mardi 10 août 2010

LE BONHEUR EST DANS L'APRES


L'horizon orangé d'un jour d'été qui se meurt sur les coteaux gersois. Les Calientes Dacquois qui célèbrent leur demi-siècle de musique dans l'autoradio. Au retour de la corrida-concours franco-française de Vic, naît un sentiment où se mélangent incompréhensions et bonheurs.

Incompréhension pour le partage du prix de l'élevage vainqueur, alors qu'il ne semblait pas y avoir nécessité de photo-finish pour désigner le plus sérieux prétendant.
L'allègre noblesse suave associée à une anémique bravoure (3 piques très légères, peu ou pas poussées) du toro de Margé ne faisait pas le poids devant la noblesse encastée, complétée d'une généreuse bravoure (4 piques, les trois premières poussées fortement avec franchise, la 4°, très légère, en partant, à mi-distance et au galop / grand tercio du "Pimpi") proposée par le Pages-Mailhan.

Incompréhension devant des trophées (mouchoirs blancs ou bleus) trop généreusement distribués.
Le Margé était assurément un toro de vuelta à .... Dax ou Nîmes, voire d'indulto à Palavas ou St Gilles, mais pas digne (au vu du premier tiers) d'être ainsi honoré dans la plaza Vicoise.
Si Julien Lescarret eut le grand mérite de mettre en valeur (surtout à droite, dans des séries citées à mi-distance et avec ligazon) la noblesse du Margé, sa faena, carencée en toreo al natural (2 petites séries gauchères, en partie enganchées), n'était pas de deux oreilles (une était légitime).
Quant à Julien Miletto, très en dessous et souvent débordé par le Pages-Mailhan, l'extrême bonté d'un public estival et d'une présidence "en vacances", firent tomber deux oreilles aucunement méritées.

Incompréhension d'un palco présidentiel (Marc Amestoy et ses assesseurs) qui oublie de faire sonner les avis et fait jouer la musique qui ne s'imposait nullement (justement et dignement refusée par Lescarret à son premier toro). En d'autres temps, cette plaza se voulait sérieuse ...

Bonheur de voir des toros français à la présentation indiscutable. Les cornus marqués du fer d'Hubert Yonnet et des frères Tardieu avaient le trapio qu'on espère (souvent en vain!!) d'un toro de combat.

Bonheur de voir un grand toro, complet et présent dans les trois tiers. Bravoure affirmée et noblesse encastée qui ne s'en laisse pas compter. Vuelta méritée. Merci Messieurs Pages et Mailhan.

Et pourquoi pas, en 2011, une corrida complète de Pages-Mailhan. Pour de futurs bonheurs, il suffit d'oser...

Miguel de Burdeos

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