives néfastes (ex. : du bétail détypé).
La terna quant à elle, se montra très verte. De peur, d'inexpérience ou les deux cumulées ? Les trois novilleros furent dépassés par leurs opposants. Seul le Mexicain Arturo Saldivar, face à son premier, rendit une copie acceptable en liant quelques muletazos. Il n'insista guère à son second.
Vu la qualité de son jeu de jambe latéral et en arrière, Paco Chaves peut espérer une reconversion tennistique.
Jose Maria Arenas gacha le 6° du lot, primé d'une vuelta après quatre piques suivant un galop allègre et une poussée franche et généreuse. Ce novillo permettait assurément une grande faena. Se serait-il encore grandi face à la muleta comme on l'espérait ? Nul ne saura jamais. Dommage !!

Dimanche 11 juillet, 17h30. 6 toros d'Escolar Gil (encaste Albaserada), allant du noble suave 4°, au noble encasté 5° (un bon toro), en passant par l'alimana maison sortie en 2°. Un ensemble intéressant, relevant le niveau de ce fer que l'on sentait partir sur des (mauvais) chemins de traverse.
Face à eux, un vainqueur aux points : Fernando Robleno (1 oreille et 1 oreille), héritant du meilleur lot dont il tira profit avec sérieux et sincérité, et un vainqueur moral : Alberto Aguilar (vuelta et deux vueltas), plein d'envie et de courage. Attention toutefois à ne pas tomber dans un toreo racoleur et nauséeux à la Padilla, Ferrera, Savalli et consorts ...

Agrémenté de quelques belles cerises, le gâteau cérétan n'en fut, cette année, que plus digeste. Hasta otrano.

Miguel de Burdeos

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