lundi 7 juin 2010

LE RIRE DES ECUREUILS


Posé au coeur du village de Captieux, le carrefour offre quatre options. Pour qui vient du nord, à gauche c'est le Gers, Eauze, Aignan, Vic ; tout droit, les Landes, Roquefort, Villeneuve de Marsan, Aire et sur la droite, le panneau indique "Arènes Jean Sango". Une fois l'an, début juin, le clignotant s'agite à droite.
Au milieu de l'airial, attend une placita faite d'un tiers de briques, d'un tiers de bois, d'un tiers de métal, d'un tiers de sable. Cela fait quatre tiers me direz-vous avec raison !! Je n'ai pas tout compris en maths !! Preuve en est, j'ai vu à Captieux, des novillos avec un léger tiers de caste, un petit tiers de bravoure et dix huit tiers de noblesse. Etonnant non ?!!
Le lot de la ganaderia "El Freixo" (d'origine Jandilla par Daniel Ruiz et El Torero via Las Ramblas), propiété d'El Juli (le papa était présent pendant que son rejeton toréait à Barcelone) fut en tout point commode. Pas d'armures qui impressionnent, une certaine faiblesse chez les 2°, 3° et, à un degré moindre, 5° et surtout un comportement plus suave qu'un canelé (1) qui fond dans la bouche en libérant ses arômes.
La terna l'exploita avec plus ou moins de réussite.

Juan Manuel Jimenez (silence, 1 oreille), héritant du meilleur lot, passa largement à côté. Sans sitio, sans dominio, avec des estocades approximatives (entière basse et media basse, atravesada).
Patrick Oliver (silence, 2 oreilles) tira quelques muletazos du faible deuxième avant de réaliser, à son second novillo, une faena aux séries inspirées mais hachées par trop d'enganchones (1 pinchazo, une entière basse et 1 pinchazo, une entière pasada).
Thomas Dufau (1 oreille, 2 oreilles), après une première faena alternant derechazos de qualité et beaucoup d'enganchones, proposa les meilleures séries de l'après-midi avec du temple et de l'inspiration. A chaque novillo, des bajonazos de gala qui ne justifiaient pas l'octroi d'autant de trophées par une présidence fort généreuse, distribuant également, des mouchoirs bleus à volonté. Vueltas aux 4°, 5° et 6° malgré des tercios de piques très légers voire symboliques. Quand noblesse occulte caste et bravoure jusqu'à les rendre anecdotiques !!!
Sur la cime des pins ombrageant la placita, les écureuils en rigolent encore ....

Miguel de Burdeos

(1) pâtisserie bordelaise

2 commentaires:

  1. Merci pour ce compte-rendu, je vois que j'ai bien fait de m'abstenir. Les excés de récompenses rendent les "triomphes" dérisoires et les arènes encore plus petites qu'elles ne sont.

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  2. Les excès de récompenses diminuent les arènes et ils rabaissent la grandeur des hommes.

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